dominord a écrit:et entre eux cela ne débordait pas de tendresse , voir article sur Yvette Lebon :
"Yvette est de toutes les fêtes et lorsque le ciel de Paris s’assombrit sous la menace nazie, elle s’en aperçoit à peine! Toujours entre un film, une pièce et un voyage sur la côte d’Azur, elle est à peine interloquée quand Paris est occupé! Elle est plus active que jamais et la guerre éclaircit les rangs de ses rivales! Après « Premier Rendez-Vous », Danielle Darrieux se volatilise et passe en Suisse sous un faux nom, Michèle Morgan et Micheline Presle sont en zone libre et ne tournent pas, Annie Vernay vient de décéder, il ne reste guère que Corinne Luchaire pour lui disputer la place car les deux jeunes femmes jouent sur les mêmes arguments! A ceci près qu’Yvette n’a que des amis et que la très fantasque Corinne est considérée par ses contemporains comme la plus bête des oies jamais apparue sur un écran!
En plus, quand l'a France s'était retrouvée occupée, en juin 1940, "la" Corinne était une gamine de 20 ans, qui avait, surement, d'autres chats (cinématographiques et théâtraux) à fouetter et, de surcroit, devait être, sérieusement, phagocytée, depuis sa naissance, par ses ascendants directs, à commencer par son grand-père et son père... si, en plus, elle était l'oie que certains prétendent, son intellect devait être plus proche de ses fesses que de sa boite crânienne! Elle s'était (mal) mariée, avant ses 21 ans, à un lascar qui sentait le soufre et devait rôder dans la bourgeoisie friquée vichyste ou pétainiste, pour chasser le bon parti, mais qu'elle avait quitté un mois plus tard! Il est fort possible qu'elle avait des facilités à sabler le champagne et se débarrasser un peu rapidement de sa petite culotte, mais qualifier de "reine des nuits parisiennes", une jeunette atteinte de tuberculose, diagnostiquée dès 1941, et, donc, obligée de se morfondre la moitié de l'année dans les sanatorium de Haute-Savoie, me parait excessif. On passe sur ses deux tentatives de suicide, entre 1941 et 1944, révélant une fragilité mentale certaine... et elle se retrouve dans le sillage de ses parents, à l'été 44, pour finir par passer quelques mois à la Santé, entre mai et octobre 1945 - si j'ai bien calculé - et se prendre, plein pot, 10 ans d'indignité nationale... très probablement, en "remerciement" de sa "filiation", car, selon Wiki:
Constitue le crime d'indignité nationale le fait d'avoir « postérieurement au 16 juin 1940, soit sciemment apporté en France ou à l'étranger une aide directe ou indirecte à l'Allemagne ou à ses alliés, soit porté atteinte à l'unité de la Nation ou à la liberté des Français, ou à l'égalité entre ceux-ci » (ordonnance du 26 décembre 19441).
100 000 personnes avaient été frappées d'indignité nationale, dont 50 223 cas de dégradation nationale à titre principal (3 578 par les cours de justice et 46 645 par les chambres civiques) - les 10 ans de condamnation, sanction lourde, qui lui avaient été infligés entrent dans cette catégorie.
En 1946, le comité d'épuration avait infligé, à Arletty, un blâme, assorti d'une interdiction de travailler pendant trois ans, mais c'était une personne d'une toute autre stature, qui avait, alors, 48 ans!
Décédée en janvier 1950, "la" Corinne n'avait pu bénéficier de son vivant, de la loi d'amnistie du 5 janvier 1951 !
Elle avait plus la "stature" du pigeon malchanceux, que celle de la collaborationniste "bon crin". .. Enfin, c'est mon avis.
On en revient, ainsi, aux réserves formulées par Alain (Niala), dès le post N°7... comment juger de nos jours du comportement de gamins ou gamines, plongés brutalement dans l'univers complexe d'une situation de guerre totale, dans le sens de sa dimension planétaire ? En plus, à l'époque, la règle était de ne pas contester l'autorité familiale... surtout pour les filles!