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La Das Reich et Oradour

Pétain, Laval, le régime de Vichy et tous ceux qui furent acteurs de cette période sombre de notre histoire. La collaboration, les collaborateurs, la vie quotidienne sous la botte de l'occupant, les privations, le marché noir...
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Nouveau message Post Numéro: 31  Nouveau message de Tom  Nouveau message 14 Sep 2007, 22:29

Spéculation pour spéculation, la destruction d'un village, qui vous semble trop importante pour un "simple" commandant de division, me paraît "dérisoire" pour un Adolf H. qui ordonnera un peu plus tard de raser Paris...

De toute façon, selon des témoignages certifiés, le SS-Stubaf. Diekmann (en uniforme de SS-Hstuf. sur votre photo) a déclaré aux habitants d'Oradour : "Un officier allemand a été tué à proximité et nous avons connaissance de l'existence d'un dépôt de munitions". Quel besoin aurait-il eu d'inventer cette raison précise à l'adresse de gens déjà en son pouvoir et qu'il s'apprêtait à faire exterminer ?

Voici une explication plausible que j'ai trouvée sur Wikipédia :

La division Das Reich a reçu l'ordre de réprimer les maquis avec la plus grande dureté et de terroriser la population afin qu'elle cesse de tolérer, voire de favoriser leurs actions armées.

De retour du front de l'Est, La division
Das Reich était coutumière des représailles contre les civils soupçonnés de complicité avec les partisans. L'intensification de l'activité des maquisards depuis le débarquement de Normandie a rendu furieux les militaires allemands.

Deux thèses françaises existent quant à la prise de la décision elle-même :

1) La première avance simplement que le général Lammerding a ordonné d'anéantir un village de la région pour l'exemple. Le choix, concerté avec la Milice, s'est porté sur Oradour, un bourg paisible et nullement impliqué dans la résistance armée, même s'il s'y trouvait une dizaine de sympathisants communistes en liaison avec les FTP.

2) La seconde admet que les Allemands ont obtenu des informations selon lesquelles Oradour abritait un poste de commandement des maquis et un dépôt de munitions, le village d'Oradour-sur-Glane ayant pu être confondu avec celui d'Oradour-sur-Vayres, situé aussi à une trentaine de kilomètres de Limoges et connu pour abriter des résistants actifs.


Selon les déclarations et témoignages des officiers allemands, les journaux de campagne (dont celui du général Brodowsky) et les ouvrages publiés, l'expédition contre Oradour a été improvisée en fin de matinée du 10 juin à la suite d'une conjonction d'informations :

1) Le 9 au soir, le Sipo-SD de Limoges, utilisant peut-être des renseignements fournis par la Milice, signalait qu'Oradour abritait un PC du maquis.

2) Le lendemain à l'aube, le lieutenant SS Gerlach, capturé la veille près d'Oradour, mais ayant réussi à échapper à ses ravisseurs, rapportait qu'il y avait été conduit et molesté, et qu'il y avait vu de nombreux maquisards.

3) Dans la matinée, le chef de bataillon SS Adolf Diekmann, commandant le 1er bataillon du SS-Panzergrenadier-Regiment 4
Der Führer, arrivait au PC du régiment. Deux informateurs français, a-t-il rapporté, étaient venus lui confier qu'un officier était détenu à Oradour-sur-Glane et qu'il serait exécuté dans la soirée devant une population complice des maquisards. Or, son meilleur ami, le chef de bataillon SS Helmut Kämpfe, commandant le SS-Aufklärungs-Abteilung 2, avait été enlevé la veille à l'est de Limoges. Des papiers d'identité lui appartenant venaient d'être retrouvés dans une rue de la ville, établissant qu'il y avait transité durant la nuit.

