En ce qui concerne, par exemple, les crimes avérés, à Tulle et Oradour-sur-Glane, perpétrés par le
2. SS-Panzer-Division "Das Reich" , il s'agissait de "l'exécution", par son état-major, des consignes reçues, qui lui intimaient de monter le plus rapidement en ligne, compte tenu de l'urgence de la situation, sur le front de Normandie, quelque soit, alors, la méthode employée!
Cà m'avait été assez bien narré, par un vieil ami alsacien (paix à son âme!), "Malgré-nous", de la classe 1926 (à l'allemande) incorporé d'office, fin 1943 dans la
Waffen-SS, puis versé, après son instruction, dans la
DR et qui était, notamment, sur place, lors des exécutions de Tulle. On attribue, officiellement, l'arrêt des pendaisons en cours, à l'intervention d'une prêtre local; selon le témoignage de mon ami, témoin direct, elle avait été, en fait, le résultat direct de l'intervention "très culottée" et risquée hiérarchiquement d'un sous-officier,
Feldwebel,
Scharführer ou
Oberscharführer, alsacien, mais engagé volontaire dans l'armée allemande! Cà la foutait très mal, à la sortie du conflit, d'authentifier, en ces circonstances, l'intervention d'un collabo avéré, d'autant qu'il était, lui-même, depuis lors, mort au combat. La thèse de l'intervention du prêtre, tout en étant fort possible et complémentaire, était, elle-même, beaucoup plus "compatible", en satisfaisant également à la volonté d'installer, après le Débarquement et ses suites, un esprit de "Résistance Nationale".
Quant au Massacre d'Oradour-sur-Glane, selon ce même témoin direct, qui, ayant, lui-même, croupi deux ans et demi dans un camps de prisonniers au Texas - en réalité, ce n'est pas tout à fait vrai, car il avait servi de cowboy dans un ranch local! - pourrait, lui-même, être difficilement suspecté de toute "germanophilie", durant la guerre, il aurait été l’œuvre de la
Panzer-Aufklarungs-Abteilung , l'unité de reconnaissance avancée de la division, constituée, selon ses propres dires, de "
cinglés", eux, tous, très majoritairement issus et "rescapés" du Front Est!
Le
Stab de la division était parfaitement au courant, en juin 1944, de la "cosmopolité" et de l'extrême complexité de son recrutement - ce qu'avait, au passage, démontré l'intervention du sous-officier alsacien, à Tulle! -; la seule formation divisionnaire, en capacité d'effectuer sans état d'âme, un tel forfait, se résumait à ladite formation d'éclairage avancée, avec son expérience "très particulière" et majoritaire du Front Est. Dans un tel contexte, j'ai tendance à privilégier - j"en ai, moi-même, recueilli "verbalement" un paquet! - les récits des témoins directs, les Malgré-Nous alsaciens-lorrains n'étant pas, particulièrement, des partisans inconditionnels du régime nazi, ni de ses crimes. Le seul point, qui, ressort, unanimement, de tous leurs témoignages, sont la camaraderie et l'esprit de corps qui régnaient dans les formations allemandes!
D'ailleurs, le procès de Bordeaux , en 1953, après ses condamnations judiciaires, avait, lui-même, très vite fini en "eau de boudin", suite à la promulgation d'un décret voté dans l'urgence, par l'Assemblée Nationale, qui avait, définitivement, exonéré tous les "Malgré-Nous" de toute intervention volontaire dans les exactions commises par l'Armée allemande! L'Histoire a, certes, sa relation officielle, mais, aussi, sa face cachée! Amen!