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Les listes noires du PCF sous l'Occupation

Pétain, Laval, le régime de Vichy et tous ceux qui furent acteurs de cette période sombre de notre histoire. La collaboration, les collaborateurs, la vie quotidienne sous la botte de l'occupant, les privations, le marché noir...
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Nouveau message Post Numéro: 11  Nouveau message de X20  Nouveau message 22 Oct 2007, 11:47

Nicolas Bernard a écrit:
Savinien a écrit:Mmm argument scabreux je trouve car l'entrainement existe. Et à l'époque, s'entrainer au sabotage engendre déjà un joli stress.


C'est pourtant un principe immuable, à la guerre comme d'ailleurs dans la vie professionnelle : on ne s'aguerrit que sur le terrain. Comme le reconnaissait le colonel Beaufils, alias Drumond :

Nous pensons que c'est seulement dans l'action que s'aguerrissent les volontaires du combat et non par le maniement d'armes en chambre close. Faire sauter un pylône de transport de force électrique apporte beaucoup plus qu'une longue théorie car les gars s'habituent à dominer la peur, à garder leur sang-froid, à agir avec discipline. (cité in Gilles Perrault, La longue traque, op. cit., p. 189)


Bref, l'entraînement c'est bien joli, mais rien ne vaut la mise en pratique. Avec de vrais adversaires, et de vraies balles, de vraies explosions et de la vraie peur.


Comme disait Clausewitz : "l'aguerrissement ne se fait pas sur le champ de manoeuvre, mais sur le champ de bataille".


 

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Nouveau message Post Numéro: 12  Nouveau message de Nicolas Bernard  Nouveau message 22 Oct 2007, 17:51

Tom a écrit:Oui, c'est un militant communiste, Pierre Georges, plus connu sous le nom de colonel Fabien, qui, le 21 août 1941, abattit un jeune officier allemand qui attendait le métro, marquant ainsi l'engagement tardif, mais délibéré du P.C.F. dans la voie des attentats individuels.

Cette action eut d'importantes conséquences.

D'une part, elle entraîna de graves représailles : création d'un tribunal d'exception par Vichy, première rafle de juifs à Paris, arrestations et exécutions d'otages en masse par la suite à Châteaubriant et à Bordeaux pour deux autres officiers abattus...

D'autre part, elle entraîna un renforcement progressif des services de sécurité allemands...


D'une certaine manière, les Allemands cessaient de se sentir en totale sécurité en France. Le fossé allait continuer de se creuser entre l'occupant et l'occupé. Reste à déterminer si le jeu en valait la chandelle, mais je ne crois pas que ce soit de notre ressort.



Sans doute, comme tu le dis, Nicolas, les dirigeants communistes français devaient[-ils] offrir des gages à Staline [et] montrer qu'ils étaient à la pointe du combat antifasciste, mais ne s'agissait-il pas également, pour le P.C.F., aux ordres de Moscou et du Komintern, de faire oublier aux Français qu'il avait approuvé le pacte germano-soviétique et tenter de faire reparaître L'Humanité sous l'Occupation.


Tout à fait. D'où la surenchère des "75.000 fusillés", coup médiatique mettant l'accent sur la virilité communiste - la notion de "fusillé" renvoie à celle de la lutte armée, tandis que celle de "déporté" insiste davantage sur la dimension victimaire.

Cela dit, on ne peut vraiment pas oublier que la Terreur stalinienne visait les communistes étrangers eux-mêmes. Les cadres allemands et polonais avaient été sévèrement épurés - massacrés, pour ainsi dire - à partir de 1938, pour déviationnisme. Thorez et les autres ne pouvaient se permettre le moindre écart. C'est pourquoi je me demande s'ils n'ont pas cherché à surenchérir l'action violente, et dans les faits, et dans les médias, par volonté d'améliorer leur légitimité, donc leurs chances de survie, auprès de Staline. La remarque vaut également pour Tito.




En effet, au lendemain de la défaite française, dès le 27 juin 1940, Maurice Tréand, responsable de la Commission des cadres du parti et sous l'égide duquel furent rédigées la plupart des listes noires, demanda à Otto Abetz, à l'ambassade d'Allemagne, l'autorisation de faire paraître L'Humanité en lui faisant parvenir un mémoire certainement écrit par le secrétaire du bureau politique, Jacques Duclos en personne, où l'on peut lire entre autres :

L'Humanité se fixerait pour tâche d'oeuvrer au redressement économique du pays, de dénoncer les agissements des agents de l'impérialisme britannique qui veulent entraîner les colonies françaises dans la guerre, de poursuivre une politique de pacification européenne et de défendre la conclusion d'un pacte franco-soviétique qui serait le complément du Pacte germano-soviétique et ainsi créerait les conditions d'une paix durable.

