Général Fagalde condamné en 1945 pour "Intelligence avec l'ennemi"

Bonjour,

Maurice Chevalier chantait "D’excellents Français « pour divertir les soldats au théâtre aux armées. Pour moi c'était la situation "réelle" dans la troupe comme dans le corps des officiers (active et réserve).
C’était le reflet des Français de l’époque, divisés par les luttes entre les différents partis, groupuscules, ligues, …

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JP

Pour mémoire

1 Le colonel était dans la finance,
2 Le commandant était dans l’industrie,
3 Le capitaine était dans l’assurance,
4 Et le lieutenant était dans l’épicerie.
5 Le juteux était huissier de la banque de France,
6 Le sergent était boulanger-patissier,
7 Le caporal était dans l’ignorance
8 Et le 2e classe était rentier.

9 Et tout ça, ça fait
10 D’excellents Français,
11 D’excellents soldats,
12 Qui marchent au pas.
13 Ils n’en avaient plus l’habitude
14 Mais c’est comme la bicyclette ça s’oublie pas.
15 Et tous ces gaillards,
16 Qui pour la plupart,
17 Ont des gosses qu’ont leur certificat d’étude,
18 Oui tous ces braves gens
19 Sont partis chiquement,
20 Pour faire tout comme jadis
21 C’ que leurs pères ont fait pour leurs fils.

22 Le colonel avait de l’albumine,
23 Le commandant souffrait du gros colon,
24 Le capitaine avait bien mauvaise mine,
25 Et le lieutenant avait des ganglions.
26 Le juteux avait des coliques néphrétiques,
27 Le sergent avait le pilor atrophié,
28 Le caporal un cor isachronique
29 Et le 2e classe des cors aux pieds.

30 Et tout ça, ça fait
31 D’excellents Français,
32 D’excellents soldats,
33 Qui marchent au pas.
34 Oubliant dans cette aventure,
35 Qu’ils étaient douillets, fragiles et délicats.
36 Et tous ces gaillards,
37 Qui pour la plupart,
38 Prenaient des cachets, des gouttes et des mixtures,
39 Les v’là bien portants,
40 Tout comme à vingt ans.
41 D’où vient ce miracle là ?
42 Mais du pinard et du tabac !

43 Le colonel était de l’Action française,
44 Le commandant était un modéré,
45 Le capitaine était pour le diocèse,
46 Et le lieutenant boulottait du curé.
47 Le juteux était un fervent extrémiste,
48 Le sergent un socialiste convaincu,
49 Le caporal, inscrit sur toutes les listes,
50 Et le 2e classe au PMU !

51 Et tout ça, ça fait
52 D’excellents Français,
53 D’excellents soldats,
54 Qui marchent au pas.
55 En pensant que la République,
56 C’est encore le meilleur régime ici bas.
57 Et tous ces gaillards,
58 Qui pour la plupart,
59 N’étaient pas du même avis en politique,
60 Les v’là tous d’accord,
61 Quel que soit leur sort,
62 Ils désirent tous désormais,
63 Qu’on nous foute une bonne fois la paix !

[…] Maurice Chevalier chantait "D’excellents Français « pour divertir les soldats au théâtre aux armées. Pour moi c'était la situation "réelle" dans la troupe comme dans le corps des officiers (active et réserve).
C’était le reflet des Français de l’époque, divisés par les luttes entre les différents partis, groupuscules, ligues […]

… et pour souligner, justement, l'effacement (temporaire ?) des divergences/divisions d'opinion, qui prévalent avant que la patrie ne soit menacée (et qui rappelle l'Union Sacrée de 1914).
Bien entendu, il en ira bien différemment après juillet/septembre 1940. Sans parler des séquelles (durables) consécutives à la Libération… et qui perdureront largement au-delà…

Les séquelles durables consécutives à la Libération ? Je suis en train de lire un ouvrage très bien fait, de Bénédicte Vergez-Chaignon, intitulé Histoire de l'épuration. Je suis arrivé à la page 395 : c'est un pavé de 574 pages (plus les sources et archives). Passionnant ...