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The Great Marianas Turkey Shoot , 19 juin 1944

Moins connue que les batailles du front Européen, la guerre du Pacifique n'en reste pas moins tout autant meurtrière et décisive dans la fin de la seconde guerre mondiale.
MODERATEUR ; alfa1965

The Great Marianas Turkey Shoot , 19 juin 1944

Nouveau message Post Numéro: 1  Nouveau message de Kelilean  Nouveau message 19 Juin 2004, 08:31

LA BATAILLE DE LA MER DES PHILIPPINES


La bataille de la mer des Philippines (19-20 juin 1944) est considérée par la plupart des historiens comme un tournant de la guerre du Pacifique, débutant traditionnellement le 7 décembre 1941 avec l'attaque japonaise sur Pearl Harbour, mais de facto prolongement naturel de l'expansionnisme agressif des Japonais et de leur « caste » militaire dans le sud-est asiatique et en Chine, heurtant de plein fouet les interêts américains et plus largement, ceux des nations coloniales occidentales (Royaume-Uni, Pays-Bas, France, etc). Cet affrontement voit la quasi-disparition de la force de projection aéronavale nippone, essentiellement en termes d'aviation embarquée, force déjà bien entamée par les batailles de 1942 et les opérations de 1943. On considère généralement que cette défaite sans appel, signe annonciateur de l'élimination presque complète de la puissance navale japonaise à la bataille du golfe de Leyte, fin octobre 1944, a accéléré le développement et l'emploi du corps d'attaque spécial, les fameux kamikazes. A travers l'étude des combats aériens de ce que les pilotes américains ont appelé avec ironie « The Great Marianas Turkey Shoot » (le Grand Tir aux Pigeons des Iles Mariannes), vue du côté de ces mêmes aviateurs américains, essayons d'analyser le pourquoi de l'échec de l'aviation embarquée japonaise.

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Le porte-avions japonais Zuikaku et deux destroyers attaqués par l'aviation embarqué américaine.

Le 15 juin 1944 est lancée l'opération Forager, le débarquement américain sur Saïpan, dans l'archipel des Mariannes. Le lendemain, dans l'après-midi, des sous-marins qui patrouillent au large des Philippines font savoir que deux forces navales nippones débouchent des détroits de San Bernardino et Surigao. Présumant qu'elles se dirigent vers les Mariannes pour l'affronter, l'amiral Spruance donne l'ordre à la TF 58 du vice-amiral Mitscher de se porter vers le nord. Deux groupes de celle-ci doivent détruire les aérodromes de Guam et Rota et deux autres doivent frapper les îles Volcano et Bonin, pour empêcher les avions venus du Japon et ceux basés au sol de rejoindre le combat. L'affrontement décisif se prépare.

Pendant toute la journée du 18 juin, les deux flottes se maintiennent à bonne distance l'une de l'autre. Le lendemain à l'aube, une interception radio permet à Spruance de situer les Japonais à 300 km à l'ouest de Saipan. La distance entre les deux flottes est donc de 500 km. Plus d'un an s'est écoulé alors depuis le dernier affrontement entre porte-avions, la bataille des Iles Santa Cruz, fin octobre 1942 et les Américains en ont profité pour améliorer considérablement leurs appareils et perfectionner leur technique de coordination aéronavale dans les combats. Des contrôleurs opèrent désormais avec des centres radars pour guider les avions en vol, réglant calmement la position et la direction des escadrilles, les conversations désordonnées entre pilotes ayant d'ailleurs fait place à une stricte codification d'ordres et de réponses stéréotypés. Face à ces pilotes américains remodelés, les aviateurs nippons manquent d'entraînement, d 'expérience et de discipline. En revanche ils sont tous animés d'un courage quasi-fanatique, galvanisés par l'exemple des pilotes de Yamamoto. Ainsi, face à des Américains surentraînés, armés d'un matériel de plus en plus performant et supérieur en général à celui des Japonais en ce qui touche aux caractéristiques essentielles du combat aérien dans le Pacifique (maniabilité, puissance de feu, protection), dopé d'un moral de vainqueur consécutif à plus d'un an de reconquête coûteuse mais progressive, les Japonais se trouvent singulièrement démunis par la perte de nombreux pilotes expérimentés, les nouveaux manquant d'entraînement, volant sur des appareils souvent techniquement dépassés, même si le moral reste élevé. Les carences industrielles du Japon, liées entre autres au manque de matières premières et à l'insularité de l'Empire du Soleil Levant, commencent à se faire sentir, d'autant plus qu'à la suprématie aéronavale presque définitivement acquise par les Américains s'ajoute une guerre sous-marine à outrance dont l'efficacité est de plus en plus croissante à mesure que les mois s'égrènent, sous l'impulsion de l'amiral Charles Lockwood : les convois japonais mais aussi les navires de guerre connaissent des pertes de plus en plus sensibles. Ce ne sont donc plus les victoires qui font la suprématie, mais bien la suprématie qui occasionne les victoires : à ce stade, les Américains l'emportent sur le long terme grâce à leur formidable potentiel industriel et humain, dans l'immensité de cette guerre du Pacifique.

