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[Dog Red]

Les cartes au centre en guise d'illustrations et les notes au bout du bouquin sont typiques. C'est moins pratique en effet mais les notes sont essentielles.

Actes du colloque "Bretagne, et identités régionales pendant la Seconde Guerre" qui s'est tenu à Brest en 2002

1 La Bretagne et les Bretons face à l'Occupation par C Bougeard
2 L'Etat Français et la création des régions par MO Barruch
3 Vercingetorix 1940-1945 de Vichy au maquis par J Lalouette
4 La région de Nancy: en zone interdite par JP Harbulot
5 La Résistance en Bretagne: Une identité spécifique? par J Sainclivier
6 La Résistance communiste en Loire-Atlantique (juin 1940- juin 1944) par G Haudebourg et F Liaigre
7 Des militants bretons dans la Résistance par J-J Monnier
8 Le positionnement du Parti Nationaliste Basque au cours de la Seconde Guerre Civile Espagnole par S Rojo Hernandez
9 La Corse des années 30 à la Seconde Guerre Mondiale: La passion de l'Identité par Hélène Chaubin
10 Le Mouvement Breton pendant la guerre: un Bilan par M Denis
11 Les courants autonomistes alsaciens durant la 2ne Guerre Mondiale par A Whal
12 Les étranges destinées de Dézarrois et Lebesque ou la complication de la guerre mise à nu par ses intellectuels, même par d Le Couedic
13 1941: Le Breton, langue d'Etat par R Calvez
14 Résistance et identité régionale en Provence par JM Guillou
15 Sur les processus identitaires: A propos de la Résistance en Franche-Comté par F Marcot
16 Les régions dans la Résistance italienne par G Perona
17 Les protestants bretons pendant la 2nde Guerre Mondiale: Une minorité engagée? par J-Y Carluer
18 Les catholiques et la question bretonne (1940-1944) par Y Tranvouez
19 La vraie fausse neutralité irlandaise pendant la 2nde Guerre Mondiale par J Guiffan
20 L'Allemagne et le Nationalisme breton (1939-1945) par l Boissou
21 Le mouvement breton face à l'épuration par L Capdevila
22 Belgique, Wallonie, France: Les identités déchirées du mouvement wallon par C Kasteloot
23 Flandres, Belgique: Des mauvais Belges aux bons patriotes, et inversement par D Gotovitch
24 Les cinquantes otages dans la mémoire nantaise par D Guivarc'h

Introduction

"De 1999 à 2001 des débats et des polémiques dans les médias régionaux et nationaux (presse et télévision) ont replacé sur le devant de la scène la péeiode de la 2nde guerre mondiale en Bretagne en se focalisant sur les activités collaborationnistes des nationalistes bretons et sur le rôle de Roparz Hémon. Pour les uns il s'agissait de défendre bec et ongle une Bretagne économiquement et culturellement dynamique en cette fin de XXe siècle, attaquée par un complot "jacobin" et "parisien" qui aurait sciemment ressorti "les placards du placard". Pour les autres, y compris des Bretons, il fallait faire oeuvre de clarification démocratique en montrant certaines continuités idéologiques et politiques chez quelques responsables culturels bretons des années récentes.
La publication d'une Bande Déssinée historique "oubliant" les camps d'extermination, les nécrologies édulcorées de deux nationalistes bretons décédés en Irlande, n'avaient pas contribué à ce rejeu des failles de la guerre. Ce trouble de mémoire et la focalisation en Bretagne et ailleurs dans l'hexagone, sur le comportement pendant les années noires de l'Emsav, c'est à dire du Mouvement Breton, pris comme un bloc, étaient aggravées par la reprise des attentats à partir de 1996 d'une ARB, qui devait se traduire dramatiquement en avril 2000 par la mort d'une jeune femme travaillant au Mac Donald de Quevert, unanimement condamné.
Pour répondre à la demande sociale forte en Bretagne F Roudaut, directeur du CRBC avait proposé dès la fin de l'année 1999 d'organiser un colloque sur le 2nde Guerre Mondiale.
La meilleure manière pour les historiens de répondre aux multiples interrogations concernant cette période était d'utiliser leurs armes, c'est à dire les armes du savoir afin de faire partager les acquis de la recherche historique de manière non polémique. La conception scientifique de ce colloque découlait du postulat que pour contribuer à faire passer "ce passé qui ne passe pas", pour reprendre l'expression de E. Conan et d'H. Rousso. Il fallait sortir des débats Brito-bretons en recourant à la dimension comparative en mettant en parallèle la situation de la Bretagne pendant la guerre avec celle d'autres régions françaises ayant une forte identité régionale et avec des régions (Pays Basque Espagnol) ou des pays étrangers (Belgique, Italie, Irlande) C'est ce choix méthodologique qui explique la répartition équilibrée."

