Re: Eben-Emael - L'autre vérité
Posté: 20 Avr 2016, 10:27
@ Dog
La garnison avait elle les moyens physiques d'agir? Certainement. Pour les moyens humains, rien n'est moins sur.
En effet comme vous le lirez les tentatives ont lamentablement échoué. Principalement pour trois raisons:
1/ aucune véritable coordination. Par ex: un peloton du 2e rgt de Grenadiers sous les ordres du lieutenant Wageman s'est présenté à la poterne pour déloger les paras. Jottrand n'a même pas pris la peine de le rencontrer pour coordonner l'action du lieutenant avec celle de ses forces.
2/Les officiers du fort qui ont contre-attaqué n'ont pas su conduire leurs hommes. On dénote dans les rapports un manque de leadership flagrant, aucun esprit de sacrifice et encore moins d'abnégation. Un seul semblait à la hauteur, mais ses hommes n'étaient pas assez entraînés.
3/Les soldats étaient terrorisés par la perte de la sécurité rassurante qu'ils croyaient avoir étant en garnison dans le fort le plus puissant d'Europe. Ils avaient à peine appris à tirer et le comportement de leurs officiers n'a rien arrangé.
Néanmoins, les différentes contre-attaques ont fortement inquiété les Allemands qui se sont alors repliés sur les bords de la tranchée de Caster où se trouvaient des tranchées aménagées par les Belges (et oui...) . Le choix était logique: il leur fallait réduire au silence le bloc de canal nord au pied de la tranchée. Je publie deux photos prises sur le fort le 10 mai (J'ai eu accès à l'album photo personnel du Feldwebel Wenzel qui avait son appareil photo avec lui sur l'ouvrage, ce qui m'a permis d'avoir une iconographie exceptionnelle). L'ambiance de ces photos colle avec les rapports allemands: les paras ont bel et bien eu chaud! Il semble qu'avec plus d'allant et une volonté plus ferme de la part des officiers belge une reconquête au moins partielle du massif était possible. Les soldats n'auraient pu rester en surface, car les Stukas étaient présents et agissaient rapidement à la moindre tentative. Ils ont d'ailleurs tué un para dans le bombardement. On compte six morts dans les rapports allemands, mais la photo des tombes montre sept tombes (pg 127). C'est là une énigme que je n'ai pas su résoudre!
J'ai trouvé trace de deux autres tentatives:
-une attaque au gaz sur le massif, j'ai adoré ce rapport (je n'en dis pas plus, vous lirez le rapport du Major Schartert pg 125...) Il n'est pas dans le rapport de la commission, mais dans la farde des déclarations des officiers de la PFL. L'attaque aurait peut-être eu des chances de fonctionner . Wenzell a pris en photo tous ses compagnons (ces photos sont dans l'ouvrage). Sur aucune vue, je ne vois d'étuis à masque à gaz, mais je n'ai que des vues de face. Limité en poids pour leur équipement,il est possible qu'ils ne les eussent pas avec eux... Mais c'est sans certitude.
-une contre-attaque avortée de la 7e DI. À ce niveau, du dossier j'ai été suffoqué du comportement Major Notterman. Il est sur place et il obéit à un ordre du commandant de la division qu'il sait basé sur des renseignements erronés . Ils ne prennent même pas la peine de prévenir de la situation réelle. Il n'y a pas que les défenseurs qui sont fautifs dans cette affaire, loin de là...
La garnison avait elle les moyens physiques d'agir? Certainement. Pour les moyens humains, rien n'est moins sur.
En effet comme vous le lirez les tentatives ont lamentablement échoué. Principalement pour trois raisons:
1/ aucune véritable coordination. Par ex: un peloton du 2e rgt de Grenadiers sous les ordres du lieutenant Wageman s'est présenté à la poterne pour déloger les paras. Jottrand n'a même pas pris la peine de le rencontrer pour coordonner l'action du lieutenant avec celle de ses forces.
2/Les officiers du fort qui ont contre-attaqué n'ont pas su conduire leurs hommes. On dénote dans les rapports un manque de leadership flagrant, aucun esprit de sacrifice et encore moins d'abnégation. Un seul semblait à la hauteur, mais ses hommes n'étaient pas assez entraînés.
3/Les soldats étaient terrorisés par la perte de la sécurité rassurante qu'ils croyaient avoir étant en garnison dans le fort le plus puissant d'Europe. Ils avaient à peine appris à tirer et le comportement de leurs officiers n'a rien arrangé.
Néanmoins, les différentes contre-attaques ont fortement inquiété les Allemands qui se sont alors repliés sur les bords de la tranchée de Caster où se trouvaient des tranchées aménagées par les Belges (et oui...) . Le choix était logique: il leur fallait réduire au silence le bloc de canal nord au pied de la tranchée. Je publie deux photos prises sur le fort le 10 mai (J'ai eu accès à l'album photo personnel du Feldwebel Wenzel qui avait son appareil photo avec lui sur l'ouvrage, ce qui m'a permis d'avoir une iconographie exceptionnelle). L'ambiance de ces photos colle avec les rapports allemands: les paras ont bel et bien eu chaud! Il semble qu'avec plus d'allant et une volonté plus ferme de la part des officiers belge une reconquête au moins partielle du massif était possible. Les soldats n'auraient pu rester en surface, car les Stukas étaient présents et agissaient rapidement à la moindre tentative. Ils ont d'ailleurs tué un para dans le bombardement. On compte six morts dans les rapports allemands, mais la photo des tombes montre sept tombes (pg 127). C'est là une énigme que je n'ai pas su résoudre!
J'ai trouvé trace de deux autres tentatives:
-une attaque au gaz sur le massif, j'ai adoré ce rapport (je n'en dis pas plus, vous lirez le rapport du Major Schartert pg 125...) Il n'est pas dans le rapport de la commission, mais dans la farde des déclarations des officiers de la PFL. L'attaque aurait peut-être eu des chances de fonctionner . Wenzell a pris en photo tous ses compagnons (ces photos sont dans l'ouvrage). Sur aucune vue, je ne vois d'étuis à masque à gaz, mais je n'ai que des vues de face. Limité en poids pour leur équipement,il est possible qu'ils ne les eussent pas avec eux... Mais c'est sans certitude.
-une contre-attaque avortée de la 7e DI. À ce niveau, du dossier j'ai été suffoqué du comportement Major Notterman. Il est sur place et il obéit à un ordre du commandant de la division qu'il sait basé sur des renseignements erronés . Ils ne prennent même pas la peine de prévenir de la situation réelle. Il n'y a pas que les défenseurs qui sont fautifs dans cette affaire, loin de là...