Prosper Vandenbroucke a écrit:Ah, cela je ne savais pas.
Le "
barabli" n'est qu'un exemple - d'autant que ne suis pas certain que les mosellans, de leur côté, utilisaient le même terme, lui, typiquement, alsacien, voire strasbourgeois, Hopla!
- , car, si pour une oreille très avertie, la particularité des accents est censée faire assez vite la différence, il y avait, néanmoins, selon la proximité avec la frontière allemande et le possible recul des territoires, par rapport à elle, plusieurs variantes de dialectes locaux , sans parler de la différence notable entre, globalement, l'alsacien parlé au "nord", l'actuel Bas-Rhin" et celui du sud, le Haut-Rhin.
A Hochfelden et ses proches alentours, petit bourg situé entre Saverne et Strasbourg, par exemple, compte-tenu de la très longue présence historique ashkénaze - au moins jusqu'aux années 1940 - le dialecte local alsacien était très proche du yiddish, parlé en Pologne!
C'est absolument véridique et çà m'avait été confirmé par d'anciens "Malgré-Nous"!
Dans le cadre du témoignage rapporté par Yvonnick, le 29 mars 2010, dont je ne doute pas de l'authenticité, il convient, aussi, de ne pas oublier le réel esprit de corps qui existait, alors, au sein de la troupe allemande, quitte à, au besoin, à faire passer pour un Alsacien, un "Kamarade", pur citoyen allemand. De surcroit, un bon nombre d'unités allemandes, y compris de la Luftwaffe, avaient longtemps stationnées en Alsace, leurs membres s'étant, alors, habitués à s'exprimer dans le dialecte local - on oublie Strasbourg et les quelques grandes cités -, voire baragouiner dans un français hésitant, sachant que la population rurale alsacienne, instruite durant l'entre-deux-guerre, "bredouillait", elle-même, difficilement, en français, élevée au sein d'un famille où on ne parlait, au quotidien, que le dialecte, et où, les lardons ne dépassaient guère l'âge de 12 a-13 ans dans nos belles écoles communales françaises! ...
Il fallait disposer d'un dico alsacien-français pour parvenir à converser, presque correctement, dans les années 1970-1980, avec feu mon ex-beau-père, né en 1922. Le français n'était, de très loin, pas sa langue naturelle et çà m'étonnerait fort, s'il n'avait réussi à extraire, le 8 mai 1945, à Berschtesgaden, lors de la reddition de son unité aux Américains, d'une poche de sa tenue, planquée depuis trois ans (!), sa carte d'identité française, qu'il aurait réussi à prouver son origine alsacienne pure et dure, donc française, même à un supposé "expert", tant sa propre culture alémanique familiale et historique était essentielle. Disons-le franchement, à l'époque, il ne parlait quasiment pas le français et, même, vingt-cinq ans plus tard, çà lui était, toujours, un exercice compliqué, l'ayant, moi-même, longuement côtoyé pendant 12 ans!
En 1945, on parle de "Malgré-Nous", qui, selon leur âge et leur vague de conscription, avaient passé, pour certains, plus de trois années - c'était le cas de mon beau-père -, sans discontinuer, dans l'armée allemande!