Post Numéro: 60 de Kristian Hamon 18 Aoû 2010, 08:24
En effet Jardin David, des doutes sur le témoignage de Le Bris effectivement il y en a. Il parle de Roeder, de la Gestapo de Rennes, alors qu'il était chef du SD de Brest.
Pour l'armement, les membres du Bezen n'avaient pas d'armes allemandes, mais des armes alliées récupérées lors de parachutages. J'ai même découvert un bref documentaire d'actualités allemandes au NARA montrant une rafle en Bretagne avec la Milice Française et un jeune allemand qui m'a tout l'air d'être un Bezen Perrot tenant un colt américain dans la main... Les patriotes arrêtés sont amenés à l'asile Saint-Méen de Rennes, je pense même qu'il viennent de la région de Broualan.
François Jarnouen a effectivement écrit à son oncle Eugène Jarnouen, voici sa lettre :
« Je n’ai pas eu de nouvelles de ce dernier depuis la première quinzaine de juillet 1944 d'où il m’avait écrit de Bourbriac ou Loudéac, car je n’ai pu relever l’adresse exacte sur le tampon de la poste. Sur cette lettre il me disait qu’il devait revenir me voir quelques jours plus tard, mais je ne l’ai pas revu. » (PV du 25 oct 1944)
C'est tout de même étrange non ? Faut croire que les citations rétrécissent avec le temps...
L'enveloppe existe, sur le tampon circulaire n'apparaissent que la mention Côtes-du-Nord, avec en bas les deux dernières lettres AC. Alors cette commune peut tout aussi bien être Callac ! Là où est effectivement passée la Formation Perrot.
L'activité de François Jarnouen au Bezen n'a jamais été définie avec précision. Pour Christian Guyonvarc'h "Cadoudal" : « C’était un pro-allemand comme nous tous, Jarnouen a participé à l’expédition de Broualan, j’en suis certain. J’ai entendu Jarnouen désapprouver la conduite de Chevillotte qui avait brutalisé des gens et brulé des fermes. Et celle de Geffroy quand il se vantait d’avoir massacré des patriotes. » Ce que va nier Jarnouen. Guyonvarc’h se rétractera lors d'une confrontation. (PV du 24 mai 1945)
Pour Louis Guervenou : « Le nommé Jarnouen a presque toujours été malade. Je sais qu’il a assuré de nombreuses gardes de jour dans les locaux que nous habitions à Rennes. Mais je ne crois pas qu’il ait participé à des expéditions en dehors de Rennes. » (PV du 11 juillet 1945)
Malrieux aussi témoigne : « Je connais parfaitement le nommé Jarnouen lequel était membre de la formation Perrot depuis décembre 43.
Il n’a pas participé d’une façon active à la vie de la formation, étant malade des poumons.
Je me souviens de l’avoir vu assurer de sgardes dans les locaux que nous habitions et également au garage de la Gestapo place Hoche.
Je ne puis dire s’il a participé à des expéditions à l’extéreur de Rennes, notamment à Broualan et à Guer. J’ai assisté à celle de Broualan mais je ne me souviens pas l’avoir remarqué. » (PV du 11 juillet 1945)
Réquisitoire définitif prononcé lors de son jugement : "Dans le courant 1944, Jarnouen entra dans la milice Perrrot, il participa sous l’uniforme allemand et armé à des services de garde, mais il n’a pas été établi qu’il ait prit part à des opérations dirigées contre des groupes de résistance." (13 juillet 1945)
Je reviendrais sur le reste plus tard, le temps...