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Autre vision de la milice

Nouveau messagePosté: 07 Sep 2007, 04:03
de Audie Murphy
Bonjour,

un sujet avait déjà évoqué la milice comme organisation de lutte contre le "terrorisme". Voici comment Marc Levy décrit la Milice dans son roman Les enfants de la liberté:

Pour nous [La Résistance] , il y avait un ennemi encore plus haïssable que les nazis. Les Allemands, nous étions en guerre contre eux, mais la Milice était la pire engence que le fascisme et l'arrivisme peuvent produire, de la haine ambulante.

Les miliciens violaient, torturaient, dérobaient les biens des gens qu'ils déportaient, monnayaient leur pouvoir sur la population. Combien de femmes ont écarté leurs jambes, yeux fermés, mâchoires serrées à en crever, contre la promesse fictive que leurs enfants ne seraient pas arrêtés ? Combien de ces vieillards dans les longues files d'attente au-devant des épiceries vides devaient payer les miliciens pour qu'on les laisse en paix, et combien de ceux qui ne purent s'acquitter furent envoyés dans les camps afin que les chiens de rue viennent tranquillement vider leurs logis ? Sans ces salauds, jamais les nazis n'auraient pu déporter tant de monde, pas plus d'un sur dix de ceux qui ne reviendraient pas.

daniel

Nouveau messagePosté: 07 Sep 2007, 07:18
de juin1944
Daniel, Roger Lenevette pourrait peut être répondre, si son état de santé le lui permet bien sûr. Il serait utile d'avoir l'analyse d'un témoin de l'époque.

Nouveau messagePosté: 07 Sep 2007, 07:59
de Daniel Laurent
Bonjour,
Je vais le lui demander.

En tout cas, le point de vue de Monsieur Marc Levy rejoit bien celui de l'article Histoquiz sur la Milice que j'avais monte avec Roger justement.

http://www.histoquiz-contemporain.com/H ... milice.htm

Bon, en cherchant bien, on arrive a trouver des Miliciens qui s'en sont sortis avec les mains propres, mais il faut vraiment bien chercher...

Nouveau messagePosté: 08 Sep 2007, 10:05
de Tom
La Milice française, comme le dit son récent historien Pierre Giolitto, s'est voulue le fer de lance de Vichy dans la lutte contre les "suppôts de la démocratie et des alliés objectifs du bolchevisme : les maquisards et les judéo-saxons", mais elle était essentiellement chargée de neutraliser la Résistance et "la traque des Juifs [...] n'a été que marginale dans son action répressive".

Dans la conclusion de son livre (Histoire de la Milice, Perrin, 1997), Pierre Giolitto écrit :

Depuis les violences de la Commune, on n'avait pas vu des Français s'entre-déchirer dans une "guerre fratricide" aussi acharnée et venimeuse. Qu'il s'agisse d'ailleurs de l'implacable traque des résistants par les miliciens ou, l'heure de l'épuration venue, de la non moins implacable traque des miliciens par les résistants. La "Terreur d'Etat" (J.-P. Azéma) contre l'"Anti-France", suivie d'une terreur identique, qualifiée de "populaire" celle-là, contre les "collaborateurs", représentent les deux faces, aussi atroces l'une que l'autre, d'une même réalité, qu'on a cru pouvoir qualifier de "guerre franco-française". [...] une guerre essentiellement idéologique. Une nouvelle et tragique guerre de religion entre les tenants de deux patriotismes inversés - et j'ajouterai : entre les zélateurs fanatiques de deux idéologies totalitaires antagoniques : fascisme et communisme...

Nouveau messagePosté: 08 Sep 2007, 12:29
de Daniel Laurent
Tom a écrit:et j'ajouterai : entre les zélateurs fanatiques de deux idéologies totalitaires antagoniques : fascisme et communisme...

Donc, selon toi, les Resistants etaient TOUS des communistes ?
J'en connais a qui ca va faire plaisir...

