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Résistance dans le Nord de la France

Nouveau messagePosté: 12 Mai 2015, 08:00
de Michel Jean
Un livre poignant sur le quotidien de la France résistante de ses tous débuts à la fin de la guerre. Un livre écrit par un homme simple, chef d'entreprise, organisateur de tout premier plan, et des témoignages d'autres grands acteurs de cette épopée tragique.

Un sacré et rare bémol sur le rétablissement de l'Histoire convenue concernant la Résistance telle qu'on nous la dépeint le plus souvent, cependant;

P 12; "Rentré après la libération dans son lamentable logis sinistré et pillé, Vérité (pseudonyme) fut bien ahuri de voir de nombreuses figures nouvelles de la Résistance.
"Il observa la situation pendant quelques temps et il eut bientôt l'impression de se trouver devant une vague toute récente surgissant quand les risques avaient à peu près disparu, et malheureusement aussi devant une masse assoiffée de galons, d'honneurs, de mandats. Il y avait assurément dans l'ensemble des patriotes résolus et désintéressés mais il ne semblaient pas former la majorité".

Henri DUPREZ, chef résistant de la première heure, signe là un récit émouvant et détaillé des réalités et des difficultés de la Résistance... Avec le cortège de sacrifices et de souffrances endurés la plupart du temps par des "Monsieur Tout le Monde", des anonymes juste guidés par l'humanisme.... en n'oubliant pas de souligner le cynisme des états majors (la plupart d'entre nous en sommes conscients avec les récits du sacrifice du Vercors, mais... ) qui laissa la corde sur le cou d'un agent double certifié, cause d'effroyables ravages dans certains groupes.

Lecture émouvante, sans pathos, et avec des références précises.

1940-1945 même combat dans l'ombre et la lumière. édition La Pensée Universelle. 1979.

Re: Résistance dans le Nord de la France

Nouveau messagePosté: 12 Mai 2015, 09:37
de Shelburn
Eh oui ! mes grands parents ont connu ces nouvelles figures de la résistance, âgé de 12 ans je me souviens avoir vu grand père dans une colère noire alors qu'un monsieur était venu lui demander la rédaction de témoignages en vue de l'obtention de décorations ou de dédommagements ! Jeune ! je m'en rappelle bien ! ce personnage qui aurait déclaré à grand père et grand mère au retour de déportation : "vous voyez Henri et Julienne, si vous aviez fait comme moi, vous seriez riche! " Je garde l"identité de ce monsieur, (collabo et marché noir) bien que DCD il reste de la descendance

Re: Résistance dans le Nord de la France

Nouveau messagePosté: 12 Mai 2015, 10:05
de Prosper Vandenbroucke

Re: Résistance dans le Nord de la France

Nouveau messagePosté: 12 Mai 2015, 13:15
de Michel Jean
Exact, Prosper !

Vous n'offrez pas de point de vue sur le contenu, mais je suis intimement convaincu, à la lecture de vos interventions, que si vous l'avez lu vous avez dû le trouver émouvant... Pour ma part, dans la région, question résistance et collaboration j'ai tellement entendu de choses en veillées familiales que je n'ai pu me préserver d'un sentiment vraiment poignant en lisant cet ouvrage.

Amitiés.
M.

Re: Résistance dans le Nord de la France

Nouveau messagePosté: 12 Mai 2015, 13:45
de Michel Jean
@ Shelburn,

Votre récit me rappelle une histoire locale, et non des moindres, qui s'est déroulée juste après la libération... Mais tout d'abord, il convient de dresser un bref aperçu du "climat"... Le commandant militaire local qui tenait ses bureaux dans un grand établissement public de la ville avait accepté le principe de la reddition de sa garnison sans tirer le moindre coup de feu à la condition expresse qu'il puisse se rendre à "Bébé Rose"... (curieux surnom pour un Résistant, songeront certains, mais juste du à une particularité physique... l'homme n'eut rien d'un angelot dans sa lutte contre l'occupant)... Paysan peu instruit mais très intuitif et meneur d'hommes né, "Bébé Rose" figurait en bonne place dans les fichiers de recherche allemands, avec description précise du profil psychologique... "ceci expliquant cela"... ainsi fut fait !... La garnison au complet se rendit sans la moindre échauffourée.

Puis une rumeur se répandit comme une traînée de poudre, perfide, scélérate... "et si Bébé Rose et les Schleus, avant... ?"... L'auteur de cette bassesse appartenait à un trio de tristes sbires qui, selon les "on dit" locaux avaient la particularité de s'absenter tous trois ensemble "à la demande de Paris"... Bien sur, nul n'ignorait que les trois "mousquetaires" accumulaient une fortune considérable au marché noir... mais n'empêche... pour une petite ville du Nord sous tutelle de Bruxelles, en zone interdite... ces voyages mystérieux ??

Confié à la garde de la défense passive l'Etat Major invoqua; "Si on vous disait tout ce qu'on sait sur certains habitants... "... "Inutile, répondit en riant un proche de "Bébé Rose". On sait. Mais on ne vous dira pas grâce à quelle personnes de votre entourage."

Tout semblait promis à un retour de paix durable quand un des sbires du trio se toqua de vouloir monter à la tribune politique organisée pour la restructuration de la municipalité... manque de pot pour lui, au bas de l'escalier (jamais il ne chercha à en fouler les marches) veillait "Bébé Rose"... "Tu poses un pied sur la première marche je t'explose la tronche à coups de crosse et je monte au micro expliquer le pourquoi"... comme je vous l'ai dit; Bébé Rose ne monta pas les marches de la renommée... mais l'une des plus grosse fortunes locales accumulées en peu d'années n'en contribua pas moins par la suite au "rayonnement de la commune"grâce à son entreprise de renommée nationale, voie mondiale, comme un autre de ses deux associés dans le domaine industriel, jusqu'à sa mort...

Une mort qui débucha forcément sur l'ouverture de ses coffres privés... auquel assista le cadet de ses fils... qui frôla la folie et l'envie de suicide en découvrant un uniforme allemand de grande parade aux manches ornées du grade de lieutenant, un P08 luxueusement ouvragé, ainsi qu'une floppée de médailles et de citations; nazies.

Comme le chantait Jean Ferrat; " que le sang sèche vite en entrant dans l'histoire, et qu'il ne sert à rien de prendre une guitare, mais qui donc est de taille à vouloir m'arrêter...