[Prosper Vandenbroucke]

En ce qui concerne le n° 22, ne serait-ce pas un écrit de Chantal Kesteloot ?

et pour le n° 23 je me demande si il ne s'agit pas de José Gotovitch ?

Ce livre rassemble les actes du colloque "Bretagne, et identités régionales pendant la Seconde Guerre" qui s'est tenu à Brest en 2002. On y trouve des écrits très intéressants mais aussi du très conventionnel où l'on manie la langue de bois. Les Universitaires prétendant exercer une "Histoire scientifique" et décidant qui fait partie de leur cercle ou pas.

Organisé presque dans l'urgence dans le contexte d' "une remobilisation du passé" pour "répondre à une demande sociale forte". En conclusion les universitaires estiment que "l'Histoire scientifique" est parvenue à pacifier les débats
grâce selon Michel Denis à « l’arrivée à l’université d’une génération qui n’a pas connu la guerre ». Ce dernier doit s’employer, dès les années 70, à contrer les offensives contre l’histoire , de certains acteurs qui acceptent mal cette mémoire désormais partagée. Depuis cette date, la connaissance scientifique de la période s’est enrichie et affinée notamment grâce aux contributions de Michel Nicolas, Henri Fréville ou plus récemment Kristian Hamon et Georges Cadiou Paradoxalement, cette épaisseur de la connaissance et l’éloignement n’ont pas empêché pour autant les polémiques de se réveiller au sortir des années 90"
Si les Historiens ont effectivement identifié un phénomène émaillé de polémiques, ils ne semblent pas l'avoir cerné ou voulu nommer les acteurs. Alors qu'ils assurent que leurs recherchent ont été exhaustives et qu' "il n'a plus de cadavre dans les placards", 20 ans après les polémiques se renouvellent toujours aussi virulentes.

J'y vois deux raisons principales.
1- Alors que l'Université se défend de promouvoir une Histoire officielle et privilégierait une méthode "scientifique", elle a consacré certains écrits comme des "travaux scientifiques", alors qu'ils ne devraient pas être vus différemment des écrits des acteurs du mouvement breton durant la seconde guerre mondiale (Y Fouere, O Mordrel...)
Henri Freville ne peut être considéré comme un historien malgré sa formation de professeur. Les livres d'Henri Freville sont avant tout un travail de justification du rôle qu'il a tenu dans l'Epuration en Bretagne en 1944.
Loin d' un travail méthodique, H Freville contourne les aspects qui dérangent ses démonstrations: Par exemple sa nomination comme Vice-Président de la Société d'Archéologie d'Ille-et-Vilaine en 1941 alors qu'il se trouve en camp de prisonnier, pour qu'elles raisons les Allemands le font libérer en 1943, surtout qu'il assure intégrer aussitôt la Résistance. La version rocambolesque par laquelle il explique attribuer le journal Ouest-Eclair (futur Ouest-France) à Paul Huttin Desgrées tient difficilement la route. Enfin il ne donne aucune explication pourquoi son chef, Commissaire pour la Bretagne, Le Gorgeu, ancien propriétaire du Courrier de Brest qu'il publia jusqu'en 1942, ainsi que Gegen England, journal de la Kriegsmarine, n'a pas été épuré au même titre que les autres anciens patrons de presse comme le prévoyait les Ordonnances de 1944 sur la Presse.
Cristian Hamon et Georges Cadiou sont autant des historiens que des militants. (L'engagement et les convictions sont honorables en soi mais leurs travaux, au même titre que les écrits de Y Fouere, O Mordrel, H Freville ne peuvent se passer d'être soumis au débat contradictoire)

2- L'université et la gauche bretonne sont convenues d'organiser chronologiquement l'histoire du Mouvement breton en 3 périodes:
Jusqu'en 1918
De 1918 0 1945
Depuis 1945
Chronologie pratique, presque logique, mais que Sebastien Carney remet en cause, car elle permettrait de considérer le Nationalisme breton des années 30 comme une anomalie, une dérive aberrante, dès lors facile à reléguer et sous-entendre imprudemment que le Mouvement breton aurait redémarré [b]"à partir de 1946 sur la base d'un rapprochement avec la gauche et les milieux issus de la Résistance."[/b]

En ce qui concerne le n° 22, ne serait-ce pas un écrit de Chantal Kesteloot ?

et pour le n° 23 je me demande si il ne s'agit pas de José Gotovitch ?