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Les Américains observent les traînées de condensation laissées par les appareils des deux camps bataillant ferme au dessus de la TF 58.


Ordre de bataille (simplifié)

Japonais

Ozawa, force A : porte-avions Shokaku, Taiho, Zuikaku ; croiseurs Haguro, Myoko, Yahagi ; 7 destroyers. Force aérienne : 79 chasseurs, 77 bombardiers en piqué, 51 avions torpilleurs.

Yoshima, force B : porte-avions Hiyo, Junyo, Ryuho ; cuirassé Nagato ; croiseur Mogami ; 8 destroyers. Force aérienne : 81 chasseurs, 36 bombardiers en piqué, 18 avions torpilleurs.

Kurita, force C, avant-garde : porte-avions Chitose, Chiyoda, Zuiho, cuirassés Yamato, Musashi, Haruna, Kongo ; croiseurs Atago, Chikuma, Chokai, Kumano, Maya, Suzuya, Takao, Tone, Noshiro ; 7 destroyers. Force aérienne : 63 chasseurs, 26 avions torpilleurs.

2 groupes de tankers, soit 6 en tout et le même nombre d'escorteurs.

Kakuta (1ère flotte aérienne, basée dans les Mariannes, Carolines, Palaus, Philippines, Moluques, Volcanos ...) : 250 avions.


Américains

Clark TG 58.1 : porte-avions Hornet, Yorktown, Bataan, Belleau Wood ; croiseurs Baltimore, Boston, Canberra, Oakland ; 14 destroyers. Force aérienne : 137 chasseurs, 81 bombardiers en piqué et 53 avions torpilleurs.

Montgomery TG 58.2 : porte-avions Bunker Hill, Wasp, Cabot, Monterey ; croiseurs Biloxi, Mobile, Santa Fe, San Juan ; 12 destroyers. Force aérienne : 128 chasseurs, 65 bombardiers en piqué et 53 avions torpilleurs.

Reeves TG 58.3 : porte-avions Enterprise, Lexington, Princeton, San Jacinto ; croiseurs Indianapolis, Birmingham, Cleveland, Montpelier, Reno ; 13 destroyers. Force aérienne : 120 chasseurs, 55 bombardiers en piqué, 49 avions torpilleurs et 3 avions de reconnaissance.

Harrill TG 58.4 : porte-avions Essex, Cowpens, Langley ; croiseurs Miami , Vicksburg , Vincennes , San Diego ; 14 destroyers. Force aérienne : 88 chasseurs, 36 bombardiers en piqué, 38 avions torpilleurs.

Lee TG 58.7 : cuirassés Alabama, Indiana, Iowa, New Jersey, North Carolina, South Dakota et Washington ; croiseurs Minneapolis, New Orleans, San Francisco, Wichita ; 14 destroyers. 65 hydravions embarqués.


