Post Numéro: 9 de norodom 05 Juin 2014, 17:13
Bonjour,
Quelques mots sur la video mise en ligne par Luc (martinlevieux)...
Ce film de Christophe Weber diffusé en 2003 sur France3 est le meilleur qui ait été réalisé sur la tragédie d'Oradour
On peut regretter que ce document, auquel j'ai fait référence de nombreuses fois sur le fil du débat "Le Massacre d'Oradour" n'est pas été disponible en ligne.
Le document audio n'a pas, jusqu'ici, donné lieu à des commentaires et pourtant il y a quelques points à retenir :
Robert Hébras a confirmé, tout comme dans son témoignage de 2003, qu'avant la "détonation" qui a provoqué la fusillade sur les hommes enfermés dans les granges, tout était calme, aucun coup de feu n'avait été perçu et la population dans sa majorité n'était pas inquiète.
Propos identiques de Jean-Marcel Darthout en 2003... tout était calme... très calme.
Cela met à mal les nombreux récits selon lesquels il y aurait eu des tirs sur les habitants et sur les fuyards dès le début du rabattage de la périphérie, vers le centre du bourg.
J'ai bien une explication sur l'origine de ces rumeurs, mais ce n'est pas le lieu pour la développer.
En 2003, Robert Hébras, tout comme son ami Marcel Darthout déclaraient qu'à l'époque, ils ignoraient l'existence de la Das Reich et des SS. Pour eux il y avait des Allemands.
Marcel Darthout affirmait << On l'a su après ! >>
Hier, Robert Hébras raconte qu'il allait travailler à Limoges et que des Allemands, il en voyait beaucoup. Les soldats allemands faisaient partie du paysage.
Cela fait apparaître que Robert Hébras et Marcel Darthout n'étaient pas seuls dans l'ignorance. Celle-ci était partagée par les habitants de Limoges.
J'écris cela parce que sur ce forum, sur un autre fil, j'ai été contesté pour avoir souligné cette ignorance à l'époque.
Robert Hébras a évoqué la présence de Juifs parmi les habitants d'Oradour.
On savait que le village d'Oradour abritait plusieurs dizaines de réfugiés, Lorrains, Alsaciens, Espagnols, des Juifs Français, Polonais, Hongrois, Allemands.
Là encore intervient l'ignorance. Pouvait-on imaginer à l'époque, que les Allemands pourraient utiliser le prétexte que les habitants d'Oradour hébergeaient des Juifs pour punir l'ensemble de la population ?... Savait-on à Oradour quel était exactement le sort des Juifs lorsqu'ils étaient arrêtés ?... Cette ignorance explique que la population était modérément anxieuse lorsqu'elle fut contrainte de se rassembler sur la place du village.
Au cours ce cette excellente émission animée par Franck Ferrand, le journaliste Régis le Sommier a fait une très bonne description de ce qu'était la Das Reich. L'image de la "meute" sauvage et assassine composante de la soldatesque présente dans toutes les armées... L'évocation des exemples US en Afghanistan et en Irak en dit long !
On peut aussi noter que l'hypothèse de la recherche de Helmut Kämpfe à Oradour n'a pas été définitivement abandonnée.
Subsiste encore la question sur l'auteur du donneur d'ordre :
En milieu de matinée du 10 juin 1944 à l'Hôtel de la Gare à Saint-Junien, Adolf Dieckmann annonce lui-même au lieutenant Kleist, son intention de se rendre à Oradour. Mais est-ce le fait d'une décision personnelle de Dieckmann, lequel avait toute liberté de la prendre, ou d'un ordre reçu de la part de Sylvester Stadler commandant du régiment Der Führer ?
Pour conclure... Je pense que mon avis sur l'intérêt important que présentent les deux documents mis en ligne devrait être partagé.
Cordialement,
Roger