Henri VI offre ses services à Hitler (février 1942)
Posté: 27 Jan 2014, 20:46
Le comte de Paris (1908-1999) a cru quelquefois son heure venue à la faveur des tribulations de son royaume pendant cette guerre. Tout le monde sait plus ou moins qu'il a tenté de prendre la place de Darlan à Alger, fin 42. Mais également au début de cet année-là, quand le gouvernement de l'amiral à Vichy avait du plomb dans l'aile !
Cet extrait des archives allemandes en dit long. Le silence à son sujet en France, alors qu'il est publié depuis 1969, également. Il s'agit d'un télégramme adressé à Ribbentrop par le consul allemand à Casablanca, Theodor Auer (1899-1972). L’Allemand rend visite en sa propriété du Maroc espagnol, le 18 février 1942, au Français qui avait souhaité une rencontre, et télégraphie le lendemain à son ministère :
Sans vouloir entrer dans des détails qui « diminueraient la valeur de son offre présente », le prétendant s’est mis à critiquer les mesures sociales de Vichy comme étrangères à la fois à l’esprit français et « à la direction indiquée par le Führer » ! Mais qu’on se rassure, cet esprit français est tout sauf communiste, « le communisme russe » étant « l’ennemi du monde ; la lutte contre lui doit primer sur tous les autres intérêts. » Quant à l’Angleterre, son « exigence d’hégémonie » la rend « incompatible avec la nouvelle Europe », comme le sont les Etats-Unis. Il a souligné sa rupture de 1937 avec l’Action française. On le dit anglophile mais il n’a rencontré, depuis l’armistice, aucun représentant des pays anglo-saxons.
Le prince a souhaité une réponse. Le ministère répond au consul le 3 mars, suivant un canevas écrit par Woermann le 25 février, que, renseignements pris, la collaboration avec la France est recherchée « exclusivement » avec le gouvernement de Vichy. Il devra observer « réserve et circonspection » dans ses rapports avec le comte, et lui dire simplement qu’il a transmis son offre sans avoir encore de réponse .
Source : Akten zur deutschen Auswärtigen Politik, série E, t. 1, Göttingen Vandehoeck, 1969, doc. 258.
Cet extrait des archives allemandes en dit long. Le silence à son sujet en France, alors qu'il est publié depuis 1969, également. Il s'agit d'un télégramme adressé à Ribbentrop par le consul allemand à Casablanca, Theodor Auer (1899-1972). L’Allemand rend visite en sa propriété du Maroc espagnol, le 18 février 1942, au Français qui avait souhaité une rencontre, et télégraphie le lendemain à son ministère :
Il m’a prié de faire part à Monsieur le Ministre des Affaires étrangères du Reich et au Führer de son souhait qu’ils agréent sa collaboration pour mettre fin à la guerre et construire l’Europe nouvelle, également dans l’intérêt de la France. Le moment est venu, ou peu s’en faut, où la France cherche une personnalité sur laquelle tous les Français voudraient et pourraient s’unir ; dans tous les secteurs de la population française l’idée monarchiste prend corps ; il serait en mesure, au moment voulu, d’offrir au Führer, à travers sa personne et le lien historique de sa Maison au peuple français, la garantie pour l’avenir dont l’Allemagne aussi a besoin, de la part d’un peuple voisin de quarante millions d’habitants, pour le nouvel ordre européen.
Sans vouloir entrer dans des détails qui « diminueraient la valeur de son offre présente », le prétendant s’est mis à critiquer les mesures sociales de Vichy comme étrangères à la fois à l’esprit français et « à la direction indiquée par le Führer » ! Mais qu’on se rassure, cet esprit français est tout sauf communiste, « le communisme russe » étant « l’ennemi du monde ; la lutte contre lui doit primer sur tous les autres intérêts. » Quant à l’Angleterre, son « exigence d’hégémonie » la rend « incompatible avec la nouvelle Europe », comme le sont les Etats-Unis. Il a souligné sa rupture de 1937 avec l’Action française. On le dit anglophile mais il n’a rencontré, depuis l’armistice, aucun représentant des pays anglo-saxons.
Le prince a souhaité une réponse. Le ministère répond au consul le 3 mars, suivant un canevas écrit par Woermann le 25 février, que, renseignements pris, la collaboration avec la France est recherchée « exclusivement » avec le gouvernement de Vichy. Il devra observer « réserve et circonspection » dans ses rapports avec le comte, et lui dire simplement qu’il a transmis son offre sans avoir encore de réponse .
Source : Akten zur deutschen Auswärtigen Politik, série E, t. 1, Göttingen Vandehoeck, 1969, doc. 258.