Diekmann a alors proposé à son supérieur de monter une expédition dans l'espoir de récupérer Kämpfe. Le colonel Stahler, commandant le régiment, a accepté et lui a donné l'ordre de détruire le PC du maquis et de prendre quarante otages, si possible des chefs des "bandes de partisans", comme monnaie d'échange au cas où Kämpfe ne serait pas retrouvé. Dans cette perspective, Stahler avait fait libérer par le Sipo-SD un maquisard capturé afin de prendre contact avec les ravisseurs de Kämpfe pour leur proposer un échange.

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Nouveau message Post Numéro: 32  Nouveau message de Nicolas Bernard  Nouveau message 15 Sep 2007, 00:35

Tom a écrit:Spéculation pour spéculation, la destruction d'un village, qui vous semble trop importante pour un "simple" commandant de division, me paraît "dérisoire" pour un Adolf H. qui ordonnera un peu plus tard de raser Paris...


C'est l'un des plus fameux bobards de la guerre, propagé par le cinéma au demeurant. En réalité, Hitler n'a jamais donné l'ordre de détruire Paris... Il n'était pas idiot au point de gaspiller toute chance de négocier avec l'Ouest (son obsession jusqu'à son suicide) en passant pour un fou furieux. Liquider les Juifs, passe encore, mais anéantir la plus belle ville du monde !

Ses instructions à Von Choltitz se limitaient à : 1) faire de Paris une forteresse sur la ligne de front, 2) rétablir l'ordre parmi ses propres troupes, 3) maintenir très fermement l'ordre et la sécurité dans la capitale française (Dominique Lapierre & Larry Collins, Paris brûle-t-il ?, Livre de Poche, p. 52-53). Rien de commun avec les directives formulées aux S.S. et à la Wehrmacht vis-à-vis de Varsovie. Qui plus est, Hitler ne fera absolument rien pour pousser von Choltitz à dynamiter toute la ville, et autorisera même le rapatriement accéléré des S.S., dont la présence aurait pourtant constitué une réelle pression sur le commandant du Gross Paris.

Ce n'est que le 25 août 1944, le jour même de la libération de la ville, qu'il simule une crise de colère et pose la fameuse question : "Paris brûle-t-il ?" La réponse négative de son état-major l'amène à organiser une opération davantage spectaculaire que meurtrière, des raids de bombes volantes V1 et de fusées V2, qui frapperont plutôt la banlieue.

Certes, le Führer y a envoyé des équipes de sabotage, mais il les laissera à disposition de Von Choltitz, lequel se gardera bien de les utiliser. Certes-bis, il proclame à diverses reprises que les Alliés ne devront libérer qu'un champ de ruines, mais c'est là une formule de rhétorique classique, du baratin non suivi d'effet. Certes, il tentera d'y envoyer l'obusier Karl, mais les retards dans sa venue vont s'accumuler. Bref, si vraiment Paris obsédait Hitler, il avait la possibilité d'y dépêcher un authentique S.S. et de suivre les procédés de destruction, comme il le fera vis-à-vis de Varsovie. En l'espèce, rien de tel. Et si vraiment il en tenait rancune à von Choltitz, il aurait fait exécuter sa famille. Or, ladite famille fera l'objet d'une simple poursuite judiciaire qui n'aboutira jamais. C'est donc que Choltitz avait, sans en être conscient, agi comme il le fallait.

Tout au plus pouvait-on regretter que les ponts et certaines voies routières n'aient pas été mis hors d'usage, mais était-ce si important... La chute de Paris n'a nullement empêché l'armée allemande de se replier, et elle a même ralenti l'avance des Alliés.

Quant à Oradour, vous ne pouvez nier la radicale nouveauté de l'événement sur le territoire français. Aucun village d'Europe occidentale, si l'on excepte l'Italie, n'avait fait jusque là l'objet d'un tel traitement. Et personne n'aurait imaginé franchir un pas dans l'horreur ? En ce cas là, pourquoi n'y eut-il pas davantage d'Oradour, au printemps 1944 ?



