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La France à l'heure allemande

Nouveau messagePosté: 28 Mar 2008, 14:35
de Lorenzo Calabrese
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La France à l’heure allemande, éditions du seuil, 1995
Philippe Burrin, professeur à l’Institut universitaire de hautes études internationales à Genève nous raconte l’occupation allemande. Il nous montre l’adaptation de la population française face à l’occupant, les quelques-uns qui refusent, la majorité qui subit et de ceux qui s’accommodent ou recherche l’entente avec les vainqueurs. L’ouvrage reconstruit les manières dont les Français ont réagi, leurs comportements face à l’occupant. L’immense majorité se plie devant l’ennemi triomphant, les résistants aussi se conforment aux apparences. L’occupation est une situation qui met une société à l’épreuve, surtout quand des tensions et des divisions la travaillent. L’occupant lui, intervient pour tirer profit de cet état, il sollicite et exploite, réprime et persécute. Pour une minorité l’accommodation se marque par la complaisance pour les allemands, de la sympathie pour certains aspects idéologiques. D’autres pensent que la victoire ne peut être renversée et estiment indispensable un accord avec l’ennemi d’hier.
L’ouvrage recouvre trois secteurs de la société française, le gouvernement, la société civile et au sein de cette société civile les simples Français qui se sont engagés en faveur de l’occupant. Le tout montrant des variations dans l’ajustement des comportements et leurs évolutions, les points de vue se modifiant d’année en année.

Nouveau messagePosté: 28 Mar 2008, 22:04
de Tom
Oui, c'est, appliquée à l'histoire, la fameuse thèse de l'accommodation (enfin, il me semble) du psychologue Jean Piaget (né à Neuchâtel en 1896, décédé à Genève en 1980 : autre Genevois célèbre et pas seulement parce qu'il venait à la fac en vélo - à l'époque, c'était quelque chose !).

Cela dit, excellent auteur, excellente étude, déjà publiée par le Seuil en grand format en janvier 1995 (la version Points Histoire est plus tardive)...

Nouveau messagePosté: 29 Mar 2008, 12:29
de Christian
Bonjour.

Je ne peux que m'associer à laurentlemiltonien et Tom et conseiller la lecture de cet ouvrage.

Une phrase de l'introduction illustre parfaitement l'objectif poursuivi par Burrin :

Philippe Burrin a écrit:Il ne s'agit pas de noyer dans la catégorie générale de l'accommodation la notion de collaboration, qui en fut la manifestation la plus marquée - c'est en quelque sorte l'accommodation élevée en politique -, mais d'embrasser toutes les formes de l'adaptation pour distinguer leur gradation et cerner les spécificités, pour ressaisir la diversité des comportements et la complexité des motifs, pour restituer la vaste zone grise qui est, en fait, la tache de couleur dominante sur le tableau des années noires.

Philippe Burrin, La France à l'heure allemande, 1940-1944, Seuil, Le point Histoire, Paris, 1995 p. 8-9


Cette étude apporte beaucoup de nuances entre le "le refus intégral [de l'occupant qui] ne pouvait être que marginal" et la "minorité substantielle [pour laquelle] il n'y avait pas lieu de viser le minimum et de s'y tenir".

Cordialement,
Christian

Nouveau messagePosté: 29 Mar 2008, 12:50
de François Delpla
Une limite de l'ouvrage : il ne se demande pas assez ce que voulait Hitler.

Nettement plus que ses devanciers cependant.