Au total , la bataille de la mer des Philippines voit s'affronter, du côté américain 7 porte-avions d'escadre, 8 porte-avions légers, 7 cuirassés, 8 croiseurs lourds, 9 croiseurs légers, 4 croiseurs anti-aériens, 67 destroyers, 473 chasseurs, 237 bombardiers en piqué et 193 avions torpilleurs (soit 903 appareils), contre côté japonais 3 porte-avions d'escadre, 6 porte-avions légers, 5 cuirassés, 11 croiseurs lourds, 2 légers, 28 destroyers, 6 tankers, 223 chasseurs, 113 bombardiers en piqué, 95 avions torpilleurs (431 appareils) plus les 250 appareils basés au sol. A ces chiffres, on mesure le formidable effort accompli en deux années par les Etats-Unis : avant même le commencement de la bataille, la supériorité américaine est de deux contre un concernant l'aviation embarquée, et encore il faudrait évoquer le différentiel qualitatif qui penche là aussi du côté des Etats-Unis. La Vème flotte américaine qui écrase les Japonais dans la bataille de la mer des Philippines est en grande partie constituée de navires construits pendant les hostilités, alors que le nombre de navires datant de l'avant-guerre va s'amenuisant. La machine de guerre américaine, inexorable, est en marche.


" The Great Marianas Turkey Shoot "

Les quinze Air Groups américains embarqués représentent donc 479 F6F-3 , dont 27 chasseurs de nuit (variante N) des VF(N)-76 et 77. Une flottille détachée sur l'Enterprise aligne 3 F4U-2 Corsairs.

La phase de maîtrise de la supériorité aérienne commence en fait le 11 juin par un sweep de chasseurs. 7 appareils de reconnaissance nippons sont abattus, dont un Yokosuka D4Y Judy par le Lt/Cdr J.C. Strange, commandant le VF-50. A 13 h, des éléments de 14 Squadrons de Hellcats s'attaquent aux défenseurs. Le VF-2 du Commander W.A. Dean est le plus sollicité. Il abat 3 Zéros et 1 Tojo au-dessus de Guam. En tout les pilotes du Hornet remportent 26 victoires, suivis par le VF-31 du Cabot avec 13 succès dans les cieux de Tinian, dont 3 au Lt/jg V.A. Rieger. L'île de Tinian est aussi la base du 321 Kokû Sentai, unité de chasse de nuit. Au milieu de l'après-midi elle reçoitt l'ordre d'attaquer les navires américains avec ses J1N. Le Cdr W.M. Collins du VF-8 embarqué sur le Bunker Hill, attaque un groupe de ces appareils au décollage. Il en descend 3 pendant que le Lt/jg R.J. Rosen en abat 2.

La défense japonaise contre l'invasion comporte deux ripostes. La plus grande partie du 61 Kôkûtai en forme la première. Basé dans les Mariannes, elle aligne théoriquement 630 avions. Mais elle est largement en-deça de ce nombre. Le noyau dur de la contre-attaque japonaise est bien sûr représenté par l'aviation embarquée des 9 porte-avions de la Première flotte mobile, qui doit porter le coup de grâce. Afin d'éviter que des renforts japonais n'arrivent aux Mariannes, les Américains attaquent préventivement les îles Bonin le 15 juin. Deux pilotes du VF-1 du Yorktown, les Lt P.M. Henderson et le Lt/jg J.R. Meharg, abattent chacun 4 avions. Mais le second est abattu, comme 11 autres appareils pendant ces deux journées de neutralisation, surtout d'Iwo Jima. La mission est cependant couronnée de succès : par exemple, la 301 Kokû Sentai met en l'air 18 Zéros pour faire face aux raids : 17 sont abattus et 16 pilotes tués.

Les forces d'Ozawa ont quitté Bornéo le 13 juin. En dépit de moyens de reconnaissance et de communications déficients, Ozawa entreprend le 19 juin de lancer quatre raids par ses trois groupes de porte-avions. Mais les sous-marins américains l'ont déjà repéré quand il a quitté Tawi Tawi. Avant la grande bataille aérienne, deux porte-avions, le Shokaku, un des deux survivants de Pearl harbour, et le Taiho, navire amiral, sont torpillés et coulent.