Nouveau messagePosté: 08 Sep 2007, 12:46
de François Delpla
Tom a écrit:La Milice française, comme le dit son récent historien Pierre Giolitto, s'est voulue le fer de lance de Vichy dans la lutte contre les "suppôts de la démocratie et des alliés objectifs du bolchevisme : les maquisards et les judéo-saxons", mais elle était essentiellement chargée de neutraliser la Résistance et "la traque des Juifs [...] n'a été que marginale dans son action répressive".

Dans la conclusion de son livre (Histoire de la Milice, Perrin, 1997), Pierre Giolitto écrit :

Depuis les violences de la Commune, on n'avait pas vu des Français s'entre-déchirer dans une "guerre fratricide" aussi acharnée et venimeuse. Qu'il s'agisse d'ailleurs de l'implacable traque des résistants par les miliciens ou, l'heure de l'épuration venue, de la non moins implacable traque des miliciens par les résistants. La "Terreur d'Etat" (J.-P. Azéma) contre l'"Anti-France", suivie d'une terreur identique, qualifiée de "populaire" celle-là, contre les "collaborateurs", représentent les deux faces, aussi atroces l'une que l'autre, d'une même réalité, qu'on a cru pouvoir qualifier de "guerre franco-française". [...] une guerre essentiellement idéologique. Une nouvelle et tragique guerre de religion entre les tenants de deux patriotismes inversés - et j'ajouterai : entre les zélateurs fanatiques de deux idéologies totalitaires antagoniques : fascisme et communisme...


C'est là une vision très datée et heureusement minoritaire aujourd'hui. Les résistants, dit avec pertinence le regretté Jacques Baumel dans un de ses derniers livres, "pèsent d'une autre poids que leurs adversaires".

Au fait, si on vous suivait, qui est-ce, de Gaulle ? Un vulgaire suppôt de Moscou ?!

Nouveau messagePosté: 09 Sep 2007, 09:46
de Tom
Bien sûr que la grande majorité des résistants n'étaient pas communistes (contrairement à ce qu'a voulu faire croire, par la suite, le parti des "75000 fusillés") !

Par cette citation de Pierre Giolitto, je voulais simplement rappeler que l'antagonisme entre fascisme et communisme, qui ne vont pas l'un sans l'autre, explique en grande partie la "guerre franco-française" et a amplement exacerbé les passions...

Pierre Giolitto écrit (op. cit.) :

[Pour les miliciens,] s'opposer à la victoire allemande - comme tentent de le faire les résistants -, c'est accepter de livrer la France aux communistes et, au-delà d'eux, à la Russie soviétique. C'est donc pour préserver leur pays des "hordes rouges" que les miliciens déclarent se battre.

Nouveau messagePosté: 09 Sep 2007, 10:02
de Daniel Laurent
Bonjour,
Je ne vous presente pas Joseph Darnand, ceux qui ne le connaissent pas peuvent aller voir la :
http://www.histoquiz-contemporain.com/H ... milice.htm

Article de Joseph Darnand paru dans l’édition de février 1944 n°1 de “Devenir”, journal de combat de la communauté européenne, d’obédience Waffen-SS, et le numéro du 15 avril 1944 de “Le combattant européen”, organe bi-mensuel des légionnaires français à l’Est.
NOUS AVONS ROMPU…


"Dans les secteurs les plus menacés des champs de bataille, partout où il faut briser la ruée de milliers de chars, couvrir à un contre dix la retraite d’une armée ou se lancer à l’assaut de positions presque imprenables, partout flotte le drapeau noir aux lettres blanches de la SS ; partout la même élite de jeunes guerriers enthousiastes se sacrifie joyeusement, avec une foi de croisade.

L’esprit SS a forgé à l’Allemagne une magnifique génération de soldats. Il exalte les combattants des autres peuples nordiques qui luttent pour leur liberté. Et déjà, par milliers, de jeunes français se dressent, à l’appel du même idéal.

