Jomaxi a écrit:Vu si beaucoup sont contre la publication de MK, c'est pour ne pas avoir à répondre aux questions ci-dessus et montrer l'incompétence des politiques de l'époque et la légèreté avec laquelle ils gouvernaient.
Je ne pense pas qu'il y aura plus de nazis ou néo-nazis à la lecture de MK. Mais il y aura plus de personnes qui se diront que l'on pouvait éviter le pire en ayant lu ce livre en 1934. Ce que l'on appelle aujourd'hui la veille stratégique et politique. Connaître la pensée de l'ennemi potentiel. Bref c'est tout simplement du renseignement.
Je suis d'accord mais ce n'est qu'un aspect de la question.
Hitler est un mélange unique de prophète et de chef politique (
pas de rapport sauf pour une allusion beaucoup trop contemporaine*). Ce qui signifie qu'il était là, et pour écrire le livre, et pour en diriger l'application... et pour nier par toutes sortes d'artifices qu'il fût en train de l'appliquer.
TOUS les hommes politiques actuels se rattachent à une tradition et leurs prédécesseurs de l'époque ont été nuls. Moins sans doute par la non-lecture de Mein Kampf que par la croyance qu'il n'était pas en train de s'appliquer. A ce sujet, ils étaient trompés non seulement par les dénégations de Hitler (une oeuvre de jeunesse, écrite en prison à une époque où j'avais des raisons d'en vouloir à la France...) mais par ses artifices politiques (arriver au pouvoir au milieu d'une horde de conservateurs en se présentant comme leur prisonnier, le temps d'accaparer tous les leviers grâce à l'incendie du Reichstag, faire mine de vouloir attaquer d'abord l'URSS...).
Donc il y a matière à réflexion, non seulement sur les carences du renseignement, ou de sa prise en compte par les politiques, mais sur le fonctionnement du politique lui-même, et les illusions qu'un dirigeant habile peut semer.
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