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Nouveau messagePosté: 01 Aoû 2007, 18:14
de Yuri67
parfois l'on juge d'évènements de la SGM avec nos outils sans forcément prendre en compte ce qui existait à l'époque

Oui, c'est sur,
Mais consideré cela comme crimes de guerre ou non a l'epoque, ca n'aurai certainement pas derangé et encore moins arreté les nazis, tout comme l'annéxion a l'insu du droit et ces (autres) concequences.

Nouveau messagePosté: 01 Aoû 2007, 18:36
de Daniel Laurent
Bonjour,
Content de voir que la discussion sur les M-N repart ici dans de meilleures conditions "qu'ailleurs".

Je conseille tres vivement a tous ceux que la question interesse d'aller lire ce document, ecrit par un psy qui s'est occupe de nombreux cas d'ex Malgre-nous Alsaciens-Mosellans apres la guerre :
http://www.malgre-nous.eu/IMG/pdf/souffrances-gf.pdf
Penible a lire, mais edifiant.

Au sujet du "Volontariat" dans la Waffen-SS, il est etabli que cela ne fut plus valable des le debut 1944, voire meme avant.

En 1939, la Waffen-SS, c'etait les beaux "aryens" blonds aux yeux bleus , volontaires elus de la "race des seigneurs", de 1m80 ou presque, etc...

Mais ces concepts nazis ont vite ete "oublies" devant les realites de la guerre. J'ai en ma possession le Soldbuch d'un soldat de la Kriegsmarine verse a la Waffen-SS en juillet 44.
Kurt K., citoyen allemand, mesurait 1 m 63, etait brun, avait une tronche de Latinos comme moi, une heresie d'aryen... mais se retrouva verse a la Waffen-SS malgre tout et sans l'avoir demande.

Il en fut d'ailleurs de meme pour un certain nombre de membres de la Division Charlemagne ! Volontaires pour aller combattre a l'Est, dans l'impossibilite fin 44 de rentrer en France, et pour cause, des anciens LVF, Miliciens, NSKK et autres se retrouverent avec les runes SS sans veritablement avoir ete volontaire pour la SS.

Bon, eux, au moins, etaient volontaires pour participer au combat generes par le mythe de la "Croisade Europeenne contre le Bolchevisme", c'est deja ca.

L'Alsaco de base, lui, les "Croisades", il n'en avait rien, mais alors strictement rien a cirer a de tres maigres exceptions pres.

Ce qu'il considerait, c'est qu'il avait le choix entre y aller ou pas. Et, s'il n'y allait pas, donc desertait, sa femme, ses enfants, ses parents, etc, restes en otage au pays, allaient etre l'objet de la repression nazie.

Une image tres vive et tres osee mais, a mon sens, necessaire :

Rommel se retrouva, apres l'echec du complot du 20 juillet 1944, devant un choix :
- Suicide, obseques nationales, pension a sa femme, pas de repression sur sa famille et son entourage.
- Proces, degradation, pendaison, repression envers sa famille.

Il s'est suicide et de nombreux membres de ce forum le considerent comme un "grand soldat", etc...

Alors, mes amis, considerez que les Malgre-nous se sont egalement suicides, sur le front de l'Est pour beaucoup, pour sauver les memes meubles et meritent le meme respect, voire, a mon humble avis, beaucoup plus car, eux, ils n'avaient pas suivi Hitler des le debut, bien au contraire.

Nouveau messagePosté: 01 Aoû 2007, 21:45
de Audie Murphy
Si on relit bien la définition du début: Le malgré-nous est par définition incorporé de force. Qu'il soit Danois, Ukrainien ou Chinois n'a strictement rien à voir. On peut dire que les malgré-nous ont été plus nombreux à certains endroits que d'autres; que le volontariat a été plus populaire chez certains peuples; mais il n'en demeure pas moins qu'un enrôlé de force (contre son gré) n'avait pas vraiment le choix et a été obligé de combattre pour une cause ou un pays qui n'était pas le sien.

Re: Malgré-nous: Précisions

Nouveau messagePosté: 01 Aoû 2007, 22:35
de Narduccio
bilou95 a écrit:les soldats qui ont appartenu à la waffen-ss font-ils partie de cette catégorie?
Car si je comprends bien ta définition on n'a pas pu intégrer de force des "malgré-nous" dans la waffen (puisqu'il fallait être volontaire)?

Bilou


A part que le gauleiter Wagner décida que tout les enrôlés alsaciens étaient "volontaires". Donc oui: on peut être enrôlé de force et "volontaire". D'autant plus que sur le livret militaire, il y a écrit en toutes lettres "volontaire". Cela concerne la moitié de la classe 1926, incorporée en 1944.
Ils sont donc considérés comme "malgré-nous", sauf ceux qui auraient devancé l'appel, quelque soit la raison de ce devancement.

Nouveau messagePosté: 02 Aoû 2007, 00:39
de Seth Soldier
Concernant les malgrés-nous dans la waffenss, il me semble qu'ils furent intégré de force en tant que Volk Deutsch/ peuple allemend hors d'allemagne (dslé j'ai oublié le nom allemand) sous l'impulsion d'Himmler pour renflouer les divisions ss en chair à canon avant 44 ?

C'est peut etre faux, et j'espère que quelqu'un qui s'y connait me le confirme ! !

Nouveau messagePosté: 02 Aoû 2007, 09:26
de Yves
Je suis vraiment d'accord avec la vision des choses de Daniel.
Si on en rajoute en plus, nombreux furent les malgré nous (ceux en tout cas tombés aux mains des américains ou des anglais - parce que pour les autres le retour a été long - pour ceux qui revinrent) qui furent versés direct dans l'armée française à titre de "rachat" et envoyés en Indochine... pas assez français pour mériter le pardon donné allégremment à tant de collabos, mais assez français pour se faire trouer la peau pour préserver la vie d'autres "bons" français...
Cela en dit long sur la question et sur les souffrances endurées à mon sens.

