concernant la valeur de la LVF, voici ce que dit le rapport Simoni rédigé le 24 juin 1943 :
La LVF se couvre peut être de honte mais pas de gloire [..] La proportion de gradés et de légionnaires ayant un idéal et déterminés à combattre est tout au plus de 40 pour cent. 60 pour cent sont venus à la LVF pour toutes sortes de motifs plus ou moins avouables, mais non pour lutter contre le communisme. Ce sont des parasites et pour la plupart bien déterminés à ne pas combattre. [..] L'efficacité militaire de l'unité eset des plus médiocres. . Les allemands savent qu'il serait dangereux et fortement contre indiqué de confier au bataillon une mission importante sur le vrai front. [..] 40 pour cent tout au plus de gradés et de légionnaires sont capables de se servir de leur arme de dotation individuelle ou collective. 60 pour cent tirent mal et perdent leurs cartouches. [..] Un certain nombre d'adjudants ignorent tout de leur métier. Les sergents et sergents chefs , exception faite pour quelques éléments provenant de la légion tricolore, sont d'une nullité absolue, sans prestige, sans autorité et tarés. [..] La plupart des légionnaires ne voient dans leur présence en russie que l'occasion de mieux s'alimenter qu'en France et d'avoir grâce à l'insuffisance de leurs cadres, une existence quelquefois agréable et la possibilité de vivre paresseusement , bien fournis en femmes et en vodka. Op. Cit. Pierre Giolitto "Volontaires Français sous l'uniforme allemand.
Quant à la Sturmbrigade Frankreich et la 33. Waffen grenadier division der SS "Charlemagne", le problème est différent, puisqu'il existe en plus de la LVF des cours de formation politique ou il apparait difficile de ne pas savoir dans quel endroit on met les pieds, à moins d'être sourd et aveugle.
Le problème est que le recueil d'anciens de la Sturmbrigade ou de la Charlemagne laisse de coté les cailloux noirs pour s'attarder sur les cailloux sans tâche. Pour lire Mabire, je sais qu'il est fortement conseillé de laisser de coté les envolées lyriques et de ne s'attacher qu'aux faits militaires et opérationnels. St Loup est un excellent exemple de dédouannement, sous couvert de la lutte contre le bolchévisme. Cet argument a ses limites, car si il tient la route dans l'absolu, on oublie souvent de rappeller que cette lutte antibolchévique s'accompagnait d'un serment envers Adolf Hitler (les hommes de la Charlemagne firent partie de ceux qui prêterent non pas serment envers la SS, mais envers A.H) et que chacun n'ignorait pas que la démarche était teinte d'autant d'antisémitisme que d'anticommunisme. Je lirai le parcours de Serge Mit, mais en mettant de côté tout passage susceptible (comme Mabire savait fort bien le faire) de faire passer des hommes ayant fait ce choix pour des chevaliers des temps modernes
Désolé de casser l'ambiance, mais sans être aussi en colère que Borovic (dont ce n''est pas l'habitude pourtant), je me permets de constater que parlant des ex SS francais, c'est toujours ce même argument qui revient : ils se sont trompés ou ils ont été bernés et manipulés. Si j'étais caustique, je répondrais qu'il n'avaient qu'à aller en Angleterre si ils n'étaient pas certains de la justesse de leur combat. C'est tout de même assez caractéristique comme argument : pourquoi n'est il jamais invoqué pour ceux qui ont choisi la France Libre ? c'est bien la preuve que chacun avait son libre arbitre. Pourquoi auraient ils été bernés ? parce que l'Allemagne a perdu, tout simplement.
Je ne me souviens pas avoir lu qu'un SS Francais avait été indigné des conditions de vie des déportés de Natzweiler, pourtant la future division a transité par ce camp en septembre 1944.
Quant à la valeur réelle de la Charlemagne difficile de se faire une idée, puisqu'elle n'avait de SS que le nom : son potentiel en armement est nettement inférieur aux divisions d'infanterie statiques qui gardaient la cote normande en 1944 : un bataillon antichar avec une compagnie de Pak au lieu de trois compagnies dont une blindée et la seconde autotractée, absence totale d'un Panzer Jager Abteilung malgré ce que préconisaient les Gliederungen 1944. En clair, une puissance de feu égale à zero ou presque et je ne parle pas de son régiment d'artillerie...
Je m'intéresse de près à l'histoire des SS Français, excepté le fait que je ne suis pas disposé à trouver des circonstances atténuantes là ou leur seule erreur fut d'avoir choisi le camp des perdants... Et si le Reich avait gagné la guerre ? ca, c'est la bonne question à se poser.
N'y voyez pas un coup de gueule de ma part , mais il faut que l'histoire chasse le lyrisme.
Henri Fernet ( et non pas Fenet
) a au moins le courage de ses opinions, on ne peut lui reprocher d'être versatile. Merci Daniel pour la publication de son discours qui justement met parfaitement l'accent sur le coté parfaitement cynique de l'orateur : la lutte antibochévique est l'argument usé que l'on met tout le temps en avant, moins rarement que cette lutte antibolchévique est menée aux cotés d'un régime qui avait pour but d'éradiquer 11 millions de juifs de l'Europe en les faisant passer par les cheminées des crématoires, de reduire les slaves et autre métèques en esclavage, d'assassiner les handicapés, déporter les homosexuels, massacrer les opposants au régime, de se livrer à des expériences médicales sur des êtres humains captifs et j'en passe beaucoup d'autres.
Ce que Fernet ne dit pas, c'est qu'il luttait comme doriot pour imposer un régime national socialiste en France, avec ou sans menace communiste... Parce ce que la vérité n'est pas ailleurs. Je rappelle à ce titre que les chefs de la Sturmbrigade Frankreich ont demandé, en juin 1944 (appuyés par Doriot) a rejoindre le front de Normandie pour se battre contre les anglo américains.... J'ignorais que des unités "Bolchéviques" avaient débarqué en Normandie...