De toute façon, selon des témoignages certifiés, le SS-Stubaf. Diekmann (en uniforme de SS-Hstuf. sur votre photo) a déclaré aux habitants d'Oradour : "Un officier allemand a été tué à proximité et nous avons connaissance de l'existence d'un dépôt de munitions". Quel besoin aurait-il eu d'inventer cette raison précise à l'adresse de gens déjà en son pouvoir et qu'il s'apprêtait à faire exterminer ?


Tout simplement parce que Dickmann ment. Il n'y a pas de dépôt de munitions à Oradour et il n'y en a jamais eu. Si cet officier S.S. suspectait la présence d'un dépôt de munitions sur place, il aurait également pu suspecter la présence de maquisards, et ne se serait pas contenté d'amener avec lui une compagnie dépourvue d'armement lourd.



Voici une explication plausible que j'ai trouvée sur Wikipédia :


Savez, Wikipedia... :mrgreen:



La division Das Reich a reçu l'ordre de réprimer les maquis avec la plus grande dureté et de terroriser la population afin qu'elle cesse de tolérer, voire de favoriser leurs actions armées.

De retour du front de l'Est, La division
Das Reich était coutumière des représailles contre les civils soupçonnés de complicité avec les partisans. L'intensification de l'activité des maquisards depuis le débarquement de Normandie a rendu furieux les militaires allemands.


Ah ? C'est qui, les "militaires allemands" : les troupiers ? Des officiers de la Das Reich ? Le Haut-Commandement ? Et n'avaient-ils pas eu l'occasion, antérieurement, d'être "furieux" ? La campagne de la division Brehmer, c'était une promenade de santé, peut-être ? Ce genre d'approximation est typique de Wikipedia.



Deux thèses françaises existent quant à la prise de la décision elle-même :

1) La première avance simplement que le général Lammerding a ordonné d'anéantir un village de la région pour l'exemple. Le choix, concerté avec la Milice, s'est porté sur Oradour, un bourg paisible et nullement impliqué dans la résistance armée, même s'il s'y trouvait une dizaine de sympathisants communistes en liaison avec les FTP.


L'explication n'explique pas grand chose. Pourquoi Oradour a-t-il été choisi ? Et Lammerding n'aurait jamais songé à un seul instant à aller bien au-delà des consignes officielles. C'est un bureaucrate, pas un audacieux.



2) La seconde admet que les Allemands ont obtenu des informations selon lesquelles Oradour abritait un poste de commandement des maquis et un dépôt de munitions, le village d'Oradour-sur-Glane ayant pu être confondu avec celui d'Oradour-sur-Vayres, situé aussi à une trentaine de kilomètres de Limoges et connu pour abriter des résistants actifs.


Absurde, et j'ai déjà réfuté moult fois cette thèse totalement débile. Si les S.S. s'attendaient à tomber sur un nid de maquisards, ils se seraient déplacés bien plus nombreux, auraient apporté avec eux un minimum d'armement lourd, et n'auraient pas approché le village d'une manière si "imprudente", sans réelle reconnaissance ni infiltration.



Selon les déclarations et témoignages des officiers allemands, les journaux de campagne (dont celui du général Brodowsky) et les ouvrages publiés, l'expédition contre Oradour a été improvisée en fin de matinée du 10 juin à la suite d'une conjonction d'informations :

1) Le 9 au soir, le Sipo-SD de Limoges, utilisant peut-être des renseignements fournis par la Milice, signalait qu'Oradour abritait un PC du maquis.

2) Le lendemain à l'aube, le lieutenant SS Gerlach, capturé la veille près d'Oradour, mais ayant réussi à échapper à ses ravisseurs, rapportait qu'il y avait été conduit et molesté, et qu'il y avait vu de nombreux maquisards.

