Sa thèse est que les allemands avaient envoyé une équipe spéciale pour pacifier la France, et que Moulin est tombé tout simplement à la suite des investigations de cette équipe allemande, notamment à cause d'un résitant marseillais, que les allemands ont réussi à retourner et qui a donné une partie de l'organigramme de la Résistance.
Tom a écrit::D Juste un dernier petit mot pour dire que, finalement, à la réflexion, les arguments de Nicolas ont fait leur œuvre et je dois bien reconnaître qu’il est fort probable que René Hardy ait « donné » la réunion de Caluire (sans toutefois identifier aucun des participants), les circonstances de ses deux évasions rocambolesques ne venant pas plaider pour lui après les accusations formelles de Klaus Barbie et d’Edmée Delétraz. Voilà, c’est dit.
à ce ch'tit débat
Cela dit, en avant-première, je remarquerai le très grand cas que fait Baynac dans son premier livre de la première évasion d'Hardy, pour tenter de prouver qu'elle était plausible. Il s'étend beaucoup moins sur la seconde...
Tom a écrit:En fait, il s'agit d'une remarque de Laure Moulin qui a recueilli le témoignage d'André Lassagne.
A propos des coups de feu, Albert Lacaze (colonel) en a entendu une quinzaine ; le docteur Dugoujon, lui, a perçu des cris en allemand, des rafales de pistolet-mitrailleur et des coups de pistolet, puis un bris de verre...
Marcel Pariaud, qui observait la scène depuis une fenêtre de la mairie, a déclaré : "Hardy parut blessé au bras gauche. Je l'ai vu marquer le coup (...) il a soutenu son bras gauche avec sa main droite."
Madame Comte a confirmé, de son côté, qu'un Allemand a tiré trois coups de pistolet sur le fuyard : "A la deuxième balle, il a perdu son chapeau, à la troisième, il a accusé le coup en fléchissant sur la hanche droite et en serrant le coude droit au corps. Aussitôt, il a fait un brusque écart à droite, a sauté trois ou quatre marches d'escalier et a disparu à mes yeux."
Peu de temps après, j'ai vu redescendre un des trois hommes (celui s'est évadé) qui étaient montés ensemble, il était encadré de quatre hommes de la Gestapo. Ils ne le brutalisaient pas à ce moment là et je n'ai pas remarqué s'il avait les menottes. De toute façon, il ne les avait pas dans le dos, car lorsqu'il s'est enfui, je ne les ai pas vues. Presqu'au même moment, j'ai entendu claquer une portière d'une voiture, les Allemands se sont mis à crier puis à tirer des coups de feu. J'ai vu l'homme précité s'enfuir à toutes jambes et quatre membres de la Gestapo lui ont tiré dessus un certain nombre de coups de revolver. Par la suite, en y réfléchissant, j'ai été étonnée qu'ils ne l'aient pas tué, car ils lui tiraient dessus de très près. L'Allemand en stationnement sur la porte d'entrée et armé d'une mitraillette ne lui a pas tiré dessus bien qu'il ait pu le faire.
De toute façon, l'homme qui se sauvait a tourné brusquement à droite et a disparu derrière une haie, sans que les autres Allemands qui le poursuivaient aient cherché à l'atteindre ou à voir où il s'était enfui : sur le moment, j'ai été satisfaite de voir que cet homme avait pu se sauver, mais par la suite en y réfléchissant, j'ai trouvé ça bizarre.
Le docteur Dugoujon a déclaré l'audience qu'il était impossible, à son avis, qu'un homme poursuivi par des policiers armés, et placé sous le feu d'une mitraillette, pût s'échapper. Il a ajouté qu'une enfant, jouant à cache-cache, aurait découvert Hardy dans ce fossé.
Le cantonnier Claude Rougis, qui a vu René Hardy caché dans les herbes hautes d'un profond fossé, puis déguerpir, a simplement déclaré qu'il n'avait pas remarqué de blessure, mais que René Hardy était pâle...
Le jeune homme [Hardy, dissimulé dans un fossé après son évasion, NDLR] s'est levé et je lui ai demandé s'il était blessé. Il m'a répondu "non" en faisant un signe négatif de la tête. Je n'ai pas remarqué d'ailleurs qu'il zit de blessure à ce moment là ; à mon avis, il n'était pas blessé. Le jeune homme est parti en rasant les murs. [...] Il était un peu pâle.
En 1949, le rapport d'expertise à la suite de l'examen du veston porté par René Hardy a conclu que le coup de feu qui a blessé ce dernier n'a pas été tiré à bout touchant, mais que le tir a été effectué à une distance inférieure à quarante centimètres. Cependant, ces résultats ont été obtenus à partir de traces de poudre dont on n'a pas pu établir la nature.
Quant à la citation de Pierre Péan concernant les déclarations du médecin militaire allemand qui aurait blessé René Hardy à sa demande, j'aimerais bien en connaître la référence, si tant est que Pierre Péan la donne. En effet, lorsque René Hardy est parvenu chez les Damas, militants de France d'Abord, quai de Serin, vers six heures du soir, il était déjà blessé.
Donc, il se serait blessé lui-même, ce qui paraît difficile compte tenu de la trajectoire de la balle dans le bras...
Je ne trouve pas cette explication très convaincante, dans la mesure où Klaus Barbie n'a, aux dires d'Aubry, obtenu la confirmation de détenir Max que le soir dans ses locaux et qu'il a mis deux jours à l'identifier.
Je veux bien que René Hardy ait "donné" la réunion de Caluire, mais tout est loin d'être aussi simple et clair que vous le prétendez...
D'ailleurs, si l'on écarte les accusations du gestapiste Barbie, qui a énormément fabulé, et celles de l'agent "multiple" Delétraz, dont les propos ne sont pas exempts de contradictions, (et j'accepte de ne pas les écarter sur le fond) sa culpabilité n'est pas établie...
Tom a écrit:C'est exact. Il ne s'étend pas non plus dans sa description de la première évasion sur le fait que René Hardy a été le seul à ne pas être menotté. De plus, l'argument qu'il invoque afin de prouver que René Hardy n'a pas pu se blesser lui-même est parfaitement irrecevable.
En effet, arrivé blessé chez les Damas vers 17 h, René Hardy, s'il n'a pas été touché par les agents de Barbie (ce que laissent supposer les témoins oculaires Marcel Pariaud et Mme Comte qui l'ont vu fléchir les jambes et tenir son bras gauche au cours de sa fuite sous le feu), n'a pas eu le temps de bénéficier des services d'un médecin allemand (ainsi que le soutient Pierre Péan)
et s'est forcément tiré lui-même une balle dans le bras comme tend à l'établir l'examen scientifique de son veston en 1949.
Or, Jacques Baynac prétend qu'il n'a pu le faire, car il restait quatre cartouches dans le chargeur de son pistolet Herstal 6,35 (cinq coups + un dans le canon) lorsqu'il a été arrêté le soir même et, selon ses dires, René Hardy aurait tiré deux balles sur ses poursuivants ! Comme aucun témoin direct n'a mentionné l'avoir vu ouvrir le feu sur les Allemands, Jacques Baynac déclare qu'il faut se fier à la parole de René Hardy, car celui-ci n'a pas toujours menti !
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