babou a écrit:Moi aussi ! Avec le recul ! (d'ailleurs c'est confortable je suis né après la guerre) ! Mais la notion de légalité et de légitimité ne se posait probablement pas en ces termes aux responsables militaires de 1940 - 42. De Gaulle était à leurs yeux un rebelle dont l'illégitimité ne faisait aucun doute ! Et peut-on le leur reprocher , quand un F.D. Roosevelt ne considérait pas De Gaulle autrement qu'un dictateur en herbe !
Je suis d'accord avec la position de Babou. Pour nous il est plus facile de discourir sur la légitimité de l'un et de l'autre : nous avons le recul et le calme pour réflechir. Par contre en 40, les positions ne sont pas toutes aussi tranchées tant au niveau du commandement que des hommes de troupe.
Dans le reportage Comme des hommes libres, un certain nombre d'officiers, dont le nom m'échappe mais que je vais retrouver dès que je pourrais visionner ma cassette, affirment que lorsqu'ils décidèrent de rejoindre Londres, ils étaient considérés au pire comme des déserteurs par leurs officiers supérieurs, au mieux comme des dissidents. N'oublions pas qu'à l'époque, on ne parle pas encore de Résistance ni de France Libre. Pour les militaires il s'agit de faire un choix entre un illustre maréchal de renommée internationnale, qui est nommé chef du gouvernement par les députés et qui a demandé l'armistice pour préserver ce qui pouvait l'être, et un illustre inconnu dont le seul mérite fut d'avoir mené la contre-attaque de Montcornet et de sêtre trouvé en Angleterre en mission pour le cabinet Reynaud au moment de la demande d'armistice.
Je crois que c'est Paty qui raconte comment il fut convoqué par son commandant de bord lorsque celui-ci apprit qu'il souhaitait rejoindre la France Libre. Il explique que ce dernier lui fit comprendre à demi-mots qu'il comprenait sa décision mais qu'il ne pouvait pas l'encourager dans sa démarche, en d'autre terme il lui signifiait qu'il ne ferait rien pour l'empêcher de quitter le navire nuitamment mais que s'il était pris il serait considéré comme déserteur. En 40, ce qui motivait la plupart de ceux qui choisirent de gagner Londres, ou l'Empire, c'était je crois plus le désir de se battre par tous les moyens possibles contre l'Occupation de la France et donc contre l'Allemagne, que la volonté de remettre en cause un gouvernement qui avait encore toute sa légitimité.
Enfin, je pense que le post de Larminat répond admirablement bien à la question d'Igor.
Petit_Pas