3) Dans la matinée, le chef de bataillon SS Adolf Diekmann, commandant le 1er bataillon du SS-Panzergrenadier-Regiment 4
Der Führer, arrivait au PC du régiment. Deux informateurs français, a-t-il rapporté, étaient venus lui confier qu'un officier était détenu à Oradour-sur-Glane et qu'il serait exécuté dans la soirée devant une population complice des maquisards. Or, son meilleur ami, le chef de bataillon SS Helmut Kämpfe, commandant le SS-Aufklärungs-Abteilung 2, avait été enlevé la veille à l'est de Limoges. Des papiers d'identité lui appartenant venaient d'être retrouvés dans une rue de la ville, établissant qu'il y avait transité durant la nuit.

Diekmann a alors proposé à son supérieur de monter une expédition dans l'espoir de récupérer Kämpfe. Le colonel Stahler, commandant le régiment, a accepté et lui a donné l'ordre de détruire le PC du maquis et de prendre quarante otages, si possible des chefs des "bandes de partisans", comme monnaie d'échange au cas où Kämpfe ne serait pas retrouvé. Dans cette perspective, Stahler avait fait libérer par le Sipo-SD un maquisard capturé afin de prendre contact avec les ravisseurs de Kämpfe pour leur proposer un échange.


Thèse absurde pour les motifs déjà avancés plus haut. Dickmann ne s'attendait certainement pas à libérer Kämpfe, pas plus qu'il ne voulait s'attaquer à un maquis, pour cette simple et excellente raison qu'il ne réunira que 200 hommes dépourvus de matériel lourd et qui débarqueront dans le village comme à la parade.

Quant à l'échange Stadler-Dickmann, il résulte de la version propagée par les S.S. eux-mêmes. Impossible d'en vérifier l'authenticité. Il est certes confirmé qu'une tentative d'approche a été effectuée auprès du maquis pour libérer Kämpfe, mais il est absolument délirant de prétendre comme le fait Wikipedia que Stadler aurait ordonné la destruction d'un "maquis", ordre que Dickmann aurait interprété comme valant autorisation pour l'anéantissement d'un village qu'il savait innocent.

En ce qui me concerne, et même si je reconnais le caractère hypothétique de l'affirmation - mais nous raisonnons depuis le début sur des hypothèses -, le choix s'est porté sur Oradour pour une raison très simple : il s'agissait, précisément, d'un village qui n'avait rien à se reprocher, d'une part, et qui était relié à Limoges par une ligne de tram qui favoriserait la propagation de la nouvelle sans passer par la propagande - ce qui donnait à chacun la possibilité de couvrir ses arrières. Sinon, pour quelle raison avoir épargné la quasi-totalité des passagers des deux trams qui arriveront au village en plein massacre ? Est-ce un signe que les "militaires allemands" n'étaient pas si "furieux" ?
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Nouveau message Post Numéro: 33  Nouveau message de François Delpla  Nouveau message 15 Sep 2007, 09:33

J'ajouterai sur un plan méthodologique que, s'agissant d'un régime des plus cruels, aux pratiques notoirement tordues et secrètes, l'explication "simple" n'est souvent ni la plus prudente, ni la plus vraisemblable.

L'historien n'est pas payé pour être un naïf et donner des primes aux habitués de l'ordre oral et de l'effacement des traces.

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Nouveau message Post Numéro: 34  Nouveau message de Tom  Nouveau message 15 Sep 2007, 18:08

Reste tout de même une question... simple : pourquoi, après la guerre, les officiers allemands responsables ont-ils toujours fourni les explications et justifications compliquées énoncées ci-dessus alors qu'il leur aurait été tellement plus facile, si Hitler avait vraiment donné l'ordre d'anéantir précisément le village d'Oradour-sur-Glane, de déclarer : "Nous avons anéanti ce village et ses habitants parce que nous en avions reçu l'ordre du Führer lui-même et qu'un tel ordre ne pouvait qu'être exécuté à la lettre par les SS que nous étions." ?