En juillet 40, le P.C.F. chercha aussi à faire reparaître Ce soir, journal du Front populaire, puis La Vie ouvrière ainsi qu'un journal destiné à la jeunesse...

En août 40, un texte de Maurice Thorez, secrétaire général du parti, et de Jacques Duclos, secrétaire du bureau politique, intitulé "Le parti communiste au peuple de France", déclarait qu'il [fallait] maintenir le pays absolument en dehors de la guerre impérialiste et prendre des mesures rigoureuses contre ceux qui tenteraient de l'entraîner dans l'un ou l'autre clan des impérialistes qui poursuivent la guerre.

Quant à l'Appel dit du "10 juillet", rédigé à Paris ou à Moscou et forcément postérieur à cette date, puisqu'il stigmatisait des ministres de Vichy nommés le 13, il critiquait le gouvernement de Vichy, mais ne disait rien contre Hitler ni contre le nazisme, et célèbrait la politique stalinienne "de la paix".

De plus, jusqu'à ce que le Reich attaque l'Union soviétique fin juin 41, le P.C.F. ne cessa de dénoncer le général de Gaulle et la France libre !

C'était, en effet, tout un programme de résistance active ! ;)


En effet.

L'affaire de la reparution de L'Humanité me laisse toutefois encore perplexe. Le 22 juin 1940, Dimitrov (patron du Komintern) et Thorez (patron de la filiale française du Komintern) communiquent à Eugen Fried - responsable de la liaison entre le Komintern et le P.C.F. - la consigne "utilisez moindre possibilité favorable pour faire sortir journaux, syndicats, locaux, éventuellement Humanité", ajoutant que ces journaux devaient rester "sur ligne défense intérêts sociaux et nationaux peuple et ne donne[r] aucune impression solidarité avec envahisseurs ou leur approbation" (cité dans Moscou-Paris-Berlin, Tallandier, 2003, p. 241-242).

Jacques Duclos avait de toute évidence reçu un ordre similaire quelques jours auparavant, via Eugen Fried, et c'est pourquoi son "adjoint" Maurice Tréand approchera les autorités allemandes à partir du 18 juin 1940. Mais il semble que l'initiative du Komintern ait suscité quelques remous au sein du P.C.F. Le temps de prendre la température du mouvement - dispersé par la débâcle - au mois de juillet 1940, de nouvelles directives allaient tomber, le 6 août, signées Dimitrov et Thorez : "Insistons catégoriquement faire cesser immédiatement pourparlers avec Abetz et ses agents" (ibid., p. 277). Motivation : "inquiets graves dangers qui menacent parti par suite manoeuvres autorités occupation" (télégramme du 7 août, ibid., p. 279). Le 20 juillet, "Considérons juste ligne générale. Indispensable redoubler vigilance contre manoeuvre des occupants. Etait juste entreprendre démarches pour obtenir presse légale, mais entrevue Abetz est une faute, car danger compromettre parti et militants".

Bref, l'affaire témoigne davantage de l'immense malaise suscité par le pacte germano-soviétique que de la basse veulerie politicienne du P.C.F., entre des staliniens purs et durs, esprits monolithiques rompus à l'obéissance absolue (Tréand), ou grands nageurs en eaux troubles (Duclos), et d'autres plus contestataires, et qui sauront se faire entendre du Komintern. Cette dernière instance peinait encore à élaborer une politique cohérente, et gardait ici le souci de ne pas aggraver l'hémorragie du P.C.F. Un P.C.F. qui peinait tout autant à faire cohabiter son propre discours contestataire anti-impérialiste avec la collaboration pro-nazie...

Ainsi l'Internationale était-elle divisée. A Dimitrov, obéissant à la ligne stalinienne de la coopération avec l'Allemagne, s'opposait Dimitri Manouilski, qui fera primer ses vues. Et sans doute Dimitrov avait-il forcé la main de Thorez, s'agissant du très compromettant télégramme du 22 juin 1940. La direction parisienne du P.C.F., qui avait fui la capitale et laissé le champ libre au tandem Duclos-Tréand, s'était également opposée à cette approche des Allemands.

Preuve d'ailleurs de la difficulté de ramener l'ordre au sein du Komintern d'abord, du P.C.F. ensuite, il faudra plus d'un mois pour liquider cette sinistre affaire. Maurice Tréand en fera les frais, à l'inverse de son commanditaire, Jacques Duclos.
« Choisir la victime, préparer soigneusement le coup, assouvir une vengeance implacable, puis aller dormir… Il n'y a rien de plus doux au monde » (Staline).

