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les 47 rônins

Moins connue que les batailles du front Européen, la guerre du Pacifique n'en reste pas moins tout autant meurtrière et décisive dans la fin de la seconde guerre mondiale.
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les 47 rônins

Nouveau message Post Numéro: 1  Nouveau message de Thierrybulle  Nouveau message 28 Oct 2005, 13:26

C'est une histoire très connue au Japon. Bien l'appréhender permet de mieux comprendre le corps des officiers japonais ainsi que leur code de conduite, le Bushido. Je vous en livre une version tirée du site nihon-fr.com

J'aimerais poser une question aux personnes résidants au japon ou ayant des contacts avec des japonais. Est-ce qu'il connaisse cette histoire ? Est-elle encore importante pour eux ?

L’histoire des 47 Rônins s’inscrit au sein de la culture japonaise comme l’un des contes les plus éloquents en matière de code d’honneur. Ce récit populaire, basé sur des faits réels, est l’illustration saisissante d’une coutume morale et radicale, celle du seppuku.



L’époque Edo, qui dure de 1603 à 1868, est régie par une dynastie de 15 shôguns issus de la famille TOKUGAWA. Le code d’honneur des samouraïs (ou "Bushido"; littéralement, la "voie du soldat ") édicte des règles précises, parmi lesquelles le mépris de la mort ou le contrôle de soi. C’est également l’époque où le seppuku, forme de suicide rituel, est plus que jamais ancré dans les mœurs. C’est dans ce contexte particulier que va se dérouler la fameuse et sanglante histoire des 47 rônins.

En 1680, TOKUGAWA Tsunayoshi devient le cinquième shôgun de sa dynastie. Son autorité dépasse celle de l’empereur (à l’époque, HIGASHIYAMA). Son quartier général se situe à Edo (aujourd’hui Tokyo).

L’empereur, quant à lui, siège à Kyoto (alors capitale du Japon). Il entre en relation avec TOKUGAWA par l’intermédiaire d’ambassadeurs qu’il envoie spécialement à Edo.

Ces émissaires sont eux-mêmes des hommes important. Ils sont en charge de transmettre les vœux de l’empereur au Shôgun. C’est pourquoi une réception spéciale est organisée pour les accueillir comme il se doit.

Les préparatifs sont confiés à un jeune seigneur, Asano Takuminokami Naganori (1667-1701). Ce dernier, faisant part de son inexpérience, est finalement orienté vers le maître de cérémonie du Shôgun, Kira Kozukenosuke Yoshinaka.

Ce dernier, en échange de son aide, exige une offrande des mains d’Asano. Car telle est la coutume; et les services du vieillard, un homme caractériel et véreux, ne sont pas gratuits. Mais Asano, ignorant cet usage et élevé selon la doctrine confucéenne, refuse d’accomplir ce geste qu’il assimile, à raison, à une forme de corruption. Kira refuse alors de lui apporter son soutien.

Vient le jour de la rencontre avec les ambassadeurs. Asano, ignorant tout du protocole, demande en désespoir de cause conseil auprès de Kira. Le vieux maître de cérémonie ne daigne pas l’aider. Pire, il l’humilie publiquement, le traitant comme un irresponsable. Le jeune seigneur commet alors une première erreur: il dégaine son sabre. Le vieillard appelle à l’aide et reçoit un coup qui le blesse jusqu’au sang.

L’accident est évidemment vite rapporté à TOKUGAWA. Asano vient de commettre le double impair de retirer son arme et d’en faire usage au sein du palais du Shôgun.

La sentence est rapidement prononcée. Pour la gravité de ses actes, Asano doit se faire seppuku. Les terres qu’il possède sont saisies par les autorités. Pour les soldats qu’il commandait, deux solution se présentent: suivre leur maître dans la mort, c'est-à-dire pratiquer le junshi, ou rester en vie et subir les railleries du peuple, leur reprochant leur manque de courage.

Parmi les 300 vassaux d’Asano, 47 choisissent cette dernière solution: ils seront désormais des rônins, c'est-à-dire des samouraïs sans maître et sans ressources, mais animés par la ferme et secrète intention de venger leur maître. Ainsi, pendant près de deux ans, les guerriers font mine de mener une existence normale, endurant les insultes et les railleries.

Pourtant, durant ces longs mois, les rônins mettent secrètement au point l’attaque qui leur permettra de prendre leur revanche sur Kira - ce que l'on appelle le gishi, le devoir de vengeance.

Une nuit, le 14 décembre 1702, alors que tout le monde les a oubliés, ils surgissent devant la maison du vieil homme. Ils passent à l’attaque et se livrent à un véritable massacre, exécutant sans retenue les employés et les soldats qu’ils rencontrent. Ils mettent finalement la main sur Kira, caché sous une pile de linge. Ils lui accordent le droit à une mort digne, en se faisant seppuku. Il vient à peine d'exprimer son refus lorsque le chef des rônins lui tranche la tête. Un sort réservé aux hommes de petite envergure.

Les 46 rônins ayant survécu à l’assaut se rendent ensuite sur la tombe de leur maître et y déposent la tête de Kira; puis ils se constituent prisonniers auprès des autorités. Leur geste est bientôt salué par la population et par le Shôgun lui-même. Le Conseil qui les juge doit réfléchir à une punition adéquate, car ils doivent à la fois se prononcer sur un acte de bravoure et sur un crime qu’il ne faut pas laisser impuni, ne serait-ce que pour donner l’exemple.

Le jugement est rendu le 1er février 1703: en tant que samouraïs, ils doivent subir une mort digne, à l’image de leur conduite. Ils reçoivent ainsi l’ordre de se faire seppuku. Ils acceptent le châtiment et se donnent la mort le 4 février.

La cérémonie se déroule dans la dignité. Préparés depuis l’enfance à accomplir ce geste, les rônins sont bientôt célébrés par le peuple qui leur offre une sépulture spéciale. Seul le plus jeune d’entre eux, âgé de 15 ans, est épargné. Il honorera la mémoire de ses camarades jusqu’à sa mort, à 81 ans.


 

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Re: les 47 rônins

Nouveau message Post Numéro: 2  Nouveau message de Shiro  Nouveau message 28 Oct 2005, 18:29

Thierrybulle a écrit:J'aimerais poser une question aux personnes résidants au japon ou ayant des contacts avec des japonais. Est-ce qu'il connaisse cette histoire ? Est-elle encore importante pour eux ?


Tout le monde au Japon connait cette histoire. A Tokyo, au temple de Sengakuji se trouve les tombes des 47 Ronins.

Le mot " Ronin " est d'ailleurs passe dans le langage de tous les jours si je puis dire car quand un etudiant a rate ses examens d'entree a l'Universite, on l'appelle " ronin " car en fait, il doit se repreparer a passer les examens d'entree a l'universite pour l'annee suivante.

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