Post Numéro: 12 de dynamo 27 Déc 2010, 23:38
Le Service des Menées Antinationales.
L'utilisation des renseignements recueillis par le contre espionnage (les travaux ruraux) demandait un organisme officiel, habilité à saisir la police et la justice,
Rivet, Paillole et d'Alès avec l'approbation de Weygand créèrent les service des menées antinationales (SMA).
Les MA virent le jour en septembre 40 et un bureau des menées antinationales (BMA) fut créé par division militaire.
L'activité du SMA ne devait s 'exercer que dans le cadre de l'armée d'armistice et ne visait que les menées subversives, le service n'avait aucun moyen et ne pouvait prendre aucune mesure répressive en revanche il avait qualité pour transmettre aux autorités officielles toutes les affaires touchant à la sureté de l'Etat (extérieur et intérieur).
D'Alés définit ainsi la mission aux chef des bureaux régionaux MA
contrer la propagande antimilitariste et l'espionnage de l'axe
couvrir les organisations qui se mettaient en place dans la clandestinité
recruter d'honorables correspondants
exploiter les renseignements recueillis par TR (travaux ruraux)
protéger les français engagés dans la lutte contre l'axe
Paillole se chargea du concours de la police, de la gendarmerie et de la justice militaire.
Le départ de Weygand pour Alger et l'arrivée de Huntziger au gouvernement est mal ressentie. Le nouveau ministre ne voyait pas d'un bon oeil les organisations clandestines, il avait personnellement signé l'armistice et entendait qu'il soit appliqué, excluant toute entreprise hostile aux allemands.
Ecartelés entre une mission officielle autorisée par les vainqueurs et une mission clandestine, les hommes des MA étaient condamnés à voir leur action « souvent mal jugée, critiquée et même défigurée, y compris par ceux qu'ils ont protégés, souvent à leur insu. »
Entre juillet 40 et février 41 de nombreux agents français de l'abwehr « disparurent »
Une telle activité finit par accréditer les rumeurs hostiles des allemands qui prétendaient que les services secrets français officiellement abolis avaient gardé leur organisation intacte et poursuivaient leurs activités anti allemande .
Devant la pression, Darlan, en mars 42 décida de décapiter les services secrets.
Le SMA disparut officiellement le 24 août 1942.
Un nouvel organisme voyait le jour : le service de sécurité militaire (SSM)
Rivet et Paillolle en avaient fixé la feuille de route :
« nous devons, leur expliquait Rivet, mettre une sourdine à nos répugnances, organiser une maison de carton pour donner aux désirs de Darlan une apparence d'exécution, calculer la juste limite des informations à lui donner et de celles à lui taire, bref, derrière un faux décor, renseigner nos alliés, alerter les chefs qui attendent l'heure de la deuxième bataille et miner le sol sous les pas des fantôches » »
Sources : L'armée française sous l'occupation, tome 1, François Broche, Presses de la cité, 2001
François Broche, lauréat du prix Edmond-Freville 2003 de l'académie des sciences morales et politiques.
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