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Nouveau message Post Numéro: 13  Nouveau message de Tom  Nouveau message 22 Oct 2007, 18:42

Nicolas écrit :

Mais la discipline théorique ne vaut jamais l'expérience acquise sur le terrain. La peur du danger, l'attente du coup de main, l'angoisse d'être pris, la nécessité d'organiser un bon système de fuite, autant d'éléments qui ne découlent que de la seule et unique pratique.
Bref, un bleu sachant se tenir au garde à vous et manier un fusil restera toujours... un bleu, tandis que pour les deux ou trois jeunes débutants inexpérimentés qui font sauter un kiosque à journaux, l'opération sera toujours riche d'enseignements. Ils apprendront à maîtriser leur peur, à l'avenir, à mieux manier les explosifs dans l'urgence de la situation. Ils deviendront plus efficaces.
C'est pourtant un principe immuable, à la guerre comme d'ailleurs dans la vie professionnelle : on ne s'aguerrit que sur le terrain. Comme le reconnaissait le colonel Beaufils, alias Drumond […].
Bref, l'entraînement c'est bien joli, mais rien ne vaut la mise en pratique. Avec de vrais adversaires, et de vraies balles, de vraies explosions et de la vraie peur.


X20 surenchérit en citant Clausewitz :

Comme disait Clausewitz : "l'aguerrissement ne se fait pas sur le champ de manoeuvre, mais sur le champ de bataille".


Halte au feu, il y a maldonne !

En effet, quoiqu’en disent parfois les intéressés, «l’attentisme» et «l’action immédiate» ne correspondent nullement à une opposition entre la théorie et la pratique dans le cadre de l’instruction militaire ; il s’agit de deux stratégies différentes concernant la lutte armée contre l’occupant avant le Débarquement.

En fait, «l’attentisme» est le terme péjoratif utilisé par les partisans de «l’action immédiate» pour disqualifier les résistants qui choisissent une autre stratégie.

En réalité, les positions ne sont pas radicalement tranchées entre les deux options et la divergence est plus politique que militaire. Tandis que les partisans de «l’action immédiate» entendent favoriser «l’insurrection nationale» en accentuant la spirale attentats-représailles, les tenants de «l’attentisme» privilégient l’attente du Débarquement et l’action concertée avec les Alliés pour mener la lutte armée.

Permettez-moi de rappeler un de mes anciens «posts» à ce sujet :

En fait, les partisans de l'"action immédiate", qui rassemblaient non seulement les communistes, mais aussi certains éléments des mouvements non communistes, finirent par l'emporter au sein de la Résistance intérieure fin 43/début 44.

La plupart des historiens universitaires sont désormais unanimes : le but était plus politique que militaire. Il s'agissait surtout, pour les communistes et les non communistes qui ne voulaient pas être débordés par eux, de mobiliser les Français en vue de l'insurrection nationale, d'ailleurs aussi approuvée par de Gaulle ("La libération nationale ne peut être séparée de l'insurrection nationale" - "Le fossé de sang est nécessaire pour noyer la collaboration...").

En effet, comme je l'ai déjà dit, sur le plan "militaire", en raison du manque d'armes et d'explosifs jusqu'au printemps 44, seuls de petits groupes furent véritablement actifs et efficaces, tant du côté des FTP et FTP-MOI (étrangers) que du côté de l'AS (groupes francs, d'action ouvrière, Fer, etc.)...

Cependant, il est vrai que la stratégie, dite "attentiste" par ses détracteurs, était, au premier chef, celle des Alliés, Anglais et Américains, qui, en général, ne croyaient pas à l'efficacité d'une guérilla sans soutien extérieur immédiat et, en particulier, ne voulaient pas d'une résistance trop active afin de ne pas fixer trop de troupes allemandes en France et de rendre le débarquement plus difficile.

Au contraire, les communistes souhaitaient attirer le plus possible de soldats allemands en France afin de soulager l'Armée rouge sur le front de l'Est.

Néanmoins, les Alliés, notamment les Anglais, ne préconisaient pas l'inaction en France, mais une action militaire décidée à Londres et encadrée par le BCRA et le SOE.

En outre, à côté de la stratégie des Alliés et celle de l'"action immédiate", on peut en distinguer une troisième occupant une position intermédiaire et qui n'a pas conduit à l'"attentisme" comme voudraient le faire croire certains.

