Bonsoir à toutes et à tous,
Je laisse le soin à Alix Brijatoff, laquelle nous fait l'honneur d'être parmi nous, de vous faire une présentation de son livre et dont voici la couverture:
Voici la préface de J.Attali qu'Alix m'a aimablement fait parvenir:
Tout commence par 3 coups de téléphone (le dernier : le 10 Mai 1940) entre
Bluma, réfugiée à Paris et sa mère Brocha, à Riga. Brocha s’inquiète des
menaces allemandes sur la France et supplie sa fille de « rentrer se cacher
» dans sa famille.
Bluma, militante communiste, sait ce qui se trame pour les populations
Baltes et particulièrement pour les juifs. Elle écoute sa mère, prend ses
deux filles, une valise, un peu d’or et part …en sens inverse rejoindre son
mari, interprète, démobilisé de l’armée française dans le sud de la France.
Elles ne se reparleront plus.
Nous évoluons au fil des jours et des dates qui ponctuent la pièce- elle se
déroule entre le 10 Mai 1940 et le 8 Décembre 1941- vers la tragédie finale
: les « Aktions » du 30 Novembre et du 8 Décembre. Elle sera ensuite nommée
« la Shoah par balles ».60 000 juifs seront assassinés.
Le livre confronte un double rythme et deux tonalités dont la coexistence
crée l’émotion puis la violence :
- Celui implacable des faits historiques( page de droite) qui se déroulent
entre 1940 et 1941.
Ils décrivent « froidement » l’anéantissement de centaines de milliers de
juifs, selon des méthodes encore « artisanales » c’est-à-dire perpétrées
directement par la main de l’homme (ensuite viendra le différé industriel).
- Celui du récit du carnet de Brocha – la grand-mère( page de gauche).
L’auteur a imaginé ce carnet que Brocha aurait destiné à Bluma, sa fille.
Elle a suivi l’exhortation de Simon Doubnov, le grand historien du peuple
juif aux habitants du ghetto de Riga (qu’il a refusé de quitter) : « Juifs,
écrivez, témoignez » !Il sera assassiné le 8 Décembre 1941.
Au début elle prend son temps et rapporte tous les petits détails qui font
la saveur de cette vie que l’on sait disparue. Ce sont :
- Des recettes de cuisine – borscht nécessairement sans carottes, sirnicki,
petits desserts de fromage blancs très sucrés-, …
- Des règles « importantes » de vie quotidienne - ne jamais couper ses
ongles et les jeter par la fenêtre sous peine de les retrouver dans un
dibouk (diable), …
- Des petits mots doux en russe, des berceuses en yiddish, …
- Des blagues et citations du talmud, …
Puis, le journal s’accélère, se raccourcit.Les faits historiques fondent
sur elle. Elle les pressant, sans pouvoir les nommer. On a envie de lui
crier: «Va t'en !».
Brocha et toute sa famille seront tués lors de 1ère Aktion le 30 novembre
1941 sur la route de Rumbala.
Bien amicalement
Prosper