Page 1 sur 1

J. Isorni

Nouveau messagePosté: 16 Mar 2007, 12:48
de St Ex
Bonjour à tous,

On vient de m'offrir une biblio de Jacques Isorni écrite par Gilles Antonwicz, préface de Roland Dumas, édition france-Empire qui vient de sortir.

Cela couvre donc la période de 1911, date de sa naissance à 1995, date de sa mort (sa dernière émission de télé avec Marc Ferro a été diffusée en août 95, quelques jours après sa mort).

L'intérêt se situe évidemment du point de vue judiciaire et de tous les procès de l'Occupation, de la Libération mais également, plus proche de nous, ceux de l'Algérie.

Les grands acteurs politiques et judiciaires défilent: Daladier, Reynaud, Pétain, De Gaulle, Blum, Auriol, Coty, Pompidou, Giscard, Mitterrand; Montgibeaux et Mornet, Moro-Giafferi (l'avocat de Landru), Naud, Garçon, Izard etc,etc,etc.

Un autre regard sur cette période qui est fort intéressant.

St Ex

PS: je précise que bien qu'ayant été l'avocat de Pétain, Isorni n'était pas "vichyste" ce qui rend son parcours d'autant plus intéressant.

Nouveau messagePosté: 16 Mar 2007, 14:59
de Francis Deleu
Bonjour St-Ex,

Merci pour cette info ! Le livre est déjà inscrit sur la liste des ouvrages à acquérir.

Une remarque toutefois ! Vous écrivez en PS :

je précise que bien qu'ayant été l'avocat de Pétain, Isorni n'était pas "vichyste" ce qui rend son parcours d'autant plus intéressant


Cette précision m'intrigue sachant que Maître Isorni anima, avec d'autres nostalgiques de Vichy, une association pour la mémoire du maréchal Pétain. Plus tard, lors de la guerre d'Algérie, Isorni fut proche de l'extrême-droite... mais là nous sortons du champ historique de ce forum et nous risquons de verser dans le "politique".
Une anecdote encore ! Me Isorni, avocat de la défense de Robert Brasillach, ne put empêcher la condamnation à mort de l'écrivain. Lorsque le corps du condamné s'affaissa du poteau d'exécution, Me Isorni se pencha religieusement sur le cadavre pour recueillir sur un mouchoir une grosse goutte de sang. Faut-il y voir une marque d'affection pour l'homme ou une marque de "sympathie" pour les convictions que l'écrivain/journaliste véhiculait?

Cordialement,
Francis Deleu.

Nouveau messagePosté: 16 Mar 2007, 21:48
de St Ex
Francis Deleu a écrit:Bonjour St-Ex,

Merci pour cette info ! Le livre est déjà inscrit sur la liste des ouvrages à acquérir.

Une remarque toutefois ! Vous écrivez en PS :

je précise que bien qu'ayant été l'avocat de Pétain, Isorni n'était pas "vichyste" ce qui rend son parcours d'autant plus intéressant


Cette précision m'intrigue sachant que Maître Isorni anima, avec d'autres nostalgiques de Vichy, une association pour la mémoire du maréchal Pétain. Plus tard, lors de la guerre d'Algérie, Isorni fut proche de l'extrême-droite... mais là nous sortons du champ historique de ce forum et nous risquons de verser dans le "politique".
Une anecdote encore ! Me Isorni, avocat de la défense de Robert Brasillach, ne put empêcher la condamnation à mort de l'écrivain. Lorsque le corps du condamné s'affaissa du poteau d'exécution, Me Isorni se pencha religieusement sur le cadavre pour recueillir sur un mouchoir une grosse goutte de sang. Faut-il y voir une marque d'affection pour l'homme ou une marque de "sympathie" pour les convictions que l'écrivain/journaliste véhiculait?

Cordialement,
Francis Deleu.


Bjr Francis,

A propos de Brasillach, il s'agit d'une marque d'affection, mais certainement pas de sympathie pour ses convictions (à propos de la condamnation à mort et de son éxécution, le sujet, plus de 60 ans après n'est toujours pas clos).

Sur l'assoc de Pétain, il en fût viré car pas pétainiste et iconoclaste.

Bref un anar libertaire de droite (difficile à expliquer à des non-français).

St Ex

Nouveau messagePosté: 17 Mar 2007, 11:57
de Francis Deleu
Merci pour ces précisions à propos de Me Isorni.

St-Ex :

A propos de Brasillach, il s'agit d'une marque d'affection, mais certainement pas de sympathie pour ses convictions (à propos de la condamnation à mort et de son éxécution, le sujet, plus de 60 ans après n'est toujours pas clos).


Le sujet n'est pas clos. Nous en parlions déjà ici : http://www.livresdeguerre.net/forum/con ... ?index=276
Pour ma part, je retiendrai la remarque du général de Gaulle rejetant le recours en grâce : "Il paiera. A son degré d'intelligence, il ne pouvait ignorer le choix qu'il faisait. La trahison de l'intellectuel... le péché contre l'esprit..."
NB: Parmi les écrivains, publicistes... condamnés à mort et exécutés, il y a lieu d'ajouter Paul Chack : http://www.livresdeguerre.net/forum/con ... ?index=277

St-Ex :

Bref un anar libertaire de droite (difficile à expliquer à des non-français).


La "droite buissonnière" et les hussards autour de Roger Nimier ? Mais là nous sortons du champ historique de ce forum !

Cordialement,
Francis Deleu.

Nouveau messagePosté: 18 Mar 2007, 11:14
de St Ex
Voilà, j'ai retrouvé: le mouchoir taché était pour Suzanne Bardèche, la soeur de Brazillah et épouse de Maurice B.

Quand à sa condamnation à mort et éxécution, c'est vrai que cela partage toujours les historiens, les intellectuels, particulièrement les écrivains.

Il est le seul de l'équipe de "Je suis partout" à avoir été éxécuté alors qu'il ne s'est pas enfuit et avait quitté l'hebdo en 43.

Et plusieurs versions circulent sur les démarches entreprises pour qu'il soit gracié, notamment l'entrevue De Gaulle/Mauriac (on en discutait ferme quand j'étais en cours de français en 1ère!!!

St Ex