En effet, si elle n'appelait pas à l'insurrection nationale, elle ne prônait pas pour autant l'inactivité. Excluant les actions directes contre les Allemands génératrices de représailles sanglantes contre la population, elle entendait mettre en oeuvre, dès avant le débarquement, des sabotages ferroviaires et industriels, des attentats contre les collabos patentés et des maquis bien instruits en vue d'une guérilla menée sur les arrières des Allemands attaqués par les Alliés débarqués.

Cette stratégie, minoritaire au niveau national, mais majoritaire au niveau local (par pragmatisme de nombreux chefs), était surtout celle de l'AS, mais on en retrouvait des partisans dans presque tous les mouvements non communistes...

:cheers:

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Nouveau message Post Numéro: 14  Nouveau message de lebel  Nouveau message 23 Oct 2007, 00:17

Bonsoir
Quant à l'argumentaire du PC pour faire reparaitre la presse communiste avec l'aval de l'occupant , il suffit de pianoter Google pour trouver des informations interessantes.............à defaut d'être dementies

D'abord :
Un récent livre, « juin 1940 la négociation secrète », de Claude Pennetier et Jean-Pierre Besse (éditions de l’Atelier) révèle l’existence d’un carnet de notes saisi par la police française sur une militante communiste, Denise Ginollin, arrêtée le 20 juin 1940, et retrouvé sous scellés aux Archives de Paris. Y figure l’argumentaire pour la négociation entre Maurice Tréand, responsable PCF, et Otto Abetz, représentant de von Ribbentrop, ministre des Affaires étrangères allemand, visant la reparution de l’Humanité et la légalisation du PCF.

Ensuite

Dès la victoire allemande de juillet 1940, Jacques Duclos, au nom de la direction du Parti communiste français, avait entamé des négociations avec l'occupant allemand afin d'obtenir l'autorisation de republier l'Humanité, qui avait été suspendue par le gouvernement Daladier en application du décret du 26 septembre 1939.

L'argumentaire du Parti communiste à destination de ses cadres dirigeants a depuis été publié. Jacques Duclos dénonçait « le juif Mandel »...

1°) Vous avez laissé paraître journaux communistes dans autres pays Danemark, Norvège, Belgique??Sommes venus normalement demander autorisation??2°) Sommes communistes avons appliqué ligne PC sous Daladier, Reynaud, juif Mandel
? -Juif Mandel après Daladier nous a emprisonnés. Fusillé des ouvriers qui sabotaient défense nationale.
Sommes PC français pas eu peur

3°) Pas cédé face dictature juif Mandel et du défenseur des intérêts capitalistes anglais Reynaud

courage ouvriers français ouvriers parisiens et quand ce sont des ouvriers français ou parisiens c'est le PCF

4°) Sommes une force, (...) nous représentons une force qui dépasse les frontières françaises, vous comprenez, derrière nous l'URSS/c'est une force l'URSS/vous en avez tenu compte/pacte germano-soviétique le prouve. On ne fait pas un pacte avec des faibles mais avec des hommes forts (...)

Notre défense du pacte

Cela vous a avantagé

Pour l'URSS nous avons bien travaillé par conséquent par ricochet pour vous

5°) (...) En interdisant L'Huma vous montrez que vous voulez combattre les masses ouvrières et petites-bourgeoises de France, que vous voulez combattre l'URSS à Paris (...)

6°) (...) Nous voulons tout pour que les masses ne subissent pas événements douloureux, voulons les aider avec votre collaboration si vous voulez : réfugiés, enfants

nous ne ferons rien pour vous mais rien contre vous (...)"



 

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Nouveau message Post Numéro: 15  Nouveau message de Nicolas Bernard  Nouveau message 26 Oct 2007, 10:45

Tom a écrit:Halte au feu, il y a maldonne !


Pas vraiment. Tu te trompes lorsque tu écris que "«l’attentisme» et «l’action immédiate» ne correspondent nullement à une opposition entre la théorie et la pratique dans le cadre de l’instruction militaire". Certes, les deux conceptions de la lutte armée procèdent d'arrière-pensées politiques, mais l'argument de l'expérience acquise a été utilisé à l'occasion de ces débats au sein de la Résistance (à Londres comme en France occupée).

C'est pourquoi, au demeurant, certains Résistants non-communistes "entendai[en]t mettre en oeuvre, dès avant le débarquement, des sabotages ferroviaires et industriels, des attentats contre les collabos patentés et des maquis bien instruits en vue d'une guérilla menée sur les arrières des Allemands attaqués par les Alliés débarqués". Ce "par pragmatisme de nombreux chefs".