Voyons maintenant les quatre raids japonais . Le premier était composé de 64 appareils décollant des trois plus petits porte-avions, les Chitose, Chiyoda et Zuiho. Prévenus par leur radar, 74 Hellcats de 8 Squadrons s'envolent dans les airs. Trois sont abattus dont le commandant de l'Air Group 27, le Lt/cdr Ernest Wetherill Wood. Le raid I est anéanti et les quelques pilotes japonais qui franchissent le barrage ne peuvent pas attaquer correctement.

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Une bombe japonaise manque de peu le PA Bunker Hill (CV-17) durant les raids du 19 juin.

Le raid II est décélé par les radars quarante minutes plus tard. Il est lancé par Ozawa à 9h mais c'est à 9h10 que le Taiho est torpillé par les sous-marins USS Albacore et Cavalla. Ce raid comprend 109 avions des Taiho, Shokaku et Zuikaku ; c'est le plus important mais il rencontre aussi la plus forte opposition. Les contrôleurs de chasse orientent 162 F6F contre les Japonais. Les pilotes du VF-15 de l'Essex ont l'avantage d'intercepter en premier les deux premiers raids. A la fin de la journée, ils revendiquent 68,5 victoires. Mais les pilotes nippons ont tout de même pénétré les défenses de 3 Task Groups et ont attaqué un cuirassé et 4 porte-avions, sans réussite notable. 6 Hellcats et 3 pilotes sont perdus.
Le raid III est mené par 49 appareils des Junyo, Ryuho et Hiyo. Il n'aboutit à rien, le temps qu'il arrive au contact, vers 13 h, la vague est déjà réduite à 16 Zéros, qui sont attaqués par le même nombre de Hellcats : 7 A6M5 sont abattus en flammes sans pertes. A 12h22, le Shokaku est lui aussi torpillé.
Le raid IV est mené en collaboration par les deux premiers groupes de porte-avions japonais. Mais 64 des 82 avions seulement trouvent l'objectif, certains essayent de se poser à Guam, d'autres lancent des attaques mal organisées. 41 Hellcats de 4 Squadrons cueillent ce raid vers 16 h. 30 appareils japonais sont descendus, 20 autres se consument au sol, pour la perte de deux pilotes américains.
En soirée, des patrouilles sont envoyées survoler les îles. Les pilotes de l'Essex gonflent leur tableau de chasse de 9 succès, mais leur leader, le Cdr C.M. Brewer et son ailier sont portés manquants.

En tout, les 15 Squadrons revendiquent dans la journée 371 victoires pour 14 pertes. Le VF-15 , le VF-16 du Lexington (46 victoires), le VF-2 du Hornet (43 victoires) et le VF-1 du Yorktown (37 victoires) se taillent la part du lion. Le VF-27 du Princeton est l'unité de porte-avions légers la plus créditée avec 30 " geysers " (abattus en mer). Parallèlement aux pilotes de Hellcats, les bombardiers et torpilleurs en revendiquèrent 4,5. Les pilotes de Wildcats embarqués sur les porte-avions d'escorte allongent la liste de quatre unités, soit en tout un total de 380 victoires.
6 pilotes de F6F deviennent " as en un jour ". L'as des as de l'US Navy , le Cdr Mc Campbell, commandant l'Air Group 15 de l'Essex, remporte 7 succès en deux attaques. Brewer, cité précédemment, en descend 5 de même qu'un autre pilote du VF-15, le Lt/jg R. Carr. Deux pilotes du Hornet firent de même au-dessus de Guam : l'Ens. W.B. Webb, 6 confirmés et 2 probables et le Lt R.L. Reiserer, du VF(N)-76, avec 5 succès. Le Lt/jg Alex Vraciu, du VF-16, as des as déjà à l'époque, abat 6 Judys.

