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Jardin ...

Pétain, Laval, le régime de Vichy et tous ceux qui furent acteurs de cette période sombre de notre histoire. La collaboration, les collaborateurs, la vie quotidienne sous la botte de l'occupant, les privations, le marché noir...
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Jardin ...

Nouveau message Post Numéro: 1  Nouveau message de Titidexmes  Nouveau message 01 Aoû 2006, 16:25

Bonjour,

certains d'entre vous connaissent t-ils " Jardin " .

Cet homme, qui, dans l'orne fi arrété de nombreux résistants et en fi torturé d'autres. Dont mon arriere grand mère ...

Dans le petit village de Monperthuis ( Prés d'Alencon ), où habitaient, mon papy, son frere, sa soeur et ses parents, à la veille de la libération, des hommes de la gestapo ( Tous francais ) et des soldats allemands, surgissent dans la maison ... Heureusement, mon arriere grand pere, résistant , avait pris le temps de prendre la fuite ... Car, en sortant de sa maison, peu de temps avant sa fuite, un soldat allemand lui demande " Où est la maison du maire ? " ( Là, mon aieul comprend que c'est pour son arrestation, et choses bizzare, la maison du maire est juste à coté de la sienne ! ), donc il leurs montre la maison du maire .

Puis, il arrive dans la sienne, prend quelques affaires, et monte sur la chaise, toujours au meme endroit en cas de fuite, et s'échappe par une fenetre dérobé ...

Puis les allemands arrivent , fouillant la maison, ils demandent à mon arrière grand mère , où est son mari ...

Evidemment , elle ne parle pas ....

Entre temps, ma grande tante, a fuit les allemands, qui lui tirent dessus !
Elle réussit à sortir indemme de cet épisode, mais déchirant sa robe à cette ocasion !

Mon grand oncle, lui est resté avec mon papy à la maison ...

Mais ça ne s'arrete pas là ... Car les allemands emportent mon arriere grande mere !

Elle sera torturé, frappée, battue ... Laissé pour morte, elle n'a jamais parlée ... :cry:

Durant ce temps là, mon grand oncle, apportait à manger à son père, cachais dans une ferme aux alentours .... :(

Pour ceux qui possèdent le superbe ouvrage " Clandestinité " La resistance dans le departement de l'Orne, par Le Cmdt André Mazeline, allez voir à la page 102 ...



Toutefois l'on comprendera que je veuille pas insister sur l'épouvantable cauchemar vecu par quelques une d'entres elles. [...]

Qu'il me soit seulement permis de citer, Simone Panthou, Mme PAYSANT et sa fille Françoise, Mme BOCQUILLON, de Lonray, Mme LOCHON, de Bellême, Mme TOUTAIN et ROYANT , de la Région de Gacé, et de dire que celles-ci furent grandes oarmis les plus grandes .


Soulignée en gras .... C'est elle ... :cry: :cry: :cry: C'est dire la sacrfice de ces femmes ...

Sinon, quelqu'un a t-il des informations, ou photos sur Jardin ?

Tristan

PS : Mes Grands Parents, et leurs 3 enfants, assistérent au procés de Jardin ...


 

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Nouveau message Post Numéro: 2  Nouveau message de MLQ  Nouveau message 17 Déc 2006, 17:52