Exact, je crois que c'est la faute des éditeurs qui ecrivent avec des carractères de plus en plus petit depuis quelques temps

[Prosper Vandenbroucke]

En ce qui concerne le n° 22, ne serait-ce pas un écrit de Chantal Kesteloot ?

et pour le n° 23 je me demande si il ne s'agit pas de José Gotovitch ?

Exact, je crois que c'est la faute des éditeurs qui ecrivent avec des carractères de plus en plus petit depuis quelques temps

En ce qui concerne le n° 22, ne serait-ce pas un écrit de Chantal Kesteloot ?

et pour le n° 23 je me demande si il ne s'agit pas de José Gotovitch ?

Exact, je crois que c'est la faute des éditeurs qui écrivent avec des caractères de plus en plus petit depuis quelques temps

Ce sont en rien de supposées contraintes imposées par les éditeurs, mais les conséquences directes du système de prix de vente imposé, en France, par"l'Etat", en fonction du format et de la pagination de l'ouvrage, d'où le recours éventuel, par certains éditeurs, à une police de caractères de moindre dimension, afin de limiter le nombre de pages! Il existe, ainsi, chez nous, pour les livres, hors format de poche, lui, réservé aux "rééditions", une série de "barrières marchandes", 19,90 €, 29,90, 39,90 et au-delà. La, où çà coince, c'est entre la tranche de PVP autorisée et les coûts globaux de production compatibles!

Philipp Kerr écrivait bien plus que des polars.

Philip KERR, alias Bernie Gunther de la CriPo, induit une certaine complicité chez le lecteur déjà instruit des lieux, événements et personnages qu'il évoque, sachant qu'il appuie son intrigue sur des faits historiquement reconnus.

Intéressant aussi de voir rappeler dans ce livre, qu'entre Black-out, rationnement, et peur de la Gestapo, le peuple allemand n'a pas été plus épargné que les occupés de l’hexagone. Tout était réservé pour le front ...et pour certains privilégiés.

Une expression berlinoise que je découvre: «L'express partisans» Convoi ferroviaire en partance de Berlin pour le front de l'est. C'est un risque permanent très craint que peut encourir un planqué.

La traduction de l'anglais en français n'est pas toujours au top mais enfin!!!

P.Kerr2.jpg (277.87 Kio) Vu 128 fois

Il y a 80 ans, le 12 décembre 1943 l'abbé Perrot était assassiné à Scrignac par le Parti Communiste.
Samedi 9 décembre le DioscèSe de Quimper organisait une conférence-débat intitulée "Jean-Marie Perrot Prêtre ou Militant de la Bretagne ?" La Libre Pensée, le Parti Communiste et LFI se sont unis pour demander l'interdiction de la conférence, ce que la Prefecture leur a refusé.
https://www.letelegramme.fr/bretagne/a- ... 484997.php
A cette occasion Yves Mervin a présenté son dernier livre "Jean-Marie Perrot, 12 décembre 1943, un crime communiste". Certainement le meilleur livre d'Yves Mervin.

Après 80 ans de polémiques et en s'appuyant sur les archives Yves Mervin reprend l'enquête mené en 1985 par Thierry Guidet ("Qui a tué Yann-Vari Perrot ? enquête sur une mort obscure"). et montre que l'abbé Perrot a été assassiné sur un ordre du Parti Communiste venant d'en haut et qui n'avait pas avoir avec de supposés affaires de Collaboration.
20 ans d'enquête à partir des faits et des archives désormais accessibles, qui remettent en cause beaucoup d'affirmations qui se sont racontées ou ont été écrites depuis 80 ans. Sans mettre un terme définitif à cette histoire, il s'agit d'une avancée qui change la perception que l'on peut avoir de l'action de la Résistance pendant la guerre.

