Post Numéro: 5 de François Delpla 20 Mai 2023, 18:07
Il faut toujours penser aux archives en ligne de Munich :
https://www.ifz-muenchen.de/archiv/zsa/ZS_A_0026_03.pdfPour mes recherches actuelles, je suis particulièrement intéressé, p. 18 (3) par les causes de la mort de cet écrivain conservateur, atterré depuis le début par le nazisme sans être un résistant actif (et critiquant même Stauffenberg pour avoir ouvert les yeux un peu tard).
D'après ce témoignage, il ne fait que 8 jours de prison pour propos défaitistes en octobre 1944 puis il est de nouveau arrêté en décembre pour avoir témoigné en faveur d'un communiste défaitiste condamné à mort Transféré à Dachau le 9 février, il meurt le 16 mais les SS donnent à sa veuve deux informations successives sur les causes du décès : inflammation du côlon puis typhus exanthématique. Plusieurs codétenus témoignent qu'il a été abattu après avoir, sous la torture, nié ce qu'on lui reprochait.
Ce négationnisme originel se retrouve fréquemment dans les crimes ordonnés par Hitler, dès la nuit des Longs couteaux où certaines victimes sont censées avoir résisté par les armes à leur arrestation ou l'avoir devancée par un suicide. S'agissant d'un prisonnier célèbre, il est probable que le Führer ait eu son mot à dire, même si on ne peut exclure que les gardiens du camp aient agi au nom d'un ordre général de se montrer impitoyables envers tout "défaitisme".
Beaucoup de ces meurtres de la dernière heure s'expliquent par le souci de trier le personnel politique et intellectuel d'après guerre. Ceux qui ont obéi et vaguement râlé à la fin, comme Speer, ont plus de chances de survivre que de vrais opposants qui n'ont jamais marché, ni donné aucun gage.