Post Numéro: 1 de carcajou 15 Fév 2014, 14:40
Mourir pour la patrie. Akira Yoshimura. Actes Sud. 174 p. 2014. 18.50 euros.
Akira Yoshimura: Okinawa, mon amour.
L'Express
14-02-2014
Emmanuel Hecht
« Le débarquement américain dans l'archipel nippon vu par un enfant-soldat. Tranchant comme une lame de bambou.
En mars 1945, sur l'archipel d'Okinawa, tous les Japonais de 14 ans sont bons pour la guerre. Ils ne rêvent d'ailleurs que d'une mort héroique, afin d'égaler le lieutenant Inami, un ancien de l'école, tué à Guadalcanal. Shinichi Higa, malgré sa petite taille, est donc enrôlé dans une unité Fer et sang pour l'Empereur.
Chaque recrue reçoit cent cinquante cartouches et trois grenades, la dernière pour en finir en cas de blessure grave. Les plus sportifs, adeptes du judo et du kendo, sont versés dans les troupes de choc. Ils s'initient au combat à la baionette et apprennent à se jeter, bourrés d'explosifs, sous les chenilles d'un char.
Shinichi s'imagine déjà «entouré de flammes éblouissantes, dans le vacarme des bombes, (se jetant) en avant, le fusil à la main, en poussant un hurlement». Le paysage est si beau, «la mer qui étincelait sous le soleil (prenant) des couleurs changeantes, du violet au vert, et par endroits, jusqu'au rouge». Mais, à l'horizon, une armada de navires de toutes tailles.
Comme aux premières images du film de Clint Eastwood Lettres d'Iwo Jima, île investie par les Américains quelques semaines plus tôt. Las ! Shinichi est versé aux transmissions, puis dans les brancardiers, avant que l'enfer ne s'abatte sur l'île. A défaut de corps-à-corps, il errera parmi les nus et les morts, aux côtés des jeunes filles élèves infirmières et des soldats reclus dans des bunkers attaqués au marteau piqueur et au lance-flamme par les marines.
A mille lieues de «l'indestructible pays des dieux». Maître de l'épure, Akira Yoshimura (1927-2006) a signé là un grand livre de guerre.»
http://www.lexpress.fr/culture/livre/ak ... 23141.html
``Aucun ``fils de p...``n'a jamais gagné une guerre en mourrant pour son pays. On gagne une guerre en faisant ce qu'il faut pour que ``le fils de p...`` d'en face meure pour son pays``. ( No son of a bitch ever won a war by dying for his country, you win a war by making what it needs so that the son of a bitch in front of you die for his country).- G.Patton.