Lee Enfield a écrit:lolo13 a écrit: A ce moment , giraud, darlan , juin débattaient encore sur les questions politiques et de commandement, alors derrien s'en est tennu aus ordres de Vichy: ne rien entreprendre contre l'axe.
Il est vrai qu'à Alger, ça perdait du temps a débattre politique, et qu la Tunisie suivait les
ordres de Vichy : ne rien faire contre l'Allemand,
mais tout faire pour repousser les Alliés... Lee Enfield[/b]
Ceci est inexact :
Ce qui est moins connu, parce que moins publié est le fait que le Commandement des Forces françaises en Afrique du Nord ait décide, au mois de mai 1942, six mois avant que les Forces de l'Axe débarquent, que Gabès, Sousse, Sfax et Tunis ne seraient pas défendus, mais que leurs ports et leurs terrains d'aviation seraient rendus inutilisables.
Dans son instruction personnelle (I.P.S) très secrète du 30 janvier 1942, le Général Juin a défini la conduite a tenir en cas d'attaque de la Tunisie par les forces de l'Axe. Cette instruction a causé une vive émotion à Vichy et a été brûlée par ordre de l'amiral Darlan, qui craignait la réaction des Allemands. La copie de cette instruction fut transmises aux divers commandants d'Afrique du Nord sous le titre inoffensif d'" Etude sur la défense de la Tunisie en cas d'agression de l'Axe par surprise" (remplace l'I.P.S. incinérée par ordre de Vichy.
Il avait été décidé d'évacuer la région côtière et de monter quelques points de défense dans les régions suivantes: Bizerte, Djebel Zaghouan, Souk-el-Arba en Tunisie et Tébessa en Algerie. (Voir l'Instruction Personnelle Secrète du Général Juin du 9 Mai 1942.
la riposte des Forces de l'Axe au débarquement Allié au Maroc et en Algérie fut foudroyante, tant du point de vue de la rapidité d'exécution plus que du point de vue des moyens employés: le 10 novembre 1942, moins de 48 heures après le débarquement allié, les premiers avions allemands atterrissaient à Tunis. D'après les rapports militaires 100 avions allemands atterrirent à El-Aouyna le 9 novembre 1942. Les Allemands débarquèrent quotidiennement 750 hommes par air et transportèrent par mer quelques 1900 hommes une grande quantité d'armes, de munitions et de matériel.
Les Forces françaises, y compris la Défense Contre Avions ne réagirent pas et permirent aux avions Allemands d'atterrir et de débarquer personnel et matériel sans empêchement (les unités de D.C.A se retirèrent et s'installèrent aux approches du terrain d'EL-AOUYNA pour "protéger les forces de l'Axe".
Le dilemme qui se posa aux Autorités Militaires était de savoir qui était l'ennemi contre lequel il fallait défendre le Territoire: était-ce l'Allemand qui violait le 8 novembre la Ligne de Démarcation et envahissait la Zone Libre ou les Forces Alliées qui débarquaient en divers points sur les cotes du Maroc et d'Algérie?
Les journées suivantes (particulièrement les 9 et 10 novembre 1942), durant lesquelles les ordres et contre-ordres se suivirent, furent décisives: la confusion des chefs de l'Armée Française en Tunisie, a joué un role primordial sur le sort de la Tunisie et de sa population.
Le 11 novembre (invasion de la zone libre par les Allemands), le Général Barré reçoit l'ordre du Général Juin, commandant en chef des forces françaises en Afrique du Nord, de repousser par la force toute tentative d'intervention des forces de l'Axe en A.F.N. Par contre, l'Amirauté Française ordonnait, le mème jour, au Commandant Maritime de Bizerte, de laisser passer sans se mêler à elles, les forces italo-allemandes débarquant en Tunisie. Comme on peut le voir, la confusion était comble.
Le Général Barré, déconcerté, emmena finalement vers l'Ouest le gros de la garnison française et se plaça lui-même sous les ordres du Général Giraud. Mais à Bizerte, quatre destroyers et six sous-marins se rendirent aux Forces de l'Axe" .
Un fait est irréfutable: toute la région côtière de la Tunisie, jusqu'aux approches de la Dorsale Orientale, a été abandonnée aux Allemands et aux Italiens sans aucune résistance sérieuse, à part quelques essais d'actions retardatrices, destinées à couvrir la retraite des troupes françaises. L'Aviation Française de Tunisie se replia le 8 novembre à Djédeida et de là à Biskra, dans le Sud-Ouest, alors que dans son instruction personnelle secrète (I.P.S.) du 22 août 1942, le Général Barré avait fixé à l'Aviation une mission d'action retardatrice.
Le Maréchal Juin, Commandant les Forces Françaises d'Afrique du Nord, mentionne, dans ses Mémoires, le fait que le Général Barré, Commandant Supérieur des Troupes de Tunisie (C.S.T.T), ne fit pas acte de résistance et, en fait, se replia sans avoir causé les moindres pertes ou les moindres retards aux forces de l'Axe.
Les Forces Françaises se replièrent vers l'Ouest, et se formèrent en deux dispositifs de défense. Le 19 novembre 1942,
dix jours après le débarquement des premières forces de l'Axe, le plan de défense du Général Barré était de former une ligne de défense basée sur la Dorsale Orientale, en vue de défendre les voies qui menaient vers l'Algérie. Le dispositif se présentait comme suit: -Au Nord-Ouest, concentration sur Medjez-el-Bab, Téboursouk, Béja, Souk-el-Arba, Le Kef. Au Sud-Ouest, concentration sur El-Méridj, Tébessa et Gafsa. La zone de Bizerte, formait une zone autonome qui dépendait du Commandant de la Marine.
La rapidité de la riposte des Forces de l'Axe, aidée par la confusion des Forces Françaises, permirent un débarquement de tout repos aux Forces Allemandes.
sources :
Les Forces Françaises Dans La Lutte Contre L'Axe En Afrique, LA CAMPAGNE DE TUNISIE 1942-1943. Ministère de la Défense, Etat Major de l'Armée de Terre, Chateau de Vincennes, 1985.
W. CHURCHILL, MEMOIRES SUR LA DEUXIEME GUERRE MONDIALE, IV-LE TOURNANT DU DESTIN, LIBRAIRIE PLON.( PARIS, 1951 ).
JUIN,Maréchal, MEMOIRES,I, ALGER,TUNIS,ROME Librairie Artheme Fayard. (Paris, 1959).
http://www.harissa.com/D_Histoire/loccu ... daloni.htmDernière édition par raca le 16 Mar 2006, 15:06, édité 1 fois.