L’esprit SS n’est plus allemand : c’est la nouvelle âme commune des jeunesses européennes.
« Devenir » est né aujourd’hui pour que notre jeunesse entende la grande voix de la SS et se ressaisisse.
« Devenir » ? Ce mot renferme nos volontés les plus dures.

Nous avons rompu avec la tradition qui faisait de l’Allemand l’ennemi du Français, et nous avons compris la solidarité de nos destins.
Nous avons rompu à jamais, et la France doit enfin rompre, avec un passé de décadence : avec les principes, les institutions, la culture, avec les hommes qui nous ont conduit au désastre.

Nous avons souvent rompu nos affections les plus chères pour ne pas trahir notre foi ; certains même ont dû tout quitter, réprouvés par un monde aveugle, et n’ont plus d’autre famille que la fraternité du feu.
Nous sommes des révolutionnaires, socialistes qui avons rompu avec un nationalisme trop étriqué.

Et l’armée SS est aussi une armée révolutionnaire qui, en rompant le front ennemi, brisera les forces alliées du capitalisme et du bolchevisme, puis construiront un monde juste et fraternel.
« Devenir » sera l’écho de cette lutte gigantesque. Il marquera les étapes qui mèneront à la victoire.

Notre espoir est qu’il contribue à former dans notre pays une jeunesse dure et fière, courageuse et saine, armature d’acier d’une France nouvelle.

Qu’elle se lève en masse. Qu’elle rejoigne les rangs de ceux qui, à l’intérieur ou aux armées, soutiennent sans fléchir les assauts de l’ennemi. Qu’elle s’unisse, comme toute la jeunesse européenne s’est unie, autour de l’idéal que lui propose la SS.

Alors, je vous le garantis, les médiocres survivants d’un monde pourri n’arrêteront pas longtemps son élan révolutionnaire.
Joseph Darnand.
Secrétaire du maintien de l’ordre,
Chef de la Milice et SS-Obersturmführer"

Edifiant, n'est-ce-pas ?

Nouveau messagePosté: 09 Sep 2007, 10:08
de Daniel Laurent
Et, pendant ce temps la, les resistants communistes travaillaient, conjointement aux autres tendances politiques de la Resistance, sur un autre programme, dont je vous conseille la lecture la :
http://perso.orange.fr/felina/social/programme_cnr.htm

Image


Renvoyer ces gens et les Miliciens dos a dos me parait etre un raccourci vertigineux...

Nouveau messagePosté: 09 Sep 2007, 11:35
de Laurent Pépé
Tom a écrit:

Pierre Giolitto écrit (op. cit.) :

[Pour les miliciens,] s'opposer à la victoire allemande - comme tentent de le faire les résistants -, c'est accepter de livrer la France aux communistes et, au-delà d'eux, à la Russie soviétique. C'est donc pour préserver leur pays des "hordes rouges" que les miliciens déclarent se battre.


Pierre Giolitto écrit :

C'est donc pour préserver leur pays des « hordes rouges » que les mili­ciens déclarent se battre. Mais également, ajoutent-ils tout aussitôt, pour le soustraire au régime déliquescent qui est encore le sien, dans les années 42-43, en dépit des efforts du Maréchal pour le régénérer. Faire retrouver à la France le chemin de la grandeur suppose qu'on la dote d'un régime fort, susceptible de terrasser l'hydre républicaine et démo­cratique qui l'a jetée au fond de l'abîme. Maximalistes, les miliciens s'insurgent contre les chimères de la Révolution nationale, estimant qu'il ne s'agit pas de transformer l'âme des Français, selon la concep­tion chrétienne chère au Maréchal, mais de provoquer dans le pays un changement de fond, à la fois idéologique, politique et social. Change­ment nécessaire, si on entend défendre les intérêts et l'honneur du pays, contre les bandes de « terroristes » réfugiés dans les maquis, qui se réclament d'un patriotisme dévoyé et misent sur les bolcheviques, les Anglo-Saxons et leur incarnation commune, le « traître » de Gaulle, pour soustraire la France aux conséquences du désastre de 1940.