Bonjour
Voila ce que j'ai sur le gestapiste Jardin
Bernard Jardin (1920-1946)
Image
Bernard Jardin est né le 16 août 1920 à Argentan d'un père agriculteur et d'une mère hôtelière. A treize ans, il quitte l'école laïque pour entrer dans une école privée où il ne restera en définitive qu'une seule année, la mort de son père l'obligeant à regagner ses foyers. Au mois de septembre 1934, sa mère vend l'hôtel. Commence alors une période difficile pour le jeune Bernard ; malade, immobilisé pour faiblesse des os, il est obligé de se reposer chez sa grand-mère maternelle à Neuvy-au-Houlme pendant plusieurs mois. En 1937, il est rétabli et sa mère achète le café des Trois Croix à Argentan. La même année, il devient apprenti boucher à Boucé, puis, en 1938, ouvrier boucher à Sainte-Gauburge (canton du Merlerautt). Il s'engage ensuite pour trois ans au 6e Génie au sein duquel il est employé à la détection des cellules communistes du 3e bataillon. Trois mois après, il part volontaire pour les théâtres d'opérations extérieures où il sert au 33e bataillon du Génie, successivement à Beyrouth, Alep, Damas, et au sud-Liban. Lorsqu'il se trouve mobilisé en Syrie en 1941, il doit combattre les troupes françaises libres et les Britanniques. Rapatrié en septembre, décoré de la croix de guerre, il revient, en janvier 1942 après sa démobilisation, vivre dans l'hôtel de sa mère réquisitionné par l'occupant. Puis, sous l'influence d'un collaborateur notoire, il entre rapidement au MSR, puis au PPF.
Arrêté par le contrôle économique pour trafic de viande, il est emprisonné de décembre 1942 à mars 1943 puis il part en Allemagne, requis par le Service du travail obligatoire. Rentré en permission en novembre 1943, il s'installe à Alençon dans un hôtel nouvellement acheté par sa mère. Il prend contact avec le lieutenant Oertel chargé du STO, et pour ne pas repartir, s'engage comme chauffeur au service de la main-d'oeuvre.
En avril, Jardin, qui aime l'argent, s'adonne à nouveau au trafic et se procure à Paris des titres de rationnement qui finissent par être découverts par une femme de ménage, dans un tiroir du bureau de la main-d'oeuvre. L'homme est arrêté mais Hidlebrandt, chef de la Gestapo d'Alençon, remarque ses qualités. Il sait garder la tête froide, ne panique pas, se révèle intelligent, sachant prendre du recul. Hildebrandt lui propose un marché : en échange de l'abandon des poursuites, il doit se mettre à son service. Jardin hésite mais le chef du PPF l'invite à entrer dans les groupes d'action pour la justice sociale. Il accepte, se met au service de la Gestapo, et devient le bras droit d'Hildebrandt.
Dès lors, le fanatisme de Jardin, exacerbé par Hildebrandt, va lui permettre d'agréger autour de lui les collaborationnistes les plus motivés et les plus dévoyés. La lutte qu'il engage avec son groupe contre la Résistance, les réfractaires au STO, d'une façon générale, contre les insoumis, se révèle acharnée. Après le 6 juin 1944, bénéficiant de renforts venus de Caen et de Paris, la lutte n'en sera que plus terrible et les exactions quotidiennes.
Du 13 au 17 mai 1944 à Argentan, par exemple, Jardin et son groupe mènent plusieurs rafles pour retrouver le général Allard qui éclaircissent considérablement les rangs de la Résistance locale. Toujours à la recherche du général, Jardin suit sa trace et enquête ensuite à Flers. Il y arrête, le 22 mai, des responsables de l'ORA et le 23, participe au démantèlement du groupe de résistants d'Athis, sur les indications de Walter Hoffmann. Le 5 juin 1944, son groupe décime le maquis de Courcerault (canton de Nocé). Du 10 au 12 juin suivant, une attaque vise le maquis de Tanville (canton de Sées) qui est lui aussi mis hors d'état de nuire. Le 13 juin, c'est au tour du maquis de Lignières-la-Doucelle (Mayenne) d'être victime d'un démantèlement durant lequel est arrêté Daniel Desmeulles, chef de la Résistance ornaise. Au mois de juillet, l'essentiel de ses enquêtes est mené de façon à mettre la main sur deux grands responsables de la Résistance ornaise : Jacques Foccart, du Réseau Action Plan Tortue, et André Mazeline, chef des FFI de l'Orne, successeur de Desmeulles. Cette traque sans relâche se traduit par des vagues de terreur autour de Tanville puis se poursuit au sud d'Ecouché, où de nombreuses arrestations sont opérées. Fin juillet, cette vague de terreur se déplace autour d'Alençon où, le 24, François Bouilhac, chef de l'Armée Secrète pour le secteur d'Alençon, est arrêté. Après la décimation complète du maquis de Saint-Cyr-la-Rosière, le 4 août 1944, les exactions de Jardin et de sa bande se terminent le 9 août suivant par le massacre de cinq dirigeants de la Résistance ornaise à l'Hôme Chamondot. A partir du 10 août 1944, Jardin et ses équipiers quittent définitivement le département de l'Orne. Sur leur trajet, qui remonte par Evreux, Rouen, Dieppe et Saint-Quentin, ces derniers parviennent à arrêter cinq résistants et en exécutent un à Bailleul-Neuville (Seine-Maritime).
S'en suit une fuite vers la Belgique, le Luxembourg puis l'Allemagne. Jardin se retrouve le 1er septembre comme chauffeur à Coblence. Il y est rejoint par une dizaine d'auxiliaires dont son ami et bras droit Eugène Duru. Hildebrandt redevient ensuite leur chef et les répartit dans les services Brudigam et Estève. Du mois de novembre à celui de décembre, Jardin accomplit quatre missions de renseignement au travers des lignes américaines. Puis, il s'installe à Trèves, à proximité immédiate de la frontière. Suite à l'invasion progressive de l'Allemagne par les troupes alliées, Jardin quitte l'Allemagne, gagne l'Autriche et termine, avec d'autres, son aventure dans le nord de l'Italie.
A la fin du mois d'avril 1945, l'Italie est délivrée dans sa totalité, Jardin s'enfuit et regagne la France où se produit son arrestation au mois de septembre 1945.
Le procès de Bernard Jardin (voir ci-dessous) s'ouvre devant la cour de justice de l'Orne au mois d'avril 1946. Le 10 avril 1946, il est condamné à mort devant un parterre de plusieurs dizaines de résistants venus assister aux derniers moments de celui qui les avait traqués. Le 17 août 1946, Jardin est conduit dans l'enceinte de la maison d'arrêt d'Alençon pour être exécuté ; il a eu 26 ans le jour précédent.


