Igor a écrit:En attendant la sortie du second film, vous pouvez déja regarder la bande-annonce japonaise:
http://comingsoon.net/films.php?id=16026
(aller en bas de la page et cliquer sur "japanese trailer")
Sinon Audie, sais-tu que René Gagnon, un des personnages du film, était un québecois d'origine ?
http://en.wikipedia.org/wiki/Rene_Gagnon
jumbo a écrit:Bon ben voilà j'y suis allé!
petite critique personnelle:
1/ les scènes de combats (qui sont minoritaires dans le film)sont aussi fortes que celles du débarquement dans soldat Ryan
2/ les vues d'ensemble de l'armada qui a débarqué à Iwo Jima sont impressionantes.Les quelques secondes pendant lesquelles vous êtes dans le cockpit d'un Corsair et que vous survolez la flotte sont magnifiques.
3/ je m'attendais à un film plus axé sur la description de la conquête de l'ile.
En fait tout tourne sur la prise du mont Suribachi.
4/ je ne connaissais pas l'histoire de la tournée américaine des 3 héros.Mais après tout n'était-ce pas de "bonne guerre"? Les 3 soldats avaient-ils vraiment le choix.Et j'ai quand même l'impression qu'ils le font un peu à contre coeur.
5/ question : quid de cette histoire de 2 drapeaux? vrai ou faux? beaucoup de choses tournent autour de cette question dans le film!
J'ai enfin pu aller le voir au ciné mardi soir. Je vous donne mes premières impressions, sachant qu'elles pourront être complétées ultérieurement avec plus de profondeur. Concernant l'aspect historique, j'ai déjà eu l'occasion de parler de la bataille d'Iwo Jima (voir aussi un des albums photos et la vidéo actuellement diffusée en tête du blog, To the Shores of Iwo Jima, un documentaire en couleur réalisé par l'US Marine Corps, ici la premère partie sur les deux que celui-ci compte : dans le film on en sent d'ailleurs nettement l'inspiration dans la reconstitution de certaines scènes). La reconstitution historique est excellente en ce qui concerne les matériels américains et l'assaut amphibie sur l'île. En revanche, je pense que le film souffre de l'absence de présence du côté japonais, même si un second film est prévu montrant le côté nippon l'an prochain. Avec le recul, il me semble qu'il aurait été plus judicieux de mettre les deux dans un même film et d'équilibrer. Mais on ne pourra trancher qu'à la sortie du second volet... pour un public non-averti, il y aura des difficultés à bien comprendre le déroulement de la bataille car le film la montre par des flash-back continuels et c'est très confus.
Très bonne initiative en revanche : ne quittez pas la salle après le "Directed By Clint Eastwood" (lol) car le générique de fin est accompagné de photos d'époques dont le film s'est inspiré et qui sont toutes pertinentes sauf une montrant un Nakajima B5N Kate (avion-torpilleur japonais) abattu en flammes par la DCA d'un porte-avions américain, cette photo-là date en fait de fin 1943. Mais mis à part cette petite erreur, toutes les autres ont bien été prises pendant la bataille d'Iwo Jima.
Plus généralement, il y a en fait peu de scènes de guerre. On assiste surtout au débarquement et à la première étape de la bataille qui est la prise du mont Suribachi, un volcan qui constitue une des positions-clés d'Iwo Jima. Mais même si la capture du Suribachi a donné lieu à d'intenses combats, elle ne dure que 5 jours... et il y en aura une vingtaine de plus pour s'emparer de tout le reste de l'île ! . Le sujet du film, avec la fameuse photo de Joe Rosenthal, a obligé le réalisateur à se cantonner à ce moment de la bataille. Dommage, car les autres aspects sont tout aussi intéressants. La reconstitution des combats, par contre, est en demi-teinte, personnellement je m'attendais à mieux. C'est une tendance longue depuis le coup d'accélérateur donné par Saving Private Ryan, en 1998 : on a avancé dans la reconstitution historique (matériels, ambiance, etc) mais pas assez dans la reconstitution de la guerre, des combats. On peine toujours autant.
Enfin, le message du film est à mon sens, sur certains côtés, trop superficiel. On insiste beaucoup sur le décalage entre les Marines sortant du cauchemar d'Iwo Jima face au monde de l'arrière totalement irréel en comparaison, mais le phénomène est le même dans beaucoup de conflits, ce n'est pas propre aux Etats-Unis du second conflit mondial. Soutenir l'effort de guerre a en effet été un enjeu crucial aux Etats-Unis : cependant, replaçons-nous dans le contexte. La bataille d'Iwo Jima intervient en février 1945, à un moment où l'Allemagne nazie est acculée et proche de la défaite politique et militaire ; la république de Salo, état-croupion de Mussolini, n'a plus qu'un mois à vivre ; le Japon, d'ores et déjà, a perdu la guerre du Pacifique, la question qui se pose à ce moment-là c'est plutôt combien de temps et à quel prix les Alliés vont-ils l'emporter. Certes, la photo de Joe Rosenthal et les images de Bill Genaust vont faire le tour du monde et cette photo reste une des plus emblématiques du conflit, parmi beaucoup d'autres. Certes, cette photo sera inscrustée dans la roche pour servir de monument à l'US Marine Corps. Mais était-il vraiment besoin de se focaliser sur ce micro-événement ?
Les films de guerre de la fin des années 90 et du début du XXIème siècle ont ce défaut, qui est en même temps une qualité, de se plonger dans la vie du combattant, au niveau individuel ou à petite échelle (une compagnie dans Band of Brothers, un groupe dans Mémoire de Nos Pères), mais ils finissent par en oublier les dimensions transcendantes, à la fois sur les plans militaire, politique et mémoriel. C'est tout l'enjeu, je pense, des années à venir que d'arriver à concilier dans les futurs films de guerre ces deux approches. Sinon, on obtient une vision certes intéressante mais trop restrictive. Mémoire de nos pères est donc un bon film, mais pas un grand film.
Audie Murphy a écrit:Dans le film, on parle plutôt du caprice d'un gradé qui désirait garder le premier drapeau comme artefact.
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