Mémoire d'Oradour
Posté: 17 Aoû 2007, 13:54
Voici ce qu’écrit, en 2006, sur la « mémoire » d’Oradour-sur-Glane, Bruno Leroux, directeur historique de la Fondation de la Résistance :
[…] La transformation de cet événement exceptionnel [en France] en symbole est un des vecteurs de la reconstruction de l’unité nationale après la Libération. […]
Cependant, l’unanimité commémorative ne survit pas aux débuts de la guerre froide. La municipalité [d’Oradour-sur-Glane], alors communiste, organise, dès 1948, sa propre manifestation du souvenir. Celle-ci devient, dans les années suivantes, une tribune du parti communiste français pour promouvoir la « politique de paix » de l’URSS. Le nom d’Oradour est alors utilisé pour fustiger l’aide à la constitution de la République fédérale allemande par les alliés occidentaux. […]
A cette fracture se superpose, à partir de 1953, celle qui oppose le Limousin à l’Alsace lors du procès des bourreaux d’Oradour. […]
La persistance de cet affrontement entre deux mémoires régionales n’empêche pas les ruines du village de recevoir, durant les années suivantes, des centaines de milliers de visiteurs, preuve qu’Oradour continue à vivre dans la mémoire nationale. […]
Au-delà du travail sur la mémoire effectué dans les deux régions, Oradour est peut-être aussi en train de perdre son statut de symbole national : en France se multiplient les musées et les mémoriaux représentatifs des différentes victimes et formes de la répression sous Vichy et l’Occupation, symptômes d’une mémoire des victimes qui domine désormais la mémoire combattante.
[…] La transformation de cet événement exceptionnel [en France] en symbole est un des vecteurs de la reconstruction de l’unité nationale après la Libération. […]
Cependant, l’unanimité commémorative ne survit pas aux débuts de la guerre froide. La municipalité [d’Oradour-sur-Glane], alors communiste, organise, dès 1948, sa propre manifestation du souvenir. Celle-ci devient, dans les années suivantes, une tribune du parti communiste français pour promouvoir la « politique de paix » de l’URSS. Le nom d’Oradour est alors utilisé pour fustiger l’aide à la constitution de la République fédérale allemande par les alliés occidentaux. […]
A cette fracture se superpose, à partir de 1953, celle qui oppose le Limousin à l’Alsace lors du procès des bourreaux d’Oradour. […]
La persistance de cet affrontement entre deux mémoires régionales n’empêche pas les ruines du village de recevoir, durant les années suivantes, des centaines de milliers de visiteurs, preuve qu’Oradour continue à vivre dans la mémoire nationale. […]
Au-delà du travail sur la mémoire effectué dans les deux régions, Oradour est peut-être aussi en train de perdre son statut de symbole national : en France se multiplient les musées et les mémoriaux représentatifs des différentes victimes et formes de la répression sous Vichy et l’Occupation, symptômes d’une mémoire des victimes qui domine désormais la mémoire combattante.