Un petit bémol cependant : cet excellent livre, qui rassemble de nombreux témoignages, se présente essentiellement sous la forme d'une chronique et ne comporte pas d'index.
Voici une bibliographie commentée sur les Glières :
Glières, première bataille de la Résistance, Haute-Savoie, 31 janvier - 26 mars 1944, L. Jourdan, J. Helfgott, P. Golliet, Association des Glières (B.P. 142, 74004 Annecy, France), 1946 (l'ouvrage de base, essentiel pour connaître la vie sur le plateau et comprendre le sens que les responsables voulurent donner à Glières).
Les obstinés, colonel H. Romans-Petit, Janicot, 1945 (organisateur de l'Armée secrète dans l'Ain, Romans-Petit - Compagnon de la Libération, commandeur de la Légion d'honneur, D.S.O. - fut le chef de l'A.S. en Haute-Savoie de fin novembre 1943 à début février 1944).
Mémoires du curé du maquis des Glières, abbé J. Truffy, Abry, 1949, Atra, 1979 (à lire pour les télégrammes de la Gestapo en annexe et son témoignage qui lui valut d'être condamné pour diffamation et de voir son livre expurgé par la censure en 1982 !).
Les Glières, F. Musard, Robert Laffont, 1965 (récit classique qui fait état d'une grande bataille imaginaire entre une poignée de maquisards héroïques et
une marée de vingt mille (!) Allemands qui déferle inexorablement sans se soucier de ses propres pertes - p. 155 !).
Histoire de la Milice, J. Delperrié de Bayac, Fayard, 1969 (un seul chapitre sur Glières, mais sérieux et documenté quant au rôle de la Milice - avec quelques erreurs toutefois : par ex., p. 215 et 315, le lieutenant Simon, qui appartenait à l'Armée secrète, ne participa pas à l'affaire de Thônes...).
La nuit sans ombre, A. Vistel, Fayard, 1970 (importantes remarques sur Glières par le chef régional des Mouvements unis de résistance).
"La bataille des Glières et la guerre psychologique", J.-L. Crémieux-Brilhac,
Revue d'histoire de la Seconde Guerre mondiale, no 99, juillet 1975 (article qui analyse Glières sous l'angle élargi de la guerre psychologique).
Histoire de la Résistance en France, tome 4, H. Noguères, Robert Laffont, 1976 (en conclusion, le fameux chroniqueur de la Résistance reproche aussi bien aux responsables locaux qu'à ceux de Londres et d'Alger d'avoir ignoré les règles essentielles de la guérilla).
La vallée de Thônes et Glières pendant la Deuxième Guerre mondiale, no 9 et 10, 1984 (revue publiée par les Amis du val de Thônes, qui donne des informations village par village).
"La longue marche de la 157e division", colonel C. Wyler,
Revue militaire suisse, no 130, 1985 (article qui retrace le périple de la division allemande dont un groupement tactique de trois mille hommes environ intervint aux Glières).
Le maquis des Glières, A. Dalotel, Plon, 1992 (intéressante enquête qui, au delà des images d'Epinal, remet en cause certaines exagérations "résistancialistes" et minimise l'importance militaire du combat des Glières).
Le sang de la barbarie, chronique de la Haute-Savoie de septembre 1943 au 26 mars 1944, M. Germain, La Fontaine de Siloé, 1992 (les témoignages des simples maquisards au jour le jour).
Glières, mars 1944, M. Germain, La Fontaine de Siloé, 1994 (chronologie, témoignages et épopée !).
Haute-Savoie 1940 - 1945, Résistance, Occupation, Collaboration, P. Mouthon, Le Sapin d'Or, 1993 (synthèse sur Glières en quarante pages très documentées et critique de la stratégie imposée par la France libre).
La France libre, J.-L. Crémieux-Brilhac, Gallimard, 1996 (chapitre sur Glières où est présenté le point de vue de Londres : ni les Français libres ni les Anglais ne prescrirent de tenir le plateau jusqu'à s'y faire tuer sur place...).
Histoire de la Résistance, F.-G. Dreyfus, de Fallois, 1996 (au cours de quelques pages consacrées à l'affaire des Glières, on lit qu'une vague d'attentats criminels et irresponsables provoqua les violentes réactions des forces de Vichy...).
Le bataillon des Glières, C. Antoine, Cabédita, 1998 (résumé de la bataille par le délégué départemental du Souvenir français).
A la recherche du Maquis - La Résistance dans la France du Sud, 1942 - 1944, H.R. Kedward, 1993, 1999 pour la traduction française, Editions du Cerf (ouvrage centré sur les maquis du sud du Massif central qui, au terme d'une douzaine de pages sur Glières, reprend la thèse du manque de coordination entre Londres et le plateau, laquelle méconnaît le rôle joué par le représentant local de la France libre).
"Monthiévret, 26 mars 1944, un échec allemand, une victoire méconnue des maquisards", colonel L. Jourdan-Joubert,
Messages, 1999 (brève étude du combat décisif de Monthiévret par le seul officier rescapé des Glières, supposant que les maquisards tinrent en échec les Allemands qui auraient été ainsi conduits à minorer leurs effectifs engagés et leurs pertes).
Les maquis de la Libération, 1942 - 1944, P. Montagnon, Pygmalion, 2000 (excellent chapitre sur Glières, qui affirme sans ambiguïté que l'ordre de former un camp retranché et d'affronter les Allemands émanait de la France libre).
Glières 1944, Y. Barde, Historic'One, 2004 (petit livre écrit par un général de gendarmerie, assez pertinent et objectif dans l'ensemble).
La longue marche de la division 157 contre les maquis et les partisans, 1942 - 1945, C. Wyler, Grancher, 2004 (estimant plus importante l'opération de la 157.Reserve-Division de la Wehrmacht contre les Glières que celle menée par la même unité contre le Vercors, l'auteur de cet essai centré sur les Glières pense que, le 26 mars 1944, les têtes des trois bataillons allemands pénétrèrent dans le dispositif du maquis tandis que la Milice française progressait sur Champ-Laitier...).