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Nouveau message Post Numéro: 35  Nouveau message de François Delpla  Nouveau message 15 Sep 2007, 18:50

Tom a écrit:pourquoi, après la guerre, les officiers allemands responsables ont-ils toujours fourni les explications et justifications compliquées énoncées ci-dessus alors qu'il leur aurait été tellement plus facile, si Hitler avait vraiment donné l'ordre d'anéantir précisément le village d'Oradour-sur-Glane, de déclarer : "Nous avons anéanti ce village et ses habitants parce que nous en avions reçu l'ordre du Führer lui-même et qu'un tel ordre ne pouvait qu'être exécuté à la lettre par les SS que nous étions." ?


On ne saurait vous reprocher d'être incohérent et de vous laisser facilement convaincre !

Je dispose de peu de temps, il faudra développer : la ruse nazie consiste aussi à brouiller les pistes, et la mission des SS intègre cet impératif. La brutalité d'Oradour est suffisante en elle-même pour que les destinataires, à savoir Vichy, les cadres de la Wehrmacht, la population française, comprennent de quoi il s'agit (un acte de terreur gratuit, montrant que l'Allemagne entend continuer la guerre et ne reculera devant rien). Reste à atténuer les responsabilités, séance tenante, et à prétendre que l'Allemagne est dans son droit, par exemple en racontant qu'à Oradour on recherchait l'officier Kämpfe présumé aux mains du maquis, que les morts de l'église sont dus à la propagation de l'incendie par le vent et à la présence d'explosifs entassés par la Résistance... Et après la guerre, quand Dickmann aura été tué en Normandie, Lammerding (pour d'évidentes raisons de dédouanement personel et collectif) chargera sa mémoire en disant qu'il a extrapolé criminellement des ordres durs mais légitimes en s'en prenant aux femmes et aux enfants...

En voilà, non, des raisons de dissimuler l'ordre précis de raser un gros village paisible ?

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Nouveau message Post Numéro: 36  Nouveau message de Nicolas Bernard  Nouveau message 16 Sep 2007, 03:02

Je suis d'accord. Tout le mécanisme des crimes nazis, de l'incendie du Reichstag aux premiers K.L., de la Nuit des Longs Couteaux à la Nuit de Cristal, du génocide juif aux massacres de Lidice et d'Oradour, consiste à la fois à proclamer l'horreur et à offrir à ses promoteurs la possibilité de nier leurs propres responsabilités. Un peu comme ces pelotons d'exécution dont l'un des tireurs possédait, sans le savoir, une balle à blanc dans son fusil.

Oradour, donc, n'échappe pas à la règle. D'abord, les ordres sont transmis oralement, en court-circuitant la voie hiérarchique normale. Bref, Hitler donne son instruction à Himmler, lequel prend directement contact avec Lammerding. Les prétextes sont presque immédiatement élaborés, en haut lieu ou sur place : l'action des maquisards, la disparition d'un officier S.S... La mort de Dickmann, quelques semaines plus tard, permettra d'en faire un utile bouc-émissaire, un officier fantasque qui, pour retrouver son ami Kämpfe, a malheureusement commis une bavure s'inscrivant dans le cadre d'une guerre impitoyable contre le terrorisme communiste. Lammerding ne prétendra pas autre chose après la guerre. Impossible pour lui d'invoquer l'obéissance aux ordres, car l'argument était irrecevable depuis le procès de Nuremberg.
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Nouveau message Post Numéro: 37  Nouveau message de Tom  Nouveau message 16 Sep 2007, 11:07

Nicolas écrit sous la photo de Hitler à Paris :

Adolf Hitler à Paris en 1940. Il haïssait si férocement les Français
qu'il n'hésitera pas à sacrifier un village à ses intérêts stratégiques.


Ainsi passez-vous de l'hypothèse à l'affirmation péremptoire ! Pourtant, malgré toutes vos spéculations, cette assertion ne se trouve pas corroborée par des faits, ne repose même sur aucun fondement réel. Or, le travail de l'historien ne consiste-t-il pas à apporter des preuves de ce qu'il avance ?