Tard dans l'après-midi du 20 juin, les avions de reconnaissance et les sous-marins localisent Ozawa, en repli vers l'ouest. Mitscher décide d'attaquer et lance l'offensive à 550 km des navires japonais. 96 Hellcats escortent 131 bombardiers en piqué et torpilleurs, qui passent à l'attaque deux heures avant le crépuscule. Le VF-16 est le plus engagé mais 5 autres Squadrons remportent des victoires, notamment le VF-10 de l'Enterprise (7 confirmées) et le VF-14 du Wasp (5 victoires au-dessus des tankers japonais). 65 des 80 avions japonais en l'air sont détruits. Les Avengers torpillent le porte-avions japonais Hiyo (ceux du Belleau Wood, peut-être un du Bunker Hill ?) ; mais dans le long retour nocturne, 70 appareils se crashent du fait des dégâts subis ou d'une panne de carburant dont 14 Hellcats. 20 Hellcats ont donc été perdus en tout.

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La division de porte-avions japonais n°3 sous le feu des avions américains, en fin d'après-midi du 20 juin 1944. A droite, le croiseur évoluant en cercle est le Chokai ou le Maya. Derrière, on aperçoit le porte-avions léger Chiyoda.


Au total, la bataille coûte 123 avions à la TF 58, mais les Japonais souffrent bien plus : 2 porte-avions d'escadre et 1 porte-avions léger ont sombré, 2 tankers également et 420 avions ont été détruits. En outre, un autre porte-avions d'escadre, 2 porte-avions légers, un cuirassé et un croiseur lourd sont touchés, ainsi qu'un tanker. On critique encore l'opportunité manquée par Spruance de détruire la flotte japonaise, mais cette bataille eut des conséquences importantes sur les suites de la guerre du Pacifique, nous l'avons déjà évoqué.

Sources

Les as américains aux Philippines, traduction française des ouvrages Helldiver Units of World War Two, Barrett Tillman, Osprey, 1997 ; Hellcats Aces of World War Two, Barett Tillman, Osprey, 1996 ; P-38 Lightning Aces of the Pacific and CBI, John Stanaway, Osprey, 1997 ; Paris, Les Combats du Ciel, Del Prado, 2000.

COSTELLO (John), La guerre du Pacifique, tome II : des prémices de la victoire à l'apocalypse d'Hiroshima, traduit par Claude Bernanose, Paris, Pygmalion, 1982 (1981 pour la parution originale).

WILLMOTT (H.P.), La guerre du Pacifique 1941-1945, Paris, Atlas des guerres, Autrement, 2001.

Liens vidéos :


http://www.worldwar2database.com/movies ... sea_T1.mov
Vidéo noir et blanc.

http://kids.s24.xrea.com/heiwa/douga/19/mariana1.mpg

http://kids.s24.xrea.com/heiwa/douga/19/reite.mpg

http://www.sigx.net/russr/ww2-footage/Pacific_aa.avi
Vidéo en couleur : dogfights entre Hellcats et Zéros pour l'essentiel (2 mn 41 s).
Dernière édition par Kelilean le 22 Jan 2006, 18:35, édité 4 fois.


 

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Nouveau message Post Numéro: 2  Nouveau message de Kelilean  Nouveau message 21 Jan 2006, 17:35

Pour info, je viens d'effectuer une refonte partielle de ce vieil article ci-dessus.

Amicalement,

:wink:


 

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Nouveau message Post Numéro: 3  Nouveau message de Tyrex  Nouveau message 22 Jan 2006, 08:46

Je trouve qu'il est un peu exagéré de traiter la bataille des Philipines comme d'un tournant de la guerre dans le Pacifique tout de meme.

A cette epoque les japonais n'ont plus grand chose à opposer si ce n'est la ruse et le desespoir. L'aeronavale n'existe plus. La marine n'existe presque plus. L'industrie est d'ors et dejà asphyxié par les sous marins.
Il ne reste en fait plus que les forces terrestres. Et encore les bonnes unités sont concentrés en Chine (où les japonais lancent des offensives), en Birmanie (pour contrer sans succés les attaques des britaniques) et en Mandchourie (pour contrer les troupes russes qui commencent à s'agiter).
Bref c'est plus un coup de grace qu'un tournant.

