Étant donné le niveau de difficulté de la réponse, je dois utiliser l'anglais. Désolé, mais je m'en remets à l'aide d'Audie.
Les principes des chemises noires étaient les mêmes que ceux du Regio Esercito: Un entraînement léger* et des cadres et sous-officiers incompétents qui croient que les batailles peuvent êtres remportées par la motivation et la supériorité numérique, considérés comme la clé de la victoire. Le Corps des chemises noires était alors assez restreint. En 1940, il était composé de 112 000 hommes et a augmenté à 125 000 en 1943. Les hommes s'y enrôlaient en tant que volontaires.
L'unité de base était le bataillon formé dans une ville et par son recrutement dans le comté; par exemple, Bologne qui possédait la 67 Legion Volontari del Reno ou Pavie avec la 7 Legion Cairoli (Ces noms originent de la tradition des Risorgimento du XIXè siècle).
Par rapport aux performances du Regio Esercito, ils possédaient des cadres encore moins qualifiés mais, en général, une attitude plus agressive et combattante.
Les pertes du Corps s'élèvent à 14 142 hommes entre 1923 et 1943.
Ils furent utilisés en Lybie pour la reconquête de ce territoire, en Éthiopie, en Espagne et en Albanie avant la guerre. Leur niveau d'amateurisme a atteint son paroxysme en Espagne à Guadalajara et, après cet épisode (une bataille amorcée par 30 000 hommes avec trop de trompettes et clairons, une autre aberration typique du régime, combattant selon les principes de la Grande Guerre où ils gagnèrent 30 km de terrain dès le départ - ce qui ne constitue pas nécessairement une perspective décisive de gagner la guerre d'un seul coup, comme quelqu'un l'a dit - avant d'en perdre le tiers à la conclusion de l'assaut; Les pertes s'élevèrent à 490 morts et 275 prisonniers, tel que l'a écrit le célèbre professeur Lucio Ceva, anti-fasciste convaincu, de l'Institut national pour l'histoire du mouvement de libération en Italie dans le magazine "Italia Contemporanea" en 1993), les troupes des chemises noires envoyées en Espagne (environ 15 000 hommes) reçurent de meilleurs cadres.
La campagne la plus typique où ils combattirent fut celle de Grèce en 1940-41 où 36 bataillons servirent et 7 d'entre eux furent dissouts à cause des lourdes pertes dans des charges désespérées dignes des traditions de la Première Guerre mondiale (pour l'Histoire, ce sont les bataillons de Casalmaggiore, de Lodi, un des deux bataillons de Rome, celui de Littoria - maintenant Latina, c'était l'une des nouvelles villes crées dans les années Trentes par le Régime - de Brindisi, d'Aquila et de Bergame).
Après cette campagne, l'entraînement au moins fut amélioré, et les cadres aussi par le nouveau Commandant du Corps, Galbiati, et les bataillons réorganisés reçurent la distinction "M". Ce fut cependant plus une amélioration physique et gymnastique qu'une réelle amélioration militaire des pelotons et compagnies. Le niveau de la tactique générale demeura bien en deça de celui des Allemands tel que constaté en 1944 considérant les pertes toujours trop nombreuses que les 24 bataillons de chemises noires subirent après l'armistice du 8 septembre 1943 face aux partisans dans les Balkans durant la campagne de 1943-44 et celle de l'automne-hiver 1944-45 contre les Russes en Hongrie (les survivants regagnèrent l'italie au début de 1945; une compagnie se joignit à la garde personnelle de Mussolini).
Les SS italiens furent formés par des anciennes chemises noires, mais ils ne s'illustrèrent pas plus que les unités d'infanterie Decima MAS (tous volontaires), les parachutistes du Régiment Folgore et le niveau général de l'Armée de la RSI (dont les 4 divisions bénéficièrent de l'entraînement allemand).
Les carences de l'Armée italienne (aggravées d'une certaine façon par le Corps des chemises noires dont l'esprit de dévouement ne réussit pas à contrebalancer) furent telles que le général français Gamelin les rapporta pour son Armée en 1939-40 (et manifestement avant) dans "Servir": trop peu d'officiers et sous-officiers professionnels. La culture profonde des deux pays donna sa priorité au développement de l'économie pendant le XIXè siècle. La fougue, la motivation et le sacrifice ont su compenser, à un prix sanglant très élevé, pendant la Première Guerre mondiale, mais se montrèrent insuffisants pendant le conflit subséquent.
* Presque seulement de la marche au pas et de la parade. Les cadres étaient formés en majorité par de trop jeunes lieutenants montés machinalement en 6 mois ou par de vieux lieutenants ou encore, au mieux, par des capitaines de la Grande Guerre qui furent nommés ensuite majors ou même colonels pendant les vingt ans suivant le conflit mais sans avoir reçu de nouvelles affectations temporaires pour améliorer leurs compétences faute d'argent. Ils n'avaient ni les connaissances tactiques, ni le désir de s'instruire de façon adéquate pour ne pas dire moderne. Ils étaient incapables de lire les cartes, utiliser une boussole, mener une attaque par vagues progressives et coordonnées, etc...
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