L'historien Antoine Prost écrit (Douze leçons sur l'histoire, Points Seuil, page 290) : L'historien n'est jamais dispensé de présenter ses preuves. En ce sens, toute histoire doit être factuelle.

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Nouveau message Post Numéro: 38  Nouveau message de François Delpla  Nouveau message 16 Sep 2007, 11:27

Tom a écrit:Nicolas écrit sous la photo de Hitler à Paris :

Adolf Hitler à Paris en 1940. Il haïssait si férocement les Français
qu'il n'hésitera pas à sacrifier un village à ses intérêts stratégiques.


Ainsi passez-vous de l'hypothèse à l'affirmation péremptoire ! Pourtant, malgré toutes vos spéculations, cette assertion ne se trouve pas corroborée par des faits, ne repose même sur aucun fondement réel. Or, le travail de l'historien ne consiste-t-il pas à apporter des preuves de ce qu'il avance ?

L'historien Antoine Prost écrit (Douze leçons sur l'histoire, Points Seuil, page 290) : L'historien n'est jamais dispensé de présenter ses preuves. En ce sens, toute histoire doit être factuelle.


Alors là, pas d'accord, mais pas du tout !
Sinon pour convenir avec vous que le raccourci de Nicolas est rapide.
Mais DANS LE DEBAT, ce n'est pas du jeu. Au lieu de répondre sur le fond, vous essayez de focaliser l'attention sur le point de plus faible du dossier adverse. Démarche d'avocat, qui doit dans un temps X entraîner coûte que coûte un jury, mais raisonnement historique, certainement pas.

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Nouveau message Post Numéro: 39  Nouveau message de Nicolas Bernard  Nouveau message 16 Sep 2007, 12:06

Tom a écrit:Ainsi passez-vous de l'hypothèse à l'affirmation péremptoire ! Pourtant, malgré toutes vos spéculations, cette assertion ne se trouve pas corroborée par des faits, ne repose même sur aucun fondement réel. Or, le travail de l'historien ne consiste-t-il pas à apporter des preuves de ce qu'il avance ?

L'historien Antoine Prost écrit (Douze leçons sur l'histoire, Points Seuil, page 290) : L'historien n'est jamais dispensé de présenter ses preuves. En ce sens, toute histoire doit être factuelle.


"Aucun fondement réel" !? :roll:

Je ma base pourtant sur les faits, rien que les faits, et la plus élémentaire logique.

De manière générale, les criminels tentent d'effacer les traces de leur forfait. Ils se confectionnent un alibi. Lorsque ces criminels se trouvent à la tête de l'Etat, ils ont souvent suffisamment de jugeote pour s'abstenir de laisser tout écrit derrière eux. C'était du moins la pratique de Hitler, qui n'a jamais laissé la moindre directive écrite pour concrétiser la liquidation de ses opposants ou des Juifs.

Dans le cas d'Oradour, aucune directive allemande n'a été retrouvée ordonnant la destruction du village. Les ordres du jour de la Das Reich se contentent de nous baratiner sur la lutte contre les "bandes". Les pendaisons de Tulle s'inscrivaient au moins dans le cadre répressif fixé par Lammerding et approuvé par ses supérieurs. Oradour, pour sa part, tranche par sa nouveauté. Jamais, jusqu'à présent, les S.S. n'avaient commis une telle horreur en France. Et comme par hasard, rien n'a été laissé par eux pour permettre de déterminer qui, en définitive, avait pris la décision de procéder à un tel massacre. Ce simple "détail" devrait vous mettre la puce à l'oreille.

Mais vous ne répondez pas à mon argumentation et partez dans des considérations généralistes hors-sujet, tout en sélectionnant un seul descriptif de photographie de mes très longs messages, lesquels font plusieurs dizaines de lignes. Or, j'ai montré que toutes les autres hypothèses (initiative isolée de Dickmann, initiative isolée de Lammerding), outre d'être elles-mêmes totalement spéculatives, étaient manifestement erronées. Il est stupide de penser qu'un officier supérieur tel que Lammerding aurait pris l'initiative d'outrepasser les ordres, et il l'est encore davantage d'oser penser que Dickmann, réputé pour sa discipline, aurait tout simplement pété un câble.

