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Les femmes et la guerre

Nouveau messagePosté: 14 Aoû 2008, 12:36
de Chindit
Pour appréhender le rôle des femmes au combat pendant la Seconde Guerre Mondiale, deux livres :
Martin Van CREVELD, Les femmes et la guerre, L'art de la guerre, Editions du Rocher, Paris, 2002, 304. p.
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Et

Svetlana ALEXIEVITCH, la guerre n'a pas un visage de femme, J'ai Lu, Paris, 2005, 414. p.
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Le premier ouvrage a été rédigé par le grand historien militaire israélien Martin van Creveld. Il y étudie le rapport des femmes aux conflits armés, de l'Antiquité à l'an 2000. Il s'attarde longuement sur les femmes guerrières, un peu moins sur la femme victime de guerre et les femmes causes de guerre.
Son ouvrage a parfois un ton pamphlétaire. On sent que l'auteur l'a rédigé comme un brulot contre la féminisation des armées.
Evidemment, ses passages sur la femme guerrière pendant la SGM sont très intéressants, même si il omet ce qui ne s'accorde pas avec son postulat de départ, à savoir que, selon lui, les femmes ne devraient pas faire la guerre. Ainsi, il ne parle pas des femmes sniper soviétiques, il ne mentionne pas les exploits au combat de Lyvia Littvak ou de Katia Budanova.

Svetlana Alexievitch était déjà célèbre pour son livre recueillant les témoignages de survivants de la catastrophe de Tchernobyl, ouvrage qui l'avait rendue nobélisable.
Cette journaliste ex-soviétique a indéniablement un très grand talent pour faire parler les gens, et écrire leurs histoires, relater leurs souvenirs.
C'est le cas dans l'émouvant La guerre n'a pas un visage de femme, série hallucinante d'entretiens avec les guerrières soviétiques. Sniper, pilotes de bombardiers, brancardières, démineuses, éclaireuses, logisticiennes, les femmes soviétiques ont été présentes dans un grand nombre de postes de l'Armée soviétique.
Ici, pas d'exploits guerriers, mais simplement les histoires de ces jeunes paysannes et ouvrières plongées dans la guerre la plus violente de l'humanité.
A lire, d'urgence.

Quelques critiques et résumés :

Les femmes doivent-elles faire la guerre ?
L'association des mots "homme" et "guerrier" est si intime que dans certaines langues, ils sont interchangeables. La guerre est sans conteste le domaine "réservé" des hommes, puisque ce sont eux qui paient ce que Nietzsche appelait "le tribu de la guerre" et qui "commettent" ce que Tolstoï nommait "l'acte de tuer". Il n'est donc pas étonnant que de toutes les organisations sociales, l'organisation militaire ait été le lieu de la discrimination sexuelle la plus forte, puisque légitimée par le courage, le sacrifice et la mort… A l'heure où la plupart des armes du monde développé se professionnalisent et ouvrent massivement leurs rangs aux femmes soldats, comment les militaires des deux sexes vivent-ils l'évolution de cette très ancienne séparation des rôles ? Martin van Creveld pose toutes les questions : quel a été le rôle des femmes dans la guerre ? Quelles furent leur participation, leur influence ? Que signifie leur arrivée massive dans ces armées contemporaines qui ne combattent plus ? Comment gérer les inégalités physiques et l'obsession du harcèlement sexuel ? Sa réponse est simple : c'est le déclin de l'organisation militaire qui a entraîné le recrutement des femmes, et le recrutement des femmes accélère le déclin de ces armées.
Dans ce livre engagé et ironique, Martin van Creveld relativise le progrès que constitue l'accession des femmes à la chose militaire. Il démontre que là où se joue la guerre, les hommes ont toujours le monopole de la violence, et bien plus grande est l'hypocrisie des politiques qui prétendent que le pouvoir n'est plus au bout du fusil… Un livre violent et très incorrect, servi par une démonstration partiale, mais impeccable.





Svetlana Alexievitch, écrivain et journaliste biélorusse, a consacré sept ans de sa vie à recueillir des témoignages de femmes soviétiques envoyées au front de 1941 à 1945 pour combattre l’ennemi nazi.

Accompagnant le récit de Zinaïda Vassilievna, ce sont des dizaines de femmes, d’ombres, de silhouettes, de visages qui se mettront à raconter, ce sont des dizaines de voix qui se feront enfin entendre au travers de témoignages surprenants, touchants, parfois cocasses, mais toujours poignants.

Quand la petite histoire aide à mieux se souvenir de la grande...

Nouveau messagePosté: 14 Aoû 2008, 16:20
de Schwarze Kapelle
Merci Chindit,

Le deuxième ouvrage de Mme Alexievitch m'a l'air tout à fait intéressant !

J'avais été intrigué par le témoignage de cet ancien STO (Histomag 53 - Retour de Slavouta) libéré par une unité de combattantes soviétiques.

Je voyais plus les femmes de la RKKA comme des auxillaires -parfois très avancées- ou comme des nettoyeuses des pistes du "Normandie-Niémen", mais pas comme des combattantes de première ligne.

Je suis heureux de voir qu'il existe un ouvrage présentant les paroles de ces dernières...

Un petit tour chez mon libraire ne va pas tarder !

SK