Post Numéro: 133 de LENEVETTE Roger 15 Oct 2009, 15:59
Bonjour à tous
Un grand merci à Kristian Hamon pour toutes les précisions qu'il nous apporte à partir des archives et dont il nous fait profiter. Mais c'est beaucoup parler de la "Bezen Perrot" et peut être oublier trop vite les crimes des "Francs-Gardes" et de leur chef Di Constanzo qu'on retrouve un peu partout en Ille et Vilaine et dans le Morbihan. Par exemple les arrestations de Brionne, des lieutenants parachutistes de la France Libre Marienne et de Kerillis, morts dans des conditions épouvantables, ou toutes celles de Broualan se terminant par 8 morts à Saint Rémy-du-Plain. Tous ces petits bleds sont trop proche de Feins et de Vieux Vy pour être ignorés. Ne pas savoir ce qu'est devenu cet infâme "Di Constanzo" qui a déporté, torturé, pillé, incendié et assassiné dans notre région est insupportable.
Il faut se rappeler que la Milice de Darnand créée le 30 janvier 1943 fut le bras armé de la Gestapo. Son armée régulière créée un peu plus tard fut les francs-gardes dont une dizaine arriva à Rennes au mois d'avril 1944, puis une centaine composée de jeunes méridionaux, au début de juin suivant, laquelle fut mise sous les ordres de Di Constanzo
Di Constanzo chef de Francs Gardes s'est également illustré en participant à l'anéantissement des Glières et du Vercors. On le retrouve dans beaucoup de livres : Histoire de la Milice" , " Le Soldat Fou de Breiz Atao ", " Qui Ose Vaincra " et bien sûr le " Bezen Perrot " de K. Hamon ".
Mais qu'est-il devenu ? Condamné à mort à Paris en 1945, on ne trouve nulle part des traces de celle-ci. Sa condamnation figure dans le livre "Histoire de la Milice" de Honoré de Bayac. Mme Ginette Lyon, arrêtée et déportée en 1944 par ce quidam a assisté au tribunal lors de sa condamnation. Dans le livre de Giolito seul un petit nombre d'exécutions a eu lieu, dont les noms sont donnés, mais pas le sien. Je l'ai retrouvé figurant dans un camp de prisonniers en 1946. J'ai retrouvé un mail en 1948 par lequel il se promenait en Europe centrale. On sait que bon nombre de ces condamnés ont profité des grâces présidentielles ensuite. Mais compte tenu du nombre de morts abominables à l'actif de cet ignoble individu, qu'en est-il advenu ?
De même, aucune trace d'un capitaine espagnol, bras droit du commandant Pétri dans notre région, soi disant ancien guérilleros contre Franco, qui est venu nous ravitailler dans les marais de Fégréac à deux reprises pendant l'hiver 1944 -1945, dont on ne trouve plus de place nulle part dans les archives d'Ille et Vilaine ni de l'ANACR. J'ai personnellement bien connu cet homme à la Libération et fait la connaissance de son ex épouse plusieurs années plus tard. En dehors du P.V. du tribunal militaire de Lorient en 1948 à propos de trahison dans la Résistance par des ex résistants espagnols en fuite, personne ne semble avoir connu le capitaine "Santa".
Pour notre compte, nous savons avoir été infiltrés, la descente de la milice à "La Roche aux Merles" à Vieux Vy sur Couesnon en est la preuve. Mais il est vrai que cette descente de milice ainsi que le parachutage d'armes et de munitions qui a eu lieu à Vieux Vy étaient ignorés de tous à Rennes et ne figurait pas dans les archives. J'ai dû leur fournir mes documents, ainsi que les preuves de mon passé pour être pris au sérieux.
Il est vrai que l'initiateur du site sur la Seconde Guerre Mondiale en Ille et Vilaine ést un ex FTP du groupe PETRI, qui avait dix sept ans lorsqu'il est venu grossir nos rangs le 4 ou 5 août 1944 après l'arrivée des Américains. Mais pour le Président de l'ANACR Mr Guy Faisan à qui j'ai écrit à ce sujet et dont j'ai reçu la réponse, il n'en savait pas plus.
Qu'est devenu le directeur de la Mine de Brais, Mr Morauge que nous avons arrêté le 3 août 1944, qui a été remis en liberté le lendemain, que nous avons arrêté de nouveau le 5 août, et à chaque fois remis aux mains des autorités judiciaires de Rennes en présence des gendarmes de Sens de Bretagne. Pour info, ce monsieur était directeur de cette mine travaillant pour les Allemands depuis février 1941 et recevait chaque semaine les plus hauts gradés allemands de la région. Dans cette mine, les minerais extrait était la pyrite, la galène et la blende. Il était marié à l'héritière d'une des plus grosses entreprises d'épicerie de Rennes et parlait l'allemand, mais aussi bien le Français que n'importe qui d'entre nous
Page 202 du livre de Mr Monnier :
" Les F.F.I., (Forces Françaises de l'Intérieur) créés en février 1944 par le Comité Français de Libération Nationale (CFLN), installé à Alger, vont progressivement coiffer et supplanter, les organisation antérieures à partir du débarquement de Normandie "
Je ferai une première remarque à ce sujet :
Ce qui a été créé à Alger en février 1944, c'est un accord sur papier réalisé entre les différents responsables de groupes de résistance existant en France, et non les Forces Françaises de l'Intérieur (FFI) comme on a un peu trop tendance à essayer de le faire croire.
A partir de cet accord, on a effectivement fait porter ce brassard à tous les patriotes qui ont participé à la Libération, mais les Forces Françaises de l'Intérieur étaient composées des F.T.P. (Francs Tireurs et Partisans) s'étant battus contre les nazis et les collaborateurs pendant l'occupation, et les Attentistes qui sont venus grossir leurs rangs seulement après le débarquement de Normandie.
Attentistes parce qu'ils en avaient les ordres, et qu'ils les attendaient venant de Londres.
A cette première remarque, j'en ajouterai une seconde. En tant qu'attentistes, ils ont eu tout le temps pour se placer et prendre les places à responsabilités administratives au fur et à mesure de la libération des régions.
Dans son livre, Mr Monnier fait beaucoup l'apologie des jeunes résistants dont beaucoup étaient communistes, et essaie de leur créer un lien avec la conscience bretonne, ce qui est totalement faux. A l'époque c'était plutôt la misère qui nous faisait nous tourner vers cet idéal, mais également et surtout la magnifique résistance du peuple Russe qui a su avec son chef, arrêter les Allemands devant Moscou à la fin 1941. Puis c'est l'inoubliable Stalingrad sur les ondes de la B.B.C.
Son effort à propos de la langue bretonne qui part du petit bourgeois naissant avec une cuillère en argent dans la bouche et qui va jusqu'aux communistes émancipés a un petit côté obsessionnel qui sonne faux, et dont on ne sait ce que cela veut dire en dehors du fait que Marcel Cachin a été président du groupe "Les Bretons émancipés".
Mais j'arrête mon bavardage. Mes excuses pour les fautes de frappes qu'il peut y avoir.
Amitié à tous
Roger