Nouveau messagePosté: 02 Aoû 2007, 10:19
de Narduccio
Autant que je sache, ils ne furent pas versés direct. D'abord, ils passaient devant une commission d'enquête, si on pensait qu'ils n'étaient pas des enrôlés de force ou que l'on ne pourrait pas leur faire confiance ou qu'ils étaient susceptibles d'être des espions, on les envoyaient dans des camps de prisonniers.
Un malgré-nous alsacien qui a réussi à déserter sur le front italien s'est retrouvé dans l'Armée d'Afrique (au moins un qui a témoigner dans le journal 50 ans après).
Il avait tenté, avec un copain de déserter sur le front de l'Est, mais l'opportunité ne s'était pas présenté. En fait, dans son témoignage, il racontait que 2 fois, il avait failli y aller. La première, au moment ou ils allaient sortir de leur trou de mitrailleuse, il voit 3 malgré-nous d'un trou voisin qui s'élancent vers les lignes soviétiques, alors qu'il s'apprête à les suivre, il voit un sous-officier nazi apparaitre, et il les a abattus à l'aide de son arme. Le seconde, ils pensaient que leur sous-officier allemand s'était retiré vers l'arrière et ils le voient rappliquer. Leur soucis, c'est qu'il ne fallait pas apparaitre comme déserteur, mais comme disparu au combat. Les familles de Malgré-Nous déserteurs étaient déportées.

Leur unité ayant été envoyée en Italie, ils réussissent à déserter suite à une attaque violente des Américains. Ils avaient confectionnés de petits drapeaux français, ils se sont cachés quand les Allemands se sont retirés et dès qu'ils ont vu les Américains, ils se sont précipités en agitant leurs drapeaux. Pour commencer, les GI américains leurs ont cassé la gueule. Ensuite, ils ont été amenés à l'arrière ou on les a interrogé. Au bout de quelques jours d'un interrogatoire assez éprouvant, on les a transférés aux Français. Qui ont aussi menés une enquête pour savoir s'ils étaient vraiment des Malgré-Nous. Ensuite, on les a envoyés en Algérie où ils ont subit les classes de l'Armée Française et on les a envoyés en Provence. Ils ont participé à la remontée le long du Rhône sans vraiment participé à des combats. Finalement, ils se sont retrouvés sur le front à Mulhouse durant l'hiver 44. C'est là, à quelques centaines de mètres de sa maison natale que son ami est mort durant l'hiver. Il avait réussi à échanger des nouvelles avec ses parents. C'est lui qui lors de la Libération du villages des parents de son ami est allé raconter à ceux-ci toute leur aventure.

Nouveau messagePosté: 02 Aoû 2007, 11:08
de gherla
Seth Soldier a écrit:Concernant les malgrés-nous dans la waffenss, il me semble qu'ils furent intégré de force en tant que Volk Deutsch/ peuple allemend hors d'allemagne (dslé j'ai oublié le nom allemand) sous l'impulsion d'Himmler pour renflouer les divisions ss en chair à canon avant 44 ?

C'est peut etre faux, et j'espère que quelqu'un qui s'y connait me le confirme ! !

Bonjour

Faux, car des l’incorporation un malgré-nous (alsacien ou mosellan), je ne sais pas pour les Luxembourgeois et Belges, pouvaient être versé ou muter d’office dans une unité de la waffen ss.
Pour mémoire, un jeune incorporé devait d’abord faire son temps auprès du service du travail, la ils sont instruits comme pour leur service au sein des forces armées. Rapidement après la période auprès du service du travail (en général un mois), ils sont incorporés dans les unités de combat. De préférence sur le front Est, loin de la « tentation » du front ouest, et de l’espérance d’être fait prisonnier par les anglo-saxon. Ne pas oublier non plus la pression mise sur eux par les autorités militaires (chantage sur la famille pour les plus récalcitrant).
En dernier, pour ceux qui n’ont toujours pas lu un livre sur ce thème, en voici deux que j’aime particulièrement :
-Malgré nous ! Le drame de alsaciens et des lorrains de georges Starcky récit France-Empire
-Dans l’ombre de la mort, un malgré nous dans les formations disciplinaires allemandes édition du Rhin
J’avais déjà donné les deux titres dans un autre fil. :mrgreen:
A+ Patrick

Nouveau messagePosté: 02 Aoû 2007, 11:20
de gherla
Re bonjour

Juste un petit rectificatif, pour la réponse que j’ai donné au dessus :
-sous l'impulsion d'Himmler pour renflouer les divisions ss en chair à canon avant 44 ?
Donc ma réponse ne porte que sur cette partie du texte. :mrgreen:

:oops: Désolé pour l’éventuel malentendu

A+ Patrick :cheers:

Nouveau messagePosté: 02 Aoû 2007, 11:47
de Tom
Un malgré-nous est un enrôlé de force dans l'armée allemande et non un volontaire.


Question un peu "provocatrice" : selon cette définition, un certain nombre d'Allemands, de ressortissants du Reich, qui ne tenaient peut-être pas, pour différentes raisons, à être enrôlés dans l'armée, pourraient-ils être considérés comme des conscrits de force, des malgré-nous ?

N.B. A propos des conscrits versés d'autorité dans la Waffen-SS, je crois me souvenir que, face aux plaintes des familles, on leur a accordé un mois de délai pour se décider à se porter volontaires, mais que, sur la pression des pairs, de la propagande et du prestige attaché à ces unités, peu d'entre eux ont choisi de rejoindre la Wehrmacht.