Le procès de Bernard Jardin
Bernard Jardin est arrêté en septembre 1945 en Italie, puis transféré à Marseille, Rouen, Caen et Alençon. Entre-temps, les Ornais "hantés par le souvenir du sinistre criminel, sont atteints d'une curieuse maladie, la Jardinite, comme l'appellera ... le procureur Jacobsen au cours de son réquisitoire " (Ouest-France, 30 janvier 1947). Ils voient Jardin partout et bien de ses homonymes sont inquiétés.
Jardin assiste aux procès de ses complices, apporte des témoignages précis, distanciés, froids, n'hésite pas à donner son avis, contredire ou approuver les récits de ses anciens amis.
Le procès a enfin lieu le 10 avril 1946. Il se déroule dans un climat mortifère : le docteur Petiot, chez qui est mis à jour un véritable charnier, responsable de vingt-quatre crimes, vient d'être découvert à Paris puis condamné à mort. Jardin est " notre Petiot, cet ancien boucher qui tuait avec tant de dextérité ". (Le Perche libéré, le 20 avril 1946).
Plus de deux mille personnes auraient souhaité assister au procès. Trop de monde, crainte d'un " coup dur ", " le parquet aurait préféré trier l'auditoire et faire jouer la sinistre comédie à bureau fermé " constate le Perche libéré le 20 avril 1946. Ne sont autorisés à être dans la salle du tribunal que quatre cents personnes acceptées uniquement sur carte, résistants, déportés ou parents de victimes jusqu'au troisième degré.
La séance est attendue, théâtrale, surveillée par de nombreux gendarmes, soldats, suivie par la presse écrite et parlée, locale et nationale, relatée le lendemain avec de nombreuses photos et dessins. Le tribunal est comparé à " une grande arène " (Le Maine Libre) et le prévenu présenté comme " la grande vedette du mal ".
Le président du tribunal, Chaix, et le procureur Jacobsen sont rôdés. Ils se sont occupés des précédents procès ; les quatre jurés, dont une femme, suivent les débats. Les avocats donnent du relief : Maîtres Marcel Hubert et surtout Jacques Isorni, grand orateur, défenseur du maréchal Pétain.
La matinée du procès est consacrée à la lecture du rapport relatant les tristes exploits de Jardin : vingt-cinq pages dactylographiées, quarante minutes de récit. Jardin répond : " C'est exact ".
La séance reprend à 14h45. Un seul témoin intervenant, Mlle Level, qui reconnaît l'intervention de Jardin en sa faveur lors du massacre de l'Hôme-Chamondot. Le procureur conclut son réquisitoire : " La police allemande sans Jardin et ses agents de moindre envergure aurait été impuissante " (Le Maine Libre, 11 avril 1946).
Maître Isorni plaide pendant une heure et demie : long discours qui aide à comprendre l'hostilité vis-à-vis de Pétain, dont les collaborationnistes se réclament encore en 1944. Lors du procès Jardin, Maître Isorni déclare : " J'ai eu l'honneur de défendre le Maréchal Pétain ", phrase accentuée par celle de Jardin : " Je pensais qu'il était possible de faire l'unité du pays sous l'égide du Maréchal Pétain, ce qui explique que j'ai adhéré au national-socialisme ". L'avocat demande la vie pour Jardin.
Après une courte délibération, le jury refuse toute circonstance atténuante. Jardin est condamné à mort, à la confiscation totale de ses biens. " La foule, au paroxysme de son agitation, quitta alors la salle en applaudissant cet acte ".
Jardin, vingt-six ans, dernier des huit condamnés à mort effectifs, est exécuté le 17 août 1946, le lendemain de son anniversaire, quatre mois après son procès. Ce jour au petit matin, à 5h30, un juge suppléant, un avocat, l'aumônier, pénètrent dans la cellule, annoncent au criminel que l'heure est venue de payer " sa lourde dette à la société et à la France " : office religieux, accolade aux cinq co-détenus, lettres à sa famille, cigarette traditionnelle et verre de Calvados. Il est 6H45.
Le peloton d'exécution est composé de six sous-officiers français et de deux sous-officiers nord-africains, tous volontaires. Les gendarmes de la brigade d'Alençon sont également là.
A 7h05, alors que retentissent les premiers commandements, Jardin s'écrie : " Vive le national-socialisme ! Et vive la France quand même ". Une salve : Jardin avait expié.


 

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Nouveau message Post Numéro: 3  Nouveau message de Titidexmes  Nouveau message 23 Déc 2006, 18:14

Bonsoir,

merci énornement pour ce complément sur la vie de se personnage. ;)

Bonnes fêtes,

Tristan


 

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