Joseph Rossé est pendant l'entre deux guerre leader de l'Union Populaire Républicaine puis des Indépendants d'action Populaire branche cléricale du mouvement autonomiste alsacien. il a été condamné au Procès des autonomistes de Colmar de 1928 puis gracié.
Favorable aux accords de Munich, il est arrêté en 1939 avec un groupe de leaders autonomistes alsaciens soupçonné d'intelligence avec l'ennemi et incarcéré.
C'est alors que son combat devient plus ambigü.
libéré avec les autres leaders autonomistes alsaciens dont le leader le Dr Roos a été fusillé par les français. Il fait partie du groupe des nancéens les "nanziger" libérés par les nazis à la requête du Dr Ernst un leader nazi d'un mouvement germano alsacien. Il est né en Alsace.
Première erreur de Rossé. Bien que réticent vis à vis du nazisme il accepte de signer avec les autres membres du groupe des nancéens le manifeste transmis à Hitler demandant le rattachement de l'Alsace au Reich Allemand.
il fait partie du Service Auxilliaire Alsacien ( Elsässicher Hilfsdienst) fondé en juin 40 par le Dr Ernst pour préparer la mise en place du parti nazi en Alsace. Rossé est en charge du secteur Information et Propagande. Les leaders EHD sont véhiculés dans le Reich à des fins de propagande.
Toutefois, ni Hitler ni von Ribbentrop ne les reçoivent. En effet, Hitler préfére opérer une annexion de fait de l'Alsace plutôt qu'une annexion de droit qui aurait heurté le gouvernement de Vichy dont il avait besoin de la collaboration.
Quand l'EHD est dissous pour laisser la place aux structures nazi Joseph devenu Josef Rossé adhère au NSDAP mais ne prend part une part active au sein du parti nazi.
Néanmoins il sera décoré du Goldenen Partei Abzeichen l'insigne d'or du Parti qui honore ses meilleurs combattants (Kampfers). Cela lui sera reproché même s'll pouvait difficilement refuser cet honneur.
Sa principale erreur qui lui a valu sa condamnation à 15 ans de prisons après la guerre et sa collaboration économique active avec les allemands.
Il se compromets à la tête du Bureau des Indemnisations. Il est nommé au Conseil Municipal de Colmar.
il fait du business en prenant la Direction de la Société Générale Alsacienne de Banque et Directeur du Bureau Central des Compagnies d'Assurance Etrangères (en clair la germanisation de la branche alsacienne de la Société Générale et des assurances françaises en Alsace).
En plus il est patron de la Société d'Edition Alsatia.
C'est son seul acte de "résistance" aux allemands en préservant des publications religieuses dont certaines anti nazis, d'éviter la destruction d'ouvrages en français et d'avoir évité la mobilisation à des membres de son personnel.
il semble qu'il ait été en contact avec la résistance allemande (il aurait rencontré Stauffenberg au printemps 1944 et son ami keppi était en relation avec le Dr Gördeler un des principaux conjurés contre Hitler). En revanche il n'avait aucun contact avec les groupes de résistance alsaciens favorables à la France !
Il aurait été recherché par la Gestapo après l'attentat mais se serait enfuit.
Au final, contrairement à d'autres autonomistes compromis avec les allemands qui ont été fusillés.
Il a été condamné à 15 ans de prison et est mort en captivité.
Aujourd'hui encore certains tenants de l'autonomisme alsacien se battent pour sa réhabilitation. Et à travers lui l' image de l'autonomisme alsacien de l'entre deux guerres.
(sources : Lothar Kettnacker La politique de nazification en Alsace Blankewitz portraits d'autonomistes alsaciens Saisons d'Alsace 71/1980)