Post Numéro: 12 de Christian 26 Jan 2016, 11:22
@ JD : Je ne parle pas du tout des frères Dungler. Je connaissais leur existence grâce à vous, mais je n'ai rien trouvé sur eux dans les archives que j'ai consultées. Je me réjouis de découvrir ce à côté de quoi je suis passé en lisant votre livre.
@ Christian27 : Vous écrivez :
J'ai quand même lu que Waibel avait pris pas mal d'initiatives, par exemple lorsque Dulles avait reçu l'ordre d'abandonner les pourparlers, rapport à la bisbille que cela provoquait entres Alliés...Les SR ont donc tout de même agi.
Je rajoute que rien n'a été fait sans l'accord de Guisan.
C'est justement parce que Waibel a pris des initiatives que j'estime que le SR en tant que tel n'a pas pris une part active dans l'opération. Le rôle joué par le chef de la NS1, tel qu'il est décrit par Dulles et Gaevernitz, ne relève pas de sa mission. Les documents que j'ai trouvés témoignent de l'ignorance de Masson et de Guisan du rôle actif qu'il a joué. Guisan savait par Masson que des négociations se déroulaient en Suisse et qu'un informateur du SR y assistait.
Il faut préciser qu'à cette époque, Masson est un chef souvent absent et qui a perdu la confiance de ses subordonnés après avoir mis à contribution Schellenberg lors de l'alarme Wiking de 1943. L'affaire Masson notamment, qui débute en mai 1945, lancée par von Steiger pour faire la lumière sur les "lourds empiètements et dépassements de compétence de la part du Service de renseignements et de sécurité" - dont la ligne Masson-Schellenberg n'est qu'un aspect - montre que plusieurs officiers ont profité allégrement du relâchement à la tête du SR pour prendre des libertés vis-à-vis de la politique de neutralité.