Post Numéro: 85 de JARDIN DAVID 29 Nov 2016, 12:16
Sans trop en rajouter sur le fil de présentation de LISA, voici le texte concernant son AGP :
FLON Emile
Né le 13 mai 1890 à Fléville-Lixière (54),
Fils de Charles FLON et de Jeanne Lucie Euphrasie FRANQUIN.
Epoux de Jeanne Marguerite GEORGES.
54 ans.
3 enfants : Simone Emilie 1920
Denise Jeanne 1922
Solange Marie 1927
Garde particulier et cafetier,
Domicilié à La Neuveville-Raon-l’Etape (88)
Emile FLON est entré au GMA Vosges le 1er juin 1944 dans le sous-secteur de Raon-l’Etape.
Un témoignage manuscrit, non daté de sa fille Denise PERRIN donne des précisions sur la résistance en général et sur les actions de la famille FLON en particulier : « J’ai commencé à aider la résistance à partir du moment où celle-ci s’est formée à Raon-l’Etape, c’est-à-dire courant 43, avec mon père Emile FLON, tué à Viombois. C’est en qualité d’agent de liaison que j’ai servi dans cette formation. Un P.C. avait été établi chez mes parents, 1 rue Pasteur (la Neuveville-les-Raon). A ce P.C. se retrouvait souvent le capitaine MARC, le capitaine RIVIERE, Roger GERARD, le gendarme CROISE, Mr SCHMIEDER dit « PETIT LOUIS » et d’autres que je ne peux tous citer (tous résistants de la 1ère heure). C’est surtout du capitaine RIVIERE et de PETIT LOUIS que je prenais les ordres.
Je donne quelques détails. Nous avons hébergé deux radios, ils venaient émettre chez nous, leur émetteur restait à la maison lorsqu’ils ne l’utilisaient pas. Nous avons logé plusieurs fois des garçons qui étaient obligés de se cacher, nous les gardions quelques fois plusieurs jours, puis je les dirigeais vers la forêt où d’autres personnes les prenaient en charge, pour les diriger sur un maquis, c’est le cas entre autres pour 4 jeunes gens de Sainte Barbe, COLIN, MOCAREST et les autres dont je ne me souviens plus de leur nom, cela a d’ailleurs provoqué des perquisitions, la police allemande à Sainte-Barbe, la police française chez nous. Mon travail d’agent de liaison était de prévenir s’il y avait danger ou par exemple aller à Rambervillers (à la demande de CROISE) pour récupérer un garçon qui était parti du maquis. »
Il fait partie des onze tués de la 3ème centurie commandée par le gendarme Maurice CROISE (2)
Le 6 septembre 1944 le corps d’Emile FLON parait « très âgé, avec une calvitie prononcée sur le front, et des cheveux bruns ». Il porte une chemise blanche, une cravate grise à pois, un pull-over bouteille, un pantalon gris rayé noir, un ceinturon. Un peigne, un mouchoir aux initiales E.F. sont trouvés sur lui.
Le nom d’Emile FLON est inscrit sur le parchemin muré dans l’imposant monument du sommet du col du Haut-Jacques dédié aux victimes faisant partie de la Résistance Forestière. Au total, ce sont 305 forestiers vosgiens répertoriés à ce jour (mai 2016), dont la majorité vivant dans les vallées de la Meurthe, de la Valdange, du Rabodeau de la Plaine, agents ou cadres des eaux et forêts, mais aussi bûcherons, voituriers, exploitants, commis, marchands de bois, carbonisateurs, scieurs ou sagards, parqueteurs, gardes particuliers qui trouvèrent la mort, assassinés ou en déportation. 287 victimes parmi ces 305 étaient répertoriées à la date de l’élaboration du parchemin muré dans le monument de la résistance forestière le 19 septembre 1948, date de son inauguration dont : FLON Emile, garde particulier à Raon-l’Etape ; PERISSE Maurice, commis forestier à Raon-l’Etape, THORR Lucien bûcheron à Raon-l’Etape.
Son acte de décès n° 39 du registre d’état-civil du 19 janvier 1945, établi à Neufmaisons comprend la mention marginale « Mort pour la France » N° 535.677 E/CA/2 du 19 novembre 47.
Une mention additive en fin de registre datée du 2 juillet 1956 précise qu’il est sous-lieutenant des Forces Françaises de l’Intérieur.
"Laisse faire le temps, ta vaillance et ton roi" (Le Cid)