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Oradour

Nouveau messagePosté: 31 Mai 2008, 21:31
de Kristian Hamon
Des cas isolés comme ceux celui cité par Olivier Perronny il y en a eu également en Bretagne. J'ai déjà cité celui de Cuguen, petite commune du nord de l'Ille-et-Vilaine située entre Combourg et Dol-de-Betagne et proche du maquis de Broualan. Le 7 juin 44, une petite formation allemande traverse le bourg pour rejoindre la Normandie. Un des soldats, isolé à l'arrière de la colonne, est abattu en plein jour par deux hommes qui prennent la fuite. Des renforts, commandés par le lieutenant Poppner dit : "Bébé rose" (sic), arrivent aussitôt de Combourg. "Bébé Rose" rassemble les habitants du village, les enferme dans l'église, puis place une mitrailleuse face au porche. Pendant ce temps les Allemands procèdent à des perquisitions dans le bourg et réquisitionnent toutes les bicyclettes. Il faudra l'interventiion de personnalités locales pour empêcher que les Allemands ne mettent le feu à l'église et au village. Ils incendieront quand même la mairie, l'école et la maison du secrétaire de mairie avant de partir. (ADIV 1045W46)

Nouveau messagePosté: 01 Juin 2008, 06:10
de François Delpla
Ces mini-Oradour concernent des zones proches du front. Ils ne sont certes pas sans rapport avec le massacre du 10 juin, qui en est en quelque sorte la matrice, s'il leur est antérieur. Les rares fois où il est postérieur, il faut se dire que les Allemands se battent cruellement, au service d'un pouvoir qui les incite et qui les couvre, et qu'Oradour est un modèle à froid et en grand, destiné à généraliser cette attitude, alors que les victoires alliées à l'ouest, tandis qu'une terrible menace rouge pèse sur la mère patrie, pouvaient induire naturellement et patriotiquement, chez l'Allemand de base, une recherche de fraternisation.

Nouveau messagePosté: 01 Juin 2008, 07:48
de Daniel Laurent
Bonjour,
François Delpla a écrit:pouvaient induire naturellement et patriotiquement, chez l'Allemand de base, une recherche de fraternisation.

Quel acceuil ces eventuelles recherches de fraternisation auraient recu "en face" ?

@ Kristian Hamon :
Au sujet de Cuguen, connaissez-vous ce livre ?
http://www.histoquiz-contemporain.com/H ... ssiers.htm

Cuguen

Nouveau messagePosté: 01 Juin 2008, 22:29
de Kristian Hamon
A Daniel Laurent,
Non, à l'époque ou j'ai écrit sur Boualan dans mon livre sur le Bezen je ne connaissais pas cette petite monographie de 1948. Dommage. Il s'agit en fait du récit des évènements de Cuguen et du maquis relatés par un témoin de l'époque M. Desvaux, secrétaire de mairie. Vraiment intéressante et détaillée. Pour ma part je me suis basé sur les dossiers crimes de guerre, des rapports de gendarmerie, les dossiers d'instruction des membres du Bezen arrêtés en France et ma rencontre avec Mme Lenormand (soeur de l'adjudant Lambert) qui vit toujours sur les lieux. Et en effet, à quelques détails près tout concorde : documents officiels d'époque et témoignages postérieurs. Comme quoi les archives ont du bon ! Les "miliciens en tenues allemandes armés de mitraillettes" n'étant autre que les membres du Bezen qui, comme chacun le sait n'ont jamais fait que "garder les camions" et jamais tiré un coup de feu ! Le dernier membre du Bezen que j'ai rencontré et dont j'avais les preuves qu'il était présent à Broualan n'a jamais voulu me répondre sur cette affaire. Il ne s'est jamais "déboutonné". Il m'a simplement signifié la fin de l'entretien en me désignant la porte..
Il existe un reportage très bref, cassette vidéo, très rare et provenant des archives américaines, j'ai une mauvaise copie. On y voit une rafle et un contrôle d'identité effectué par des allemands ainsi qu'une ferme en feu. Cela se passe en Bretagne. Il y a aussi l'arrivée dans une cour, de civils les mains sur la tête gardés par des francs-gardes de la Milice avec un écusson herminé sur le bras, il s'agit sans aucun doute de la Deuxième unité de marche de Bretagne. Les batiments ressemblent étrangement à ceux de l'asile Saint-Méen de Rennes (actuel CHS Guillaume Rénier). Je suis convaincu que tout cela a été filmé à Broualan ou dans la région et que les deux ou trois allemands qui effectuent le contrôle avec un officier sont des membres du Bezen. Même tenue feldgrau et casquette. Il faut avoir présent à l'esprit que les Allemands adoraient faire des photos (même avec leurs petites copines qu'il ne sera pas difficile de retrouver ensuite), ils avaient pratiquement tous un Kodack, et il n'hésitaient pas non plus à filmer leurs opérations pour la propagande. Mais tout cela me demande encore quelques recherches et surtout l'original du film. Des anciens de la région ne devraient avoir aucun mal à situer les lieux.