Par ailleurs, il serait faux de prétendre, comme tu l'insinues, que les Résistants estampillés P.C.F. étaient insensibles aux représailles exercées contre la population civile. Fait significatif, ce n'est qu'en février 1942 que L'Humanité clandestine revendique les attentats perpétrés contre l'occupant.

J'en profite pour signaler que le P.C.F. des "années noires" n'est pas une structure monolithique. De 1939 à 1941, c'est un mouvement traumatisé par le pacte germano-soviétique, divisé à ce titre en plusieurs tendances et clans, incapable d'élaborer une ligne véritablement cohérente (en témoigne l'affaire de la reparution de L'Humanité à l'été 1940), ce d'autant plus que le Komintern lui-même, soigneusement purgé par Staline dans les années trente, peine à suivre de bout en bout une logique diplomatique stalinienne qui échappe même à son promoteur géorgien.

A partir de l'invasion de l'U.R.S.S., l'équivoque semble enfin levée, mais malgré la reprise en main du Parti par la commission des cadres, les dissensions et les flottements nés de la période précédente subsistent, outre qu'une certaine inexpérience joue son rôle dans la coordination des unités secrètes. Le manque d'armes et d'argent a également limité les possibilités d'action.

Au niveau de la direction, si l'accord se fait sur la lutte armée immédiate, la polémique persiste sur ses implications, à savoir l'autonomie ou non des F.T.P. Charles Tillon et Georges Tessier militaient en faveur de l'intégration du Parti à une insurrection nationale regroupant toutes les tendances politiques et visant à faciliter le Débarquement et la Libération. D'autres s'en tenaient à une vision marxiste de l'insurrection nationale, révolutionnaire donc. La première conception l'emportera en 1943, non sans réticences, finalement vaincues en 1944.
« Choisir la victime, préparer soigneusement le coup, assouvir une vengeance implacable, puis aller dormir… Il n'y a rien de plus doux au monde » (Staline).

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Nouveau message Post Numéro: 16  Nouveau message de HIROSHIMA  Nouveau message 09 Nov 2007, 13:54

C'est vraiment pas beau , tout cela.

Quand je pense que lorsque le déserteur Maurice Thorez ( le fils du peuple ) est rentré en France , Staline ( le petit père des peuples) était persuadé que De Gaulle le ferait fusiller .


 

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Nouveau message Post Numéro: 17  Nouveau message de Daniel Laurent  Nouveau message 09 Nov 2007, 15:41

HIROSHIMA a écrit:C'est vraiment pas beau , tout cela.
Quand je pense que lorsque le déserteur Maurice Thorez ( le fils du peuple ) est rentré en France , Staline ( le petit père des peuples) était persuadé que De Gaulle le ferait fusiller .

Pas du tout, Charles de Gaulle a negocie le retour et l'amnistie de Thorez en echange de garanties staliniennes d'abandon du "Grand Soir" et de remise au boulot du peuple francais !
Et cela a tres bien fonctionne.
Comme d'hab avec le Connetable...
;)


 

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Nouveau message Post Numéro: 18  Nouveau message de Daniel Laurent  Nouveau message 09 Nov 2007, 16:02

Bonjour,

Cela ne te fatigues pas, Tom, de chercher toujours, systematiquement et partout a denigrer les Resistants communistes, leur morts et leurs actions sous pretexte de critiquer leur fort critiquable direction Stalinienne ?

Ce faisant, tu vomis sur des hommes et des femmes du peuple qui ont risque, et souvent perdu, leurs vies pour la France.

Casse du Staline, du deserteur Thorez, du planque Duclos, du volontaire du STO Marchais, et je te suis volontiers.

Mais, de grace, cesse, du haut de ta gloire universitaire a belle coiffe anglo-saxonne, de gerber sur ces ouvriers, ces paysans, ces artisans, ces humbles camarades qui ont pris les armes contre l'oppression au nom d'un drapeau rouge qui, certes, ne mene a rien, sauf a les avoir mene a la mort pour la France.

Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne ?
Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme.
Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes.

Montez de la mine, descendez des collines, camarades !
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades.
Ohé, les tueurs à la balle et au couteau, tuez vite !
Ohé, saboteur, attention à ton fardeau : dynamite...

C'est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères.
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère.
Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rèves.
Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève...

Ici chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il fait quand il passe.
Ami, si tu tombes un ami sort de l'ombre à ta place.
Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les routes.
Chantez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute...

Ami, entends-tu ces cris sourds du pays qu'on enchaîne ?
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?


 

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