L'abbé Perrot a été assassiné le 12 décembre 1943 au moment où les organisations de Résistance gaullistes et communistes menaient une campagne d'épuration pour préparer la prise de pouvoir à la Libération. Enjeu de Mémoire depuis la fin de la guerre le personnage de l'abbé Perrot est souvent récupéré et voué aux gémonies par ses assassins, ceux qui ne partagent pas sa vision de la Bretagne ou simplement par ceux qui n'assument son héritage.
Le livre d'Yves Mervin n'aborde pas la place et la à dimension intellectuelle et spirituelle de l'abbé Perrot mais s'intéresse aux actions de la Résistance qui ont conduit à son assassinat. Dans ses précédents livres Il avait déjà évoqué les affaires liées au contexte de l'assassinat de l'abbé Perrot (actions de la Résistance, assassinat de Yann Bricler). Le livre rassemble ces affaires de manière exhaustive et formant un enchaînement de faits dans le contexte politique général de la guerre. Yves Mervin a consulté les archives françaises, allemandes, américaines, eu accès aux archives personnelles de l'abbé Perrot et bénéficié de confidences d'un Résistant de la région de Scrignac. Il retrace l'histoire des réseaux de Résistance, leur intrication, leurs missions, la façon dont les Renseignements circulent, comment les décisions sont prises.
-dans une 1ere partie Yves Mervin étudie l'action du BCRA et ses liens avec les réseaux de Renseignement du Finistère et du Morbihan (Commandant Guillaudot), les filières d'évasion (Réseau Pat O'Leary) Si des décisions se prennent au niveau local, l'approbation de son chef à Londres, André Dewavrin, est demandée pour les plus importantes. Yves Mervin met en évidence que le BCRA à Londres a décidé de faire exécuter trois militants breton du PNB: Yann Bricler, Fransez Debeauvais et Olier Mordrel. (seul le premier sera effectivement exécuté par les agents du BCRA "Galimard" et "Le Coureur"). De nombreuses raisons donnent à penser (aux historiens, mais aussi à l'époque aux Nationalistes bretons ou aux RG), que les assassinats de Yann Bricler et celui de l'abbé Perrot sont liés. De plus le BCRA (par Radio Londres) et les FTP revendiqueront chacun en 1943 l'assassinat de Yann Bricler.
-Dans une 2me partie Yves Mervin montre comment les FTP forment à partir du printemps 1943 dans le Finistère des maquis en mettant en place dans la campagne une guerrilla contre les Allemands mais surtout des actions qui préfigurent l'épuration de la Libération: Attaques d'intimidation contre des collaborateurs ou supposés collaborateurs, principalement économiques. A partir de l'assassinat de Yann Bricler (en septembre 1943) des cibles beaucoup plus significatives sont visées: Responsables et membres du PNB, Policiers des RG, représentants de l'Etat Français.
-Yves Mervin fait appel au contexte d'alliances et de retournement d'alliances, et aux méthodes du PC inspirées des précédents épisodes révolutionnaires (Révolution française de 1789, Révolution russe en 1917) pour expliquer comment l'assassinat a été voulu par la direction national du Parti Communiste, (alors que l'abbé Perrot ne figure sur aucune liste de suspects ou de collaborateurs du BCRA). En écartant les affabulations racontées après guerre et en se basant sur les déclarations et confidences des principaux acteurs, il apparait que le motif de la "condamnation" de l'abbé Perrot aurait été d'avoir abordé (dans la revue Feiz ha Breiz mais aussi en chaire à l'église) des sujets politiques sensibles, en particulier la découverte du charnier de Katyn en Pologne. A la différence d'affaires simples, le cas de l'abbé Perrot a été traité selon une procédure particulière: Après que la Direction du PC ait demandé à la cellule communiste de Scrignac d'approuver la condamnation de l'abbé Perrot, l'Interrégional Marcel Dufriche, envoyé du Parti Communiste et le représentant du Finistère Daniel Trellu, ont ordonné son exécution.
Il est probable que les historiens "scientifiques" des Universités de Bretagne ne rendent pas compte de ce livre qui dérange leurs discours. Yves Mervin travaille en historien en avançant des documents difficilement réfutables. Sans répondre expréssement aux polémiques de ces dernières années, il restitue par La longueur des citations d'archives, l'histoire à la fois dans son contexte général et local. Ceci met en évidence comment la "génération d'historiens nouvellement arrivés qui n'a pas connu la guerre" louée par l'Unversité, sous couvert d'avoir bénéficié à un moment d'un accès exclusif aux archives, ont passé sous silence ou tronqués les documents qui ne leur convenaient pas pour faire prévaloir leur idéologies.
Récemment encore Christian Hamon avançait pour certain que Yan Bricler avait été tué par les FTP, notamment François Kerzulec, mais que celui ci n'était pour rien dans la mort de l'abbé Perrot. Cela fait pourtant plusieurs années que Yves Mervin a produit dans son livre "Viens rejoindre notre armée" les échanges de message du BCRA impliquant ses agents dans la mort de Yan Bricler. En revanche François Kerzulec est bien un des responsables de la mort de l'abbé Perrot. En tant que responsable local du Parti Communiste il a siégé au "procès" qui s'est tenu à Scrignac... chez sa mère.