malheureusement la liste est longue et en ce qui concerne ma région, la piétaille de la division est passée par Marsoulas:
http://membres.lycos.fr/jeff31/
Extrait:
"Joli petit village de 92 habitants au sud de la Haute-Garonne, Marsoulas est tristement célèbre. C'est là que, le 10 juin 1944, 28 habitants furent sauvagement massacrés par une division allemande.
Le 10 juin 1944, par un matin pluvieux, la division SS "Das Reich" pénètre dans le village de Marsoulas. En une heure, le tiers de la population est atrocement assassiné par une horde de bourreaux. Juste avant, la division allemande avait été attaquée par un maquis juché sur le toit de l'église.
La vengeance fut particulièrement cruelle : les SS fusillent indistinctement hommes, femmes et enfants. Arrivée en sept camions et deux voitures, la colonne allemande se disperse par petits groupes afin de n'épargner aucune vie humaine.
Successivement, toutes les maisons de ce petit village, comptant à l'époque 150 habitants, sont "visitées". Crosses de fusil, balles explosives, grenades, etc... : tout est bon pour achever des innocents transis de peur. On retrouvera ainsi des enfants dans leurs lits, des bébés dans les bras de leurs mères, des garçonnets, des fillettes, des femmes et jeunes filles, des adolescents et leurs pères. Et tous sont, bien entendu, sans la moindre arme. Fusillé la famille Saffon, assassinés les Audoubert, massacrés les Fulbert, anéantis les Cazenave, disparu la menace représentée par les deux jumeaux de cinq ans de la famille Barbe.
Presque méthodiquement, les SS dépeuplent un à un tous les quartiers de Marsoulas. Et, comme le sang appelle le sang, plus les gens sont terrorisés, plus le coup part vite et le carnage est atroce. Le bilan de cette folie meurtrière est lourd : vingt-sept inconnus, onze enfants, six femmes et dix hommes ainsi que l'un des deux maquisards, un gosse retrouvé le lendemain sur le toit de l'église.
Laissant alors les quelques survivants, écrasés de douleur, au milieu des corps égorgés ou explosés de leurs proches, les soldats, l'appétit aiguisé, se ruent ensuite sur quelques animaux. Faisant semble-t-il abstraction de ce théâtre morbide qui ensanglante Marsoulas, les SS se livrent au pillage des maisons de leurs victimes : argenterie, vaisselle, bibelots de valeur, nourriture... tout y passe.
Et, après avoir dévoré porcs, veaux ou dindons, les soudards quittent à la nuit tombante, repus, le village fumant.
Il fallait des images contre le mensonge. Arrivé parmi les premiers sur les lieux du cauchemar, le Sous-préfet de Saint-Gaudens à l'époque, Monsieur Dautresme, eût le courage de prendre des photos. En se cachant des Allemands, il immortalisa les habitants massacrés pour témoigner. Effectivement, ces clichés furent utilisés durant les procès de Nuremberg.
Le degré d'horreur qui s'abattit sur le village martyr inspira à Monsieur Dautresme un poème dont voici un extrait :
" Là, le fils égorgé en travers de son père, par ici, côte à côte, et la fille et la mère,
plus loin, dans le sang chaud de ses petits enfants, la mère les couvre de ses regards mourants,
sur le palier sali, deux filles innocentes, victimes d'outrages vils, saignent pantelantes.
Et là, encor' plus loin, deux jeunes jumeaux, la tête traversée, enfouis dans leurs berceaux,
de leur sang répandu, rougissent les dentelles... "