Bonjour Boulenger,
Encore moi...
Je ne suis pas apres vous, pas du tout, mais il me faut soigner ici ma petite reputation de specialiste des poubelles de l'histoire...et en plus Zgorzelsky vient de me provoquer
:lol:
Boulenger a écrit:Sincerement, je vous remerci de vous etre penché sur ce site, les document qu'ils présentaient me semblaient assez "choquant" dans le sens ou certains me paraissaient sans appel. Par exemple le compte rendu de l'officier allemand quand a sa capture.
Il ne faut
jamais considerer comme etant sans appel tout document, citation ou texte trouve sur un Site extremiste, de quelque bord qu'il soit. Quand au compte rendu de l'officier allemand, leur citation indique "(Témoignage du lieutenant Casimir Allbrecht, 19ème régiment de la Reichswehr, publié dans "Le Nouveau Candide", 21 avril 1966)".
Publie en 1966... j'aurais prefere une quote des archives allemandes !
Durant l'occupation, il a commis des fautes et des erreurs. Ce que je veux dire c'est que ces fautes comme la déportation des juifs, les represailles de la milice sur les civils etc... il les a commis en pensant faire des choix, il a choisi le moindre mal.
Le moindre mal ?
Quel autre choix avait-il concernant les Juifs ?
Il a devance les demandes allemandes, fait publier de 1940 les lois racistes, mis a la disposition des allemands, qui n'en demandaient pas tant, les archives, les fichiers, la police, la gendarmerie, la SNCF, etc alors qu'il aurait pu tout simplement... ne rien faire sauf detruire le tres utile fichier des Juifs de France er repondre en trainant les pieds le plus longtemps possible aux demandes de requisitions allemandes !
Entre l'armistice, et la continuation des combats avec le sort des civils sur les routes, il a pensé qu'il faillait arréter le combat. Je ne crois pas que c'étai dans un calcul de politicien vereux et collaborationiste de surcroit.
Non, mais un calcul de defaitiste qui aurait pu transferer le gouvernement en Afrique du Nord et tenter d'y emmener, outre la Flotte et le Parlement, un maximum de troupes et de materiel.
Cela aurait pose de gros problemes de logistique en Algerie (Ports, bases, materiel d'entretien, etc...) mais les Americains, qui bien qu'en paix envoyaient a tour de bras du materiel en Grande Bretagne, aurait probablement donne un coup de main.
Quant aux francais de la metropole, ils n'auraient guere plus souffert que ce qu'ils ont souffert. Le seul petit plus de l'Armistice c'est la zone dite "libre" qui a facilite la constitution de groupes de resistance, plus facile qu'en zone occupee, mais ce petit plus disparait des 1942.
De Gaulle et Pétain sont tous les deux des militaires ainsi que St Cyriens. On l'a vue par la suite, je ne connais pas beaucoup de militaire ou d'ancien militaire qui fasse de la politique un intrument à leur service.
Non, mais ils ont tous les deux fait de la politique un instrument au service de leurs causes. Qui n'etaient pas les memes.
Pour moi Pétain c'est comme ces jeunes Français de la division Charlemagne, ils se sont plantés mais ils ont agit avec comme but Servir la France, la définition que donne Pétain de la France et asez proche de celle du Général.
Ce n'est pas dans la definition qu'un homme politique donne qu'on doit le juger, mais dans ses actes, la facon dont il mets ses paroles en application.
Pour ce qui concerne les Volontaires du front de l'Est, je vous conseille d'aller lire mes modestes paginettes
LA et d'y faire la difference entre les personnes influencees par la propagande et manquants d'informations d'une part et les personnes au pouvoir, bien informees, qui ont genere, cree cette propagande.
Donc pour conclure ce débat, compte tenu de vos remarques, je pense maintenant que Pétain a fait des fautes, que l'Etat Francais, malgrès certaines personnalitées et dans son ensemble a la botte des allemands, Mais que ces personnalités qui ont par exemple organisé la défense de la zone libre (giraud) etc... Ne mérite pas qu'on les associe avec d'autres ordures vendus aux allemands. Quant a Pétain, je pense qu'il a agit avec sincérité et son possible pour la France, compte tenu de son age et de sa position hierarchique.
Je pense que je concluerais un peu differement.
Petain, en "exil" en Espagne comme nous dit Zgorz, voulait revenir au niveau qu'il estimait etre le sien, a savoir au pouvoir. Sa gloire de Marechal heros de Verdun lui est peut-etre un peu montee a la tete. Petain etait assez arrogant, imbu de lui-meme, tres sur de lui, trop, son clash avec CdG entre 34-38 l'illustre assez bien.
Les conditions dans lesquelles il a pu, enfin, prendre le pouvoir etant ce qu'elles etaient, il s'est retrouve entraine dans une course a la compromission, aux abandons. Les chimeres de la Revolution Nationale ne pouvaient guere aller loin dans une France a la botte des Allemands. Les reves d'independance et de rang de la France dans "l'Europe nouvelle" etaient eux aussi completement chimeriques et montrent que Petain n'avait strictement rien compris a la veritable nature de l'Hitlerisme. Ou peu-etre si, l'avait il compris et s'etait resigne a ne rester qu'un modeste vassal du Reich tout-puissant. Tout pour garder le pouvoir.
Pour Montoire, je citerais une phrase de Philippe Burrin, dans La France à l’heure allemande (janvier 1995 - Seuil) :
« Grâce à cette rencontre, à laquelle il fait donner la plus grande publicité, le chef nazi veut faire éprouver aux Anglais leur solitude. Il espère fortifier l’isolationnisme aux Etats-Unis, où la campagne présidentielle bat son plein. Il cherche à faire pression sur l’Espagne pour qu’elle se décide. En même temps, il a encouragé la France à défendre son Empire et à s’engager contre l’Angleterre ; ce qui diminuera le risque d’un basculement et lui assurera, à bon marché, un glacis stratégique. »
Source :
Francois Delpla
Lisez tout l'article, il est interessant.
La "victoire diplomatique" de Montoire, elle est Nazie.
Pour finir, la seule circonstance attenuante que je vois pour Petain, c'est son age. Pas en 1940, mais des 1942 on peut considerer qu'il etait "manipulable" et a pu, dans une certaine mesure, etre influence par son entourage. C'est d'ailleurs ce que pensait Charles de Gaulle qui l'a gracie et, en 1950, s'etonnait que l'on puisse laisser en prison un vieillard de 95 ans.
Je dis pour finir, mais je suis a votre disposition pour continuer cette interessante discussion.