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Hitler dans mon salon

Nouveau messagePosté: 28 Oct 2009, 18:11
de betacam
bonjour,

bonjour,

un recueil photo de Riss ( rédacteur en chef de Charlie-Hebdo ).

La plupart des photos présentées dans ce livre ont été prises entre 1933 et 1945. Elles proviennent d’archives privées de soldats allemands, ou d’albums de famille.
Des photographes amateurs, soldats sur le front ou parents proches, ont voulu garder un souvenir, une trace de la chose vue, à un instant précis, dans cet espace politique totalitaire que fut l’Allemagne nazie.
Malgré la particularité d’un tel environnement politique, auquel ils adhéraient peut-être, leur démarche était à peu près la même que celle de tous les photographes amateurs, en tous lieux et dans toutes les époques : je veux garder témoignage de cette scène. Quel plaisir y-a t-il à revoir plus tard, chez soi, en paix, des scènes de guerre morbides et parfois violentes? Le photographe prenait-il la photo parce qu’il adhérait à ce qu’il voyait, ou au contraire voulait-il garder trace du dégoût que cela lui avait inspiré? Il restera toujours une part de mystère derrière nombre de ces clichés, une ambiguïté malsaine, antipathique, un mélange de proximité et de répulsion.

lire un extrait de l'article du Point du 22 octobre 2009.

A mi-chemin entre le document historique et l’archive privée, ce recueil de photos inédites et insolites constitue un témoignage exceptionnel, loin du politiquement correct, de la vie sous le IIIe Reich: SS souriants et farceurs, scènes grotesques, contexte d’horreur.
Un panorama dont on ne sort pas indemne.

Hitler dans mon salon
Sélection et mise en pages des photos: Riss
beau livre, photo, 208 pages, 35 euros.


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Re: Hitler dans mon salon

Nouveau messagePosté: 28 Oct 2009, 18:30
de Signal
En voila un livre intéressant et original !

Il est représentatif du glissement sociétal qui se produit à partir des années 30 : avec l'apparition des petits appareils photo 24x36 en Europe Centrale, et particulièrement en Allemagne, chacun peut désormais faire ses propres photos et s'affranchir du contrôle institutionnel.
Le mouvement s'est accéléré et s'accélère encore aujourd'hui : les téléphones portables, qui à force de proposer un tas d'options ne servent presque plus de portable, permettent à chacun de photographier ou filmer tout ce qu'il veut. Internet accélère encore le mouvement, en permettant une diffusion mondiale de l'image.

C'est dans ce contexte qu'il faut lire ce livre : il ne paraît pas aujourd'hui pour rien. Nous sommes dans une civilisation où l'image nous entoure et fait partie de notre quotidien, ce livre permet de regarder comme un miroir une autre société, où le meurtre de masse était devenu la norme et la fixation du meurtre sur la pellicule d'un appareil photo privé une banalité... Les personnages de ce livre nous regardent à leur tour, nous citoyens d'un monde où la guerre se voit à travers un écran plat haute définition, sur les forums de discussion et sur les blogs, qui nous montrent des images d'amateurs, loin des plans cadrés et stéréotypés des journalistes officiels guidés par les officiers spécialisés des armées.

De la Shoah par balle immortalisée par des soldats des Einsatzgruppen aux photos des humiliations de prisonniers à Abou Grahib diffusées sur le net par les gardiens, le fonctionnement reste le même. Chacun veut "garder une trace".

Bonne soirée,

Seb.

Re: Hitler dans mon salon

Nouveau messagePosté: 29 Oct 2009, 16:27
de betacam
Signal a écrit:
De la Shoah par balle immortalisée par des soldats des Einsatzgruppen aux photos des humiliations de prisonniers à Abou Grahib diffusées sur le net par les gardiens, le fonctionnement reste le même. Chacun veut "garder une trace".

Bonne soirée,

Seb.


bonjour,

et aussi témoigner, ce qu'on fait avec beaucoup de talent, des photographes comme Capa,
Cartier-Bresson et beaucoup d'autres..

Re: Hitler dans mon salon

Nouveau messagePosté: 29 Oct 2009, 16:36
de Signal
Oui mais ceux-là sont des professionnels. Ici je parlais de ceux qui n'ont pas pour mission de garder une trace. Ceux qui, en n'étant pas correspondants de guerre, gardent une trace de ce qu'ils voient, pour des raison très variées : fascination pour l'horreur, simple souvenir, volonté de garder des preuves de crimes de guerre, etc...
Et ça va du plus haut au plus bas : pensez par exemple à Rommel photographiant avec son petit Leica le débarquement de ses chars en Afrique du Nord, il se comporte en parfait touriste ! Le simple soldat de la SS qui photographie une exécution de Juifs à l'Est fait la même chose. Idem pour notre gardien de la prison d'Abou Grahib.
Ceux-là sont les "sans-grade" de l'image, auxiliaires de l'ombre des correspondants de guerre dont c'est le métier.

Bonne journée,

Seb.

Re: Hitler dans mon salon

Nouveau messagePosté: 29 Oct 2009, 16:44
de betacam
bonjour,

c'est vrai, et souvent on trouve des " trésors " en films ou en photos

dans les greniers, caves etc...

Re: Hitler dans mon salon

Nouveau messagePosté: 29 Oct 2009, 16:49
de Audie Murphy
J'avoue, cher Signal, que je partage entièrement ton enthousiasme au sujet des photographes amateurs en temps de guerre. C'est l'occasion unique de voir des clichés libres de toute propagande partisane et/ou de censure imposée par la hiérarchie militaire.