Lorsque la documentation manque, pour cause de nettoyage pratiqué par l'autorité, il faut recourir à des hypothèses, départager le vrai du faux. Être historien, ce n'est pas capituler devant les lacunes délibérées des archives, c'est aussi réfléchir.

Je n'ai pas agi autrement.

Vous me reprochez des spéculations. Outre que vos explications de cette tragédie le sont également, lesquelles ne reposent sur rien, c'est un peu l'hôpital qui se fout de la charité. Vous avez vous-même repris à votre compte certains bobards propagés par les S.S. et les négationnistes, tel que la présence d'un imaginaire dépôt de munitions à Oradour, ou le meurtre d'un officier nazi prétendument sur place. Alors qui fait preuve de rigueur et de sérieux, dans le présent cas ?

Mais puisque vous estimez que j'ai tort, veuillez donc répondre à ces questions :

1) Pourquoi, si Dickmann voulait s'en prendre à un village détenu par le maquis, s'y rend-il avec des effectifs réduits (200 hommes) dépourvus de matériel lourd ?

2) Pourquoi, s'il recherche des munitions et des explosifs déposés par les maquisards, s'abstient-il de procéder à des fouilles complètes, et notamment de l'église, qu'il donnera pour instruction de dynamiter (belle imprudence de sa part !) ?

3) Pourquoi Dickmann, encore une fois soldat discipliné, va-t-il aller bien plus loin que toutes les directives officielles, et surtout pourquoi va-t-il être approuvé par ses supérieurs ?

4) En admettant que Lammerding aurait pris la décision, isolément, de détruire Oradour, comment imaginer qu'il ait pu agir sans l'aval des autorités supérieures alors qu'il a pris la peine, le 5 juin 1944, de demander l'autorisation de mettre en place un programme répressif encore moins sévère ? Pourquoi, cette fois, s'abstiendrait-il de prendre contact avec ses supérieurs, ne serait-ce que pour couvrir ses arrières ?

5) Pourquoi les S.S. ont-ils épargné, à quelques rares exceptions près, les passagers des deux trams venus de Limoges et les ont relâchés ?

6) Pourquoi n'existe-t-il aucune trace écrite, aucune revendication écrite (contrairement aux pendaisons de Tulle) des nazis s'agissant du massacre ?
Dernière édition par Nicolas Bernard le 16 Sep 2007, 12:17, édité 1 fois.
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Nouveau message Post Numéro: 40  Nouveau message de Nicolas Bernard  Nouveau message 16 Sep 2007, 12:16

Autre pièce à conviction, de nature à réfuter la thèse de l'innocence totale de Hitler (au profit d'un petit officier S.S. excédé par ces terroristes communistes qui ne font rien que mugir dans nos campagnes), cette citation de Mein Kampf (p. 621) :

C'est pour cette raison que la France est, et reste, l'ennemi que nous avons le plus à craindre. Ce peuple, qui tombe de plus en plus au niveau des nègres, met sourdement en danger, par l'appui qui il prête aux Juifs pour atteindre leur but de domination universelle, l'existence de la race blanche en Europe. Car la contamination provoquée par l'afflux de sang nègre sur le Rhin, au cœur de l'Europe, répond aussi bien à la soif de vengeance sadique et perverse de cet ennemi héréditaire de notre peuple qu'au froid calcul du Juif, qui y voit le moyen de commencer le métissage du continent européen en son centre et, en infectant la race blanche avec le sang d'une basse humanité, de poser les fondations de sa propre domination.


Hitler haïssait les Français. Alors pourquoi n'aurait-il pas décidé de détruire un village innocent pour les frapper de terreur ?
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