Chapitre 1: Débarquement dans les Salomons
A l’est des deux îles principels de la Nouvelle Guinée et de l’Australie se trouve une barrière de plus petites îles qui s’étend de l’archipel Bismarck à la Nouvelle Calédonie. Comme série de bases navales et aériennes, ces îles offrent aux japonais au printemps 1942 la possibilité attrayante de couper la ligne de communication entre l’Australie – Nouvelle Zélande et la côte ouest américaine. Réciproquement, ces îles formeront la base des américains pour atteindre les Carolines, les îles Gilbert et les îles Marshall avec probablement la possibilité de reprendre les Philippines. Ici aussi, il est possible d’établir une guerre d’usure à un ennemi économiquement inférieur aux américains.
Cependant, c’est le Japon qui tenta le premier à exploiter cette route stratégique. Dès janvier, sa flotte envahit et établit des bases en Nouvelle Bretagne dans les Bismarck et dans la partie nord des îles Salomons, tous les deux étant sous mandat australiens. En avril les japonais vont plus au sud encore en s’établissant à Tulagi, un possession britannique. Un mois plus tard, c’est la bataille de la Mer de Corail. Bien que cette victoire alliée a stoppé l’avance japonaise vers l’Australie et la Nouvelle Zélande, elle n’empêche pas une avance plus lente et fragmentaire dans cette direction.
Une campagne pour débarrasser l’Australie et la Nouvelle Zélande de la menace d’invasion japonaise et pour protéger les lignes de communications américaines de toutes les bases importantes était envisagée dès avril 1942 par l’équipe des Chefs combinés. Pendant une période, cette stratégie n’était que sur papier. Mais avec la réparation progressive des ravages faits à la flotte par l’attaque surprise de Pearl Harbor et avec le renforcement de l’unité des forces du sud ouest pacifique, le projet commença à être faisable.
La décision pour faire de Tulagi l’objectif principal des américains dans les Salomons est arrêtée en avril. Tulagi avait été le siège du commissaire résidant des Salomons britanniques. En plus de sa résidence, il y avait plusieurs bâtiments publics, y compris un hôpital et une prison. Il y avait également une station radio, un cours de golf, et plusieurs autres accessoires de la civilisation occidentale. L’île voisine de Gavutu a servi de sièges sociaux des Plantations du Pacifique Sud qui a étendu les plantations de noix de coco dans l’ensemble des îles. Sur Gavutu, il y avait les bureaux, les magasins de la compagnie et également les ateliers de constructions mécaniques pour l’entretien de sa petite flotte de schooners et de vedettes.
Les japonais ont débarqué à Tulagi en avril et ils se sont rapidement appropriés ses divers équipements pour les utiliser. Le 4 mai, des bombardiers américains attaquent le port. Une évaluation de l’opération indique qu’un destroyer ennemi, un cargo, deux dragueurs de mines ont été coulés (opération ayant lieu pendant la bataille de la Mer de Corail).
Le 4 juillet, les japonais débarquent une force considérable de soldats et de travailleurs sur l’île de Guadalcanal, juste au sud des îles Tulagi et Florida, et quelques jours plus tard, les avions de reconnaissance américains ont observé qu’un champ d’atterrissage était en construction au nord de l’île, pas loin de la pointe Lunga. Comme des avions basés à terre à Guadalcanal menaceraient directement les régions de Nouvelle Calédonie et de Nouvelles Hébrides, la nécessité de reprendre ces îles est devenue de plus en plus évidente.
Afin d’activer ce qui sera la premier offensive importante alliée dans le Pacifique, un nouveau commandement est créé sous les ordres du Vice Amiral Robert L Ghormley, avec l’approbation des nations concernées. L’amiral revenait de Londres où il avait été un observateur naval spécial et après être passé à Washington le 1ier mai, il était passé à Pearl Harbor où il a vu l’amiral Chester A Nimitz et il arriva en Nouvelle Zélande le 8. C’était le moment propice après la dernière phase de la bataille de la Mer de Corail qui s’est conclu victorieusement pour les alliés.
Rapidement l’amiral Ghormley établit son QG sur le Rigel (AR11) à Auckland. Il conféra avec les chefs civils et militaires de l’Australie. Peu après, il devient le commandant des forces navales, aériennes et terrestres du Pacifique Sud, excepté les forces débarquées spécifiquement pour la défense de la Nouvelle Zélande. Il tient également des réunions nombreuses avec le Major Général Alexander A Vandegrift qui dirigea la 1ière division de Marines. Le premier échelon de la division, principalement le 5ième régiment de Marines, est arrivé en Nouvelle Zélande le 14 juin. Le second échelon (les 1ier et 11ième régiments de Marines) ne sont pas arrivés au 11 juillet.
Les victoires de la Bataille de la Mer de Corail et de Midway pendant les premières semaines de juin accélérent les préparations. Le 25 juin, l’amiral Ghormley reçoit l’ordre de lancer l’opération dès que cela est faisable. Le jour suivant, il informe le Major Général Vandegrift de l’opération pour laquelle la 1ière division de Marines sera renforcée du 2ième régiment de Marines, du 1ier bataillon de rangers et du 3ième bataillon de défense.
Le jour J est placé le 1ier août. La briéveté de la période compte tenu des plans et des préparations logistiques ont été appréciée par tous, mais face à l’intérêt de la rapidité de l’action, tous se sont lancés dans la réalisation des plans. Le secret le plus strict a été imposé, les marines faisant leurs préparations sont l’apparence d’un exercice de formations d’opérations amphibie.
La planification du plan est faite en étroite collaboration avec le commandant suprême de la région Sud Ouest du Pacifique. Le 7 juillet, l’amiral Ghormley se rend en Australie pour y rencontre le général Mac Arthur et ils conclurent pour un usage coopératif efficace de toutes les forces disponibles aux deux commandements. Sur le retour à Auckland, l’amiral reçoit l’ordre de procéder à la première phase de l’opération, la prise des îles de Florida et Guadalcanal, soit entrepris si ce n’est le 1ier août, le plus tôt possible.