Nouveau messagePosté: 02 Juin 2008, 10:11
de fanacyr
bonjour à tous,

le bourg de CERISAY (79) , cher aux fanas des Renault 25 Limousine (usines HEULIEZ) a également été incendié en 44 mais je ne sais plus si c'est (aussi) avec la Das Reich.

N'oublions pas non-plus Ascq dans le Nord, mais il devait s'agir d'une autre unité.

Nouveau messagePosté: 02 Juin 2008, 10:13
de juin1944
Le massacre de Villeneuve d'Asq a été commis par la 12ème SS Pz Div Hitlerjugend.
Concernant Cerizay, ce n'est pas la Das Reich, peut être la Gotz Von Berlinchingen, puisque cette localité se situe sur l'itinéraire vers la Normandie

Nouveau messagePosté: 16 Juin 2008, 15:24
de Sammy Moreau
Un point qui m'intrigue toujours est la présence de gens se disant Malgré-nous chez des SS. Etait-ce possible ? Il faut noter aussi un autonomiste alsacien chez les alsaciens.

Nouveau messagePosté: 16 Juin 2008, 16:02
de Daniel Laurent
Bonjour,
Sammy Moreau a écrit:Un point qui m'intrigue toujours est la présence de gens se disant Malgré-nous chez des SS. Etait-ce possible ?

Des 1943, le concept de "volontariat" pour la Waffen-SS fut abandonne.
Cela s'aggrava en 1944.

Il faut savoir que le fanatisme qui etait de regle chez les W-SS generait des pertes epouvantables et que, pour boucher les trous beants, Himmler racla les fonds de tiroirs et que tout fut bon.

J'ai en ma possession le Soldbuch d'un pauvre gars de la Kriegsmarine qui fut incorpore a la W-SS en juin 1944. Il etait allemand mais avait un physique plus latin que "Aryen" et mesurait moins d'un metre 70.

Que la Das Reich en repos-reconstitution a Montauban aie recu des renforts de jeunes Alsaciens qui n'avaient rien demande a personne est donc logique et comprehensible.

Decouvrir qu'il y eut vers la fin de la guerre des Peruviens ou des Egyptiens dans la Leibstandarte ne me surprendrait pas le moins du monde
:D

Il faut noter aussi un autonomiste alsacien chez les alsaciens.

Des precisions ? C'est interessant.

Nouveau messagePosté: 16 Juin 2008, 21:55
de Judex
La taille des hommes de la Waffen-SS, voilà encore un sujet ou tout se dit mais rarement la réalité. Même à la LAH on trouve assez tôt des hommes qui sont loin des fameux 1,80 m !

Pardon mais je ne comprends pas ce que celà veut dire :

"Des 1943, le concept de "volontariat" pour la Waffen-SS fut abandonne.
Cela s'aggrava en 1944."
est-ce à dire qu'il n'y avait plus de volontaire pour la Waffen-SS à partir de 1943 ?

"Himmler racla les fonds de tiroirs et que tout fut bon" Il s'agit surtout de personnels de la LW ou de la KM qui furent réemployés suite par exemple à la perte du navire ou car la Luftwaffe "en perte de vitesse" et disposant de peu de carburant était en surplus de personnel. J'ai par exemple le Wehrpass d'un sous-off. du personnel volant (KG 40) versé en septembre 1944 à la waffen-SS. Cet homme n'était pas vraiment un "fond de tiroir" puisque titulaire d'une barette de vol au front en Bronze et de l'insigne de combattant aérien...

Nouveau messagePosté: 17 Juin 2008, 04:21
de Daniel Laurent
Judex a écrit:est-ce à dire qu'il n'y avait plus de volontaire pour la Waffen-SS à partir de 1943 ?

Non, mais qu'il n'etait plus necessaire d'etre volontaire pour y etre incorpore