Aujourd'hui a eu lieu un impressionnant défilé à Moscou, sur la place Rouge, afin de célébrer la victoire sur le nazisme et la fin des combats en Europe.
Les T-34 étaient notamment de sortie.
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Soixante-cinq ans après la victoire soviétique contre l'Allemagne nazie, la Russie s'apprête à commémorer sa "Grande Guerre patriotique", dimanche 9 mai, sur fond de polémique sur l'utilisation de l'image de Joseph Staline, lors des festivités du Jour de la victoire.
Ainsi, la Mairie de Moscou a dû changer à la hâte sa campagne d'affichage mettant en scène le dictateur soviétique entouré de ses principaux généraux. Les images ne seront finalement exposées qu'à l'intérieur de certains bâtiments, "pour éviter le vandalisme", explique officiellement la municipalité. Selon la presse russe, le Kremlin aurait fait pression pour calmer les ardeurs du maire de Moscou, Iouri Loujkov.
"Petit Père des peuples"
Mais le Petit Père des peuples résiste. A Saint-Pétersbourg, un groupe a lancé sur Internet une campagne de financement pour louer l'emplacement publicitaire d'un bus, qui circule dans les rues "orné" du portrait de Staline ; dans les nombreux rassemblements d'anciens combattants, il n'est pas rare de croiser le portrait du dirigeant soviétique.
Au-delà de la polémique, c'est tout le pays qui est plongé depuis quelques semaines dans une effervescence patriotique entretenue par les autorités. Pour le seul défilé militaire prévu dimanche, la ville de Moscou a déjà dépensé plus de 3 millions d'euros.
"Souviens-toi et sois fier !", proclament les centaines d'affiches placardées dans Moscou. L'agence de presse d'Etat RIA Novosti a fait distribuer des milliers de rubans de Saint-Georges, rayés de brun et de jaune, qui symbolisent la victoire. Un numéro vert - le 1945 - mis en place pour l'occasion permet d'écouter sur son téléphone des chants militaires ou les informations de la radio de l'époque.
En quelques heures, une armada de travailleurs tadjiks a planté les drapeaux russes et moscovites sur les immeubles de la capitale, fin prêts pour la fête de dimanche. Chaque commerce aura pris soin d'accrocher sur sa porte une affiche de style résolument soviétique célébrant la victoire.
"Les commémorations du 9 mai sont très fortement encouragées par le pouvoir, puisqu'il s'agit du seul événement à avoir, encore aujourd'hui en Russie, une telle force symbolique", selon Boris Doubine, du centre d'analyses Levada. "La puissance de cette tradition s'explique aussi par la nostalgie de l'élite politique russe à l'égard du passé soviétique ; nostalgie de l'époque où la Russie n'était pas un simple Etat, mais bien le coeur d'un grand empire", ajoute-t-il.
La Fête de la victoire est la dernière fête d'origine soviétique à avoir survécu dans le calendrier officiel depuis l'effondrement de l'URSS. Le soutien politique n'explique pas tout : dans un pays qui a déploré 27 millions de victimes, militaires et civiles, durant la seconde guerre mondiale, la moitié des personnes interrogées lors d'un récent sondage affirment avoir perdu un membre de leur famille lors du conflit.
Initiée en 1965 à l'occasion du 20e anniversaire de la victoire, la commémoration de la Grande Guerre patriotique était au coeur de l'appareil de propagande du régime soviétique. "Désormais, non seulement l'hymne national soviétique a été restauré (avec des paroles différentes), mais la symbolique de la Grande Guerre a également retrouvé sa place, à travers le cinéma, la télévision, les écoles...", explique Boris Doubine. Aujourd'hui, le manuel d'histoire de neuvième année scolaire, au lycée, évoque la seconde guerre mondiale du seul point de vue russe, sans même évoquer la Shoah, ni le conflit dans son ensemble européen ou mondial.
Vendredi, le président Dmitri Medvedev a pourtant livré aux Izvestia une longue interview, dans laquelle il a stigmatisé l'Union soviétique, "un régime totalitaire", et Joseph Staline, "auteur de nombreux crimes contre le peuple russe, des crimes qui ne peuvent être pardonnés". Le réquisitoire présidentiel, inhabituel, a été largement diffusé à la télévision russe. Sans craindre le paradoxe, certaines chaînes l'ont présenté entre deux films patriotiques datant de l'époque soviétique...
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