En lisant les Carnets de Guerre de Jean Lapouge, sous-lieutenant au 7°RTA, je suis tombé sur ce passage:
19 Janvier 1944
Parmi les cadavres ou les prisonniers allemands, nous n'avons presque jamais vu d'officiers. L'Allemagne garde en réserve pour de futurs combats ou pour les tâches d'après guerre, ce cadre d'officiers qui constitue l'armature de la nation. Les chefs ne s'exposent pas. Ils ne s'agit pas de peur (tous se font tuer magnifiquement s'ils en reçoivent l'ordre) mais ils considèrent cette prudence comme une nécessaire discipline , et, ce qui est mieux, les soldats trouvent cela normal.
Chez nous (et surtout aux tirailleurs), les officiers se font massacrer ou plutôt ils se massacrent eux même comme Bouttin sur la crête avec sa canne, comme Vétillard, blessé gravement, refusant de s'arrêter et tué un quart d'heure plus tard, comme Jallais…
Cela me rappelle quelques constations faites après la guerre de 14-18 où au nom de l'égalité républicaines, nos élites furent jetés dans la bataille, ce qui manqua cruellement à la nation par la suite.