Posté: 30 Sep 2006, 22:04
Bonsoir,
J'ai vu le film et je vous avoue être pour le moins perplexe...
Il existe un écart énorme et dérangeant entre les bonnes intentions des auteurs du film (en tout cas celles qu'ils prétendent) et ce que montre le film...
C'est un film voulu pour "réconcilier" les petit-fils "d'indigènes" avec la France et on constate en fait une charge en règle contre les "petits blancs" qui sera du meilleur effet dans les prochains mois dans les banlieues...
Les officiers français : présents pour les honneurs mais absents des combats : quand on connaît les pertes en officier du CEF en Italie et de la 1ère Armée en Alsace, c'est au mieux honteux...
En outre je rappelle un constat fait par tous les officiers de troupes coloniales depuis leur création : les coloniaux se battent jusqu'en enfer dès lors que leur chef est à leur tête...
Les soldats indigènes : de bons gars exploités par de vils colonisateurs (c'est à peine si on voit Djamel dépouiller des cadavres allemands) : quand on connaît les résultats des passages du CEF sur les populations civiles italiennes (les Goumiers étaient des irréguliers), et notamment les femmes italiennes ("marrocchinate" est un terme passé dans le language courant pour signifier "violée"), sans parler du curé d'Esperia (violé lui aussi avec les femmes réfugiées dans son eglise). Les français évaluent à environ 2.000 femmes victimes de viols par les troupes du CEF (les italiens montent leurs évaluatiosn jusqu'à 8-12.000 cas) auxquels il faut rajouter les morts des maris tentant de s'opposer à de tels "dépassements", les cas de bléno, de syphilis, etc....
D'ailleurs, ces problèmes inquièteront le commandement français qui donnera des instructions draconiennes contre toute "fraternisation" avec les civils lors du débarquement de Provence, instructions suivies d'effet (le film en parle fort justement).
les différences de traitement dans les rations : des tomates refusées aux indigènes (alors que les rations furent seulement réduites par le retrait du porc des rations livrées par l'intendance US).
je ne parlerai pas des pbs d'uniformes (US des pieds à la tête, avec une faible proportion de casques adriens), des véhicules (Jeep et GMC tout droit sortis de Na Trang je me pose d'ailleurs une question : n'y-a-t-il pas d'association de reconstitution (véhicules et uniformes) des forces françaises de 1943-44 ?
Enfin, le clou, les déclarations des auteurs qui affirment honteusement des choses fausses historiquement ("les indigènes furent les seuls à libérer la France jusq'à berlin", "ils ne défilèrent pas sur les Champs Elysée"..) tout en prétendant être attachés à la France ("je suis plus légitimement français qu'un fils de collabo" )
Bon j'arrête, mais la nausée m'est très vite montée et je me doute que l'histoire de la 1ère Armée Française soit bien servie par un tel film aux antipodes des prétendues intentions de ses auteurs.
à ce niveau, je pense que la maladresse ne peut seule tout expliquer...
Question irrévérencieuse : peut-on connaître le ou les noms des historiens sollicités lors de la conception du film ?
La question des pensions est depuis que j'ai vu le film secondaire (je n'en dirais pas plus mais je vous renvoie aux principes de droit international public et aux effets du transfert de souveraineté suite à une séparation ou une décolonisation...).
Je vous prie d'excuser le ton parfois virulent de cette critique mais je suis encore "sous le choc" d'une grande déception.
Cordialement,
CM
J'ai vu le film et je vous avoue être pour le moins perplexe...
Il existe un écart énorme et dérangeant entre les bonnes intentions des auteurs du film (en tout cas celles qu'ils prétendent) et ce que montre le film...
C'est un film voulu pour "réconcilier" les petit-fils "d'indigènes" avec la France et on constate en fait une charge en règle contre les "petits blancs" qui sera du meilleur effet dans les prochains mois dans les banlieues...
Les officiers français : présents pour les honneurs mais absents des combats : quand on connaît les pertes en officier du CEF en Italie et de la 1ère Armée en Alsace, c'est au mieux honteux...
En outre je rappelle un constat fait par tous les officiers de troupes coloniales depuis leur création : les coloniaux se battent jusqu'en enfer dès lors que leur chef est à leur tête...
Les soldats indigènes : de bons gars exploités par de vils colonisateurs (c'est à peine si on voit Djamel dépouiller des cadavres allemands) : quand on connaît les résultats des passages du CEF sur les populations civiles italiennes (les Goumiers étaient des irréguliers), et notamment les femmes italiennes ("marrocchinate" est un terme passé dans le language courant pour signifier "violée"), sans parler du curé d'Esperia (violé lui aussi avec les femmes réfugiées dans son eglise). Les français évaluent à environ 2.000 femmes victimes de viols par les troupes du CEF (les italiens montent leurs évaluatiosn jusqu'à 8-12.000 cas) auxquels il faut rajouter les morts des maris tentant de s'opposer à de tels "dépassements", les cas de bléno, de syphilis, etc....
D'ailleurs, ces problèmes inquièteront le commandement français qui donnera des instructions draconiennes contre toute "fraternisation" avec les civils lors du débarquement de Provence, instructions suivies d'effet (le film en parle fort justement).
les différences de traitement dans les rations : des tomates refusées aux indigènes (alors que les rations furent seulement réduites par le retrait du porc des rations livrées par l'intendance US).
je ne parlerai pas des pbs d'uniformes (US des pieds à la tête, avec une faible proportion de casques adriens), des véhicules (Jeep et GMC tout droit sortis de Na Trang je me pose d'ailleurs une question : n'y-a-t-il pas d'association de reconstitution (véhicules et uniformes) des forces françaises de 1943-44 ?
Enfin, le clou, les déclarations des auteurs qui affirment honteusement des choses fausses historiquement ("les indigènes furent les seuls à libérer la France jusq'à berlin", "ils ne défilèrent pas sur les Champs Elysée"..) tout en prétendant être attachés à la France ("je suis plus légitimement français qu'un fils de collabo" )
Bon j'arrête, mais la nausée m'est très vite montée et je me doute que l'histoire de la 1ère Armée Française soit bien servie par un tel film aux antipodes des prétendues intentions de ses auteurs.
à ce niveau, je pense que la maladresse ne peut seule tout expliquer...
Question irrévérencieuse : peut-on connaître le ou les noms des historiens sollicités lors de la conception du film ?
La question des pensions est depuis que j'ai vu le film secondaire (je n'en dirais pas plus mais je vous renvoie aux principes de droit international public et aux effets du transfert de souveraineté suite à une séparation ou une décolonisation...).
Je vous prie d'excuser le ton parfois virulent de cette critique mais je suis encore "sous le choc" d'une grande déception.
Cordialement,
CM