Les tournants se firent plutot du cote de Midway et de Guadalcanal.


 

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Nouveau message Post Numéro: 4  Nouveau message de Kelilean  Nouveau message 22 Jan 2006, 13:03

Je trouve qu'il est un peu exagéré de traiter la bataille des Philipines comme d'un tournant de la guerre dans le Pacifique tout de meme.

A cette epoque les japonais n'ont plus grand chose à opposer si ce n'est la ruse et le desespoir. L'aeronavale n'existe plus. La marine n'existe presque plus. L'industrie est d'ors et dejà asphyxié par les sous marins.
Il ne reste en fait plus que les forces terrestres. Et encore les bonnes unités sont concentrés en Chine (où les japonais lancent des offensives), en Birmanie (pour contrer sans succés les attaques des britaniques) et en Mandchourie (pour contrer les troupes russes qui commencent à s'agiter).
Bref c'est plus un coup de grace qu'un tournant.

Les tournants se firent plutot du cote de Midway et de Guadalcanal.


Cher Tyrex,

On est d'accord concernant la bataille de la mer des Philippines : ce n'est pas un tournant sur le plan militaire. En revanche, au niveau psychologique et quand on regarde avec le recul le déroulement de la guerre du Pacifique, cette bataille a une certaine importance : elle démontre la supériorité incontestable des Etats-Unis et fait la preuve de leur suprématie complète : l'aéronavale japonaise décimée ne se risque d'ailleurs plus ensuite à l'affronter, à la bataille du golfe de Leyte la force d'Ozawa servant d'appât pour Halsey n'alignant plus que quelques dizaines d'avions pour jouer le jeu. Bien plus, comme je le faisais remarquer, il est certain que la défaite cinglante des Japonais dans la mer des Philippines accélère l'idée d'utiliser des avions-suicides.

Autre point intéressant, à débattre : il est vraisemblable que si les Alliés n'avaient pas maintenu le dogme intangible de la capitulation sans conditions établi lors de la conférence de Casablanca, il aurait été sans doute possible de négocier à ce moment-là avec les Japonais. Mais vu les circonstances, il était alors trop tard, ce qui allait entraîner une résistance de plus en plus désespérée de la part de l'empire nippon, provoquant en retour un acharnement des Américains à les vaincre complètement (d'où le recours aux bombes atomiques, même si ce n'est bien sûr pas la seule raison loin de là, on en a déjà souvent discuté ici).

Quant aux tournants représentés par Midway et Guadalcanal, la première bataille marque il est vrai l'échec d'une certaine pensée stratégique japonaise accompagné de pertes sensibles, mais elle a surtout pour résultat à mon sens de redonner l'initiative aux Etats-Unis. Guadalcanal par contre, qui rappelons-le est une campagne s'étendant d'août 1942 à février 1943, peut-être beaucoup plus considérée comme un tournant pour des raisons que j'ai là encore déjà évoquées dans d'autres sujets.

Amicalement,

:wink:


 

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Nouveau message Post Numéro: 5  Nouveau message de romualdtaillon  Nouveau message 22 Jan 2006, 15:36

Kelilean a écrit: On est d'accord concernant la bataille de la mer des Philippines : ce n'est pas un tournant sur le plan militaire. En revanche, au niveau psychologique et quand on regarde avec le recul le déroulement de la guerre du Pacifique, cette bataille a une certaine importance : elle démontre la supériorité incontestable des Etats-Unis et fait la preuve de leur suprématie complète : l'aéronavale japonaise décimée ne se risque d'ailleurs plus ensuite à l'affronter, à la bataille du golfe de Leyte la force d'Ozawa servant d'appât pour Halsey n'alignant plus que quelques dizaines d'avions pour jouer le jeu. Bien plus, comme je le faisais remarquer, il est certain que la défaite cinglante des Japonais dans la mer des Philippines accélère l'idée d'utiliser des avions-suicides.


