hilarion a écrit:Mr Murdock votre analyse est tout à fait personnelle et n'engage que vous.
C'est pour cela que je l'ai précisé en début de mon post.
Cependant elle repose sur ces faits concrets.
Le 1/07/1940, l'amiral Pound ajoute au texte envoyé par l'amirauté à Somerville et décidé lors d'une réunion du cabinet de guerre avec Chruchill, le texte suivant : "En aucun cas le Dunkerque et le Strasbourg ne doivent s'échpper. Cependant, tâchez d'éviter un engagement à la mer qui pourrait être meurtrier pour nous"
Ce message semble montrer clairement que le principal souci de l'amirauté concerne avant tout les deux cuirassés français et que l'option pour les Antilles n'en ait pas réellement une.
J'ajoute que la réaction de Gensoul n'a pas réellement surpris les britnnniques responsable de l'action.
L'amiral North, apprennant la mission de Somerville le 30 juin, lui a déclaré "J'ai vu Gensoul, il ne cédera pas." Somerville lui ayant résumé la mission de la force H sur Mers el Kébir en disant "Nous allons à Mers el Kébir demander aux français de se rendre ou de se saborder. S'il refusent, j'ai ordre de les couler !"
Et vous aurez noter encore une fois, que même du côté britannique l'option Antilles ou USA n'est pas réellement prise en compte.
Le message de l'Admiralty à l'Amiral Esteva le 23/06/1940 montre aussi clairement que les britanniques sont préoccupés essentiellement du dévenir du Dunkerque et de Strasbourg (et également du Richelieu et du Jean Bart, ce qui expliquera également l'opération sur Dakar.)
Le 24/06 Darlan avait donné ces ordres qui sont assez clairs
Ces ordres resteront valables, quels que soient les ordres contraires que vous pourriez recevoir par la suite, même s'ils sont signés de moi.
1 - Les bâtiments de guerre démobilisés doivent rester français, avec pavillon français, équipages réduits français, séjour port métropolitain ou colonial
2 - Précautions secrètes d'autosabordage doivent être prises pour que ennemi ou étranger s'emparant d'un bâtiment par la force ne puisse s'en servir.
3 - Si commission armistice chargée d'interpréter les textes décidait autrement qua dans paragraphe 1, au moment exécution de cette décision nouvelle, navires de guerre seraient, sans ordres nouveaux, soit conduits aux Etats Unis, soit sabordés s'il ne pouvait être fait autrement pour les soustraire à l'ennemi. En aucun cas ils ne devront être laissés intacts à l'ennemi.
4 - Les navires ainsi réfugiés à l'étranger ne devront pas être utilisés à opération de guerre contre l'Allemagne ou l'Italie sans ordre du commandant en chef des forces maritimes françaises Xavier 377
Le paragraphe 2, en précisant ennemi ou étranger, Darlan signifie assez clairement que les navires doivent rester français. Les britanniques pouvant ici être assimilés aux étrangers.
Le dernier paragraphe est encore plus explicite car il interdit l'utilisation des navires français en port "refuge" contre les puissances de l'axe sans ordres préalables.
Et donc par rapport à l'ultimatum de Somerville, les deux premières options ne peuvent pas être accepter par Gensoul. Pour la troisième option, même les britanniques n'y croyaient pas. Restez donc la dernière solution : le sabordage ou le combat. Les britanniques connaissant le caractère et les réactions prévisibles de Gensoul, estimez eux mêmes qu'il ne céderait pas (comme North par exemple).
Voilà une partie des faits sur lesquels je m'appuis pour l'analyse qui je le reconnais est toute personnelle et n'engage que moi.