Post Numéro: 12 de Signal 18 Nov 2008, 20:09
L'approche purement historique ou passionnée des vestiges récents (fortifs, mais aussi usines, mines, bâtiments divers, objets, etc...) est une erreur récurrente, propre à toutes les époques. Elle a mené à la destruction de la plupart des enceintes fortifiées médiévales au 19e siècle, pour "faire de la place"... Attention à bien faire attention au temps qui passe : les vestiges "récents" le sont de moins en moins. Les pyramides d'Egypte ont aussi eu soixante ou soixante-dix ans à une époque, et ne représentaient alors qu'un intérêt limité pour leurs contemporains. Le cas est le même ici : à force de dire que ça n'a qu'un intérêt limité, il ne restera dans deux ou trois siècles que leurs yeux pour pleurer aux futurs archéologues qui s'intéresseront au sujet. C'est pour cette raison que je milite pour une intervention plus poussée des archéologues dans le champ contemporain. Mais je sais que ce n'est qu'un voeu pieux, il faut en général attendre environs deux siècles pour qu'un patrimoine soit pris en compte par les autorités, en général quand il menace de disparaître après avoir été abandonné, pillé, détruit durant des dizaines d'années.
Un site du mur de l'Atlantique intact est déjà rare aujourd'hui. Imaginez ce que ça sera dans cinquante, cent, deux cent ans... C'est maintenant que les archéologues doivent se réveiller, pas dans cent ans !
Par ailleurs la stratégie et la tactique militaire entre totalement dans le champ de la science, au sens de connaissance (encore un peu d'étymologie, je n'arrête plus en ce moment). Histoire, bunkerarchéo et archéo tout court sont intimement liés, ils concernent tous la documentation des témoins de notre passé. Ne croyez pas comme trop souvent que Histoire et archéologie sont deux sciences séparées, c'est la même chose. Croiser les approches, toujours croiser les approches !!!