Chef Chaudart a écrit:Pax, messieurs, pax! Il ne semble pas question ici, ni de dédouaner Vichy, ni de faire son procès, mais simplement de tenter de lever une question précise: à partir de quel moment Vichy ne peut plus ignorer le sort final que les Nazis réservent aux Juifs?
Vichy sait parfaitement, dès le début des déportations, que ce sort, quel qu'il soit, est peu enviable. Mais il reste deux questions:
- quelqu'un, à Vichy, s'est-il jamais préoccupé de savoir ce que deviennent les Juifs déportés? On sait que Laval pose la question... ou plutôt demande ce qu'il doit répondre lorsqu'on la lui pose. Mais sait-il? D'autres savent-ils?
- la connaissance de la Solution Finale par les Alliés a été résumée ici. A-t-on la moindre idée de l'écho fait à Vichy?
De mes lectures, on est assez dans le vague sur ces deux points. D'où l'on conclut que Vichy s'est bien gardé de se renseigner auprès de l'Occupant et qu'il a fait la sourde oreille aux bruits venus de l'étranger. Mais cela, c'est faute de traces d'échanges éventuels qui auraient pu avoir lieu, les documents pouvant avoir été détruits, les témoins ayant intérêt à se taire.
Peux-t-on imaginer un Vichy "qui sait", ou "se doute fortement" mais se tait?
Posons la question autrement : où sont les innombrables documents établissant que, pour Vichy, les déportés étaient expédiés en Pologne pour faire du jardinage ?