Grande nouvelle !
J'ai terminé la lecture de
Tom Morel, héros des Glières de Patrick de GMELINE : beau portrait de celui qui fut un
être de lumière et un
entraîneur d'hommes selon l'expression du père André Ravier, son premier biographe.
Dans l'ensemble, l'étude paraît assez objective (peut-être est-ce moi qui le suis moins à l'égard de
Tom ?
) et semble contenir peu d'erreurs. En voici quelques-unes, mineures, toutes après le récit de la mort de
Tom (donc moins importantes pour le propos de l'auteur) :
- Page 287 :
La plupart des Gebirgsjäger
sont en blanc . Il suffit de regarder les nombreuses photos disponibles (y compris celles que j'ai reçues d'un ancien combattant allemand, voir mon site
http://alain.cerri.free.fr/index4.html) : la plupart des soldats allemands qui ont investi le plateau des Glières le 27 mars 1944 portaient l’habituelle tenue de campagne
feldgrau ; seuls les éclaireurs étaient équipés du survêtement blanc de montagne.
- Page 288 :
[...] le général Niehoff, commandant de la Wehrmacht pour toute la zone sud-est de la France. En fait, le général Niehoff commandait seulement la région militaire de la zone sud (
Kommandant des Heeresgebietes Südfrankreich, H.G.S.F.), c'est-à-dire n'avait autorité ni sur la 1ère armée ni sur la 19e, bref ne commandait que de faibles forces de sécurité intérieures.
- Pages 294 et 289 : le capitaine (et non le colonel) Schneider et le capitaine Geier étaient chefs de bataillon et commandaient respectivement les bataillons 99 et II./98 du régiment de chasseurs de montagne de réserve 1 (
Reserve-Gebirgsjäger-Regiment 1 et non
Infanterie-Regiment 206) commandé par le colonel Schwehr.
- Page 295 : les effectifs de l’armée allemande au pied du plateau ne devaient pas dépasser 3500 hommes (voir "les effectifs de la Wehrmacht et de ses auxiliaires français aux Glières" sur mon site).
Cela dit,
Patrick Gmeline a largement amplifié le combat décisif de Monthiévret. Il écrit notamment pages 289 et 290 : "Chocolat" [le chef de la section
Saint-Hubert] donne l'ordre [...] d'attaquer [...]
cent cinquante soldats feldgrau [...]
au début d'un après-midi qui va être très long. [...] Les Espagnols [...] soutiennent leurs camarades en tirant des grenades. [...] Les maquisards [...] comptent
de plus en plus de blessés [...]. [...]
des centaines d'hommes de la Wehrmacht [...] investissent peu à peu, à la faveur de l'obscurité, les pentes montant au plateau...).
Or, entre autres, d’après le témoignage écrit (avril 1944, voir
http://alain.cerri.free.fr/index4.html) de mon père, chef de groupe à la section
Saint-Hubert, et le témoignage oral de Jean Mathevon, tireur F.-M.,
Chocolat n’a pas donné l’ordre d’attaquer, puisque les maquisards de la
Saint-Hubert ont été d’emblée pris à revers en fin d’après-midi par une cinquantaine d’Allemands. Le combat a duré moins de deux heures. Les Espagnols, cantonnés bien en retrait de la position attaquée de Monthiévret, n'ont de toute façon tiré aucune grenade en soutien (portée du V.B. = 200 m max. !). Dans la section
Saint-Hubert, seuls
Chocolat et Jacquart ont été tués, personne n'a été grièvement blessé et, dans la section
Jean-Carrier, il y a eu un seul maquisard gravement blessé, Paul Lespine, pris et fusillé ensuite. En outre, des centaines d’Allemands ont bien investi le plateau, mais, de jour, le lendemain 27 mars, alors que celui-ci était déjà évacué…