Je partage tout à fait votre point de vue quant à l'impact psychologique de ces défaites pour Hiro Hito et son entourage. Alors qu'il était toujours en "mode offensif", Hiro Hito réalisa alors pour la première fois le caractère désespéré de sa situation.

Kelilean a écrit:Autre point intéressant, à débattre : il est vraisemblable que si les Alliés n'avaient pas maintenu le dogme intangible de la capitulation sans conditions établi lors de la conférence de Casablanca, il aurait été sans doute possible de négocier à ce moment-là avec les Japonais. Mais vu les circonstances, il était alors trop tard, ce qui allait entraîner une résistance de plus en plus désespérée de la part de l'empire nippon, provoquant en retour un acharnement des Américains à les vaincre complètement (d'où le recours aux bombes atomiques, même si ce n'est bien sûr pas la seule raison loin de là, on en a déjà souvent discuté ici).


Sur ce point, je suis toutefois en complet désaccord et à cet effet, je dresse ici un bref portrait des tractations et débats qui eurent lieu à Tokyo pendant les combats.

Confronté aux premières défaites de juin, Hiro Hito eut comme première réaction de fouetter le moral de ses troupes. Le 17, il déclara à l'amiral Shimada : "Elevez le niveau de combat, faites un effort exceptionnel; achevez une splendide victoire comme au temps de la bataille navale de la mer du Japon (lors de la guerre contre la Russie). Le 18, il confia à Tojo : "Si jamais nous perdons Saipan, des attaques aériennes soutenues contre Tokyo vont suivre. Peu importe ce que cela coûte, nous devons tenir pied là-bas."

Informé dans les jours suivants que la situation à Saïpan était devenu sans espoir, Hiro Hito réfuta cet avis et ordonna à Shimada de recapturer l'île. Travaillant jour et nuit, l'état-major tenta de trouver une solution et compléta une proposition d'attaque le 21. Le 24, après que l'ensemble du quartier-général de la marine ait fermement manifesté son oposition, Tojo et Shimada informèrent l'empereur que Saïpan était irrémédiablement perdue.

Fou de rage, Hiro Hito ordonna alors la tenue d'une assemblée conjointe des amiraux de la marine et généraux de l'infanterie afin d'entendre de vive voix leurs arguments. Cette réunion eut lieu le 25 juin, en présence également de Tojo et des chefs de cabinet de l'empereur. Les millitaires y maintinrent respectueusement mais fermement leur position. Après les avoir écouté, Hiro Hito leur demanda de consigner leur argumentation par écrit et quitta la réunion en claquant la porte.

Désireux de démontrer son esprit d'initiative, Tojo anonca alors que l'armée allait devoir maintenant mettre en application les attaques de "bombes-ballons" et présenta le plan d'attaquer les côtes américaines avec 30 000 ballons chargés d'armes chimiques. Il ne semble pas que ce plan ait amélioré l'humeur de l'empereur. Dans son journal, son frère, le prince Takamatsu note : "L'empereur ne réalise pas la gravité de la situation. Il s'accroche rigidement à la hiérarchie bureaucratique et est susceptible de congédier quiconque ose outrepasser sa juridiction; il s'enflamme fréquemment."

Tout ceci pour vous dire que, très loin de penser à négocier avec les alliés, Hiro Hito tentait encore à ce moment de s'accrocher à des solutions possibles de reconquête de son "Grand empire est-asiatique". Il faudra encore plusieurs mois à l'empereur pour se faire à l'idée que le Japon puisse se contenter de ses conquêtes en Corée, en Manchourie et en Chine. A l'époque de la perte des Mariannes, il prend seulement conscience que le Japon peut être arrêté et qu'il ne sera peut-être pas le maître du Pacifique...


 

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Nouveau message Post Numéro: 6  Nouveau message de Kelilean  Nouveau message 22 Jan 2006, 17:19

Sur ce point, je suis toutefois en complet désaccord et à cet effet, je dresse ici un bref portrait des tractations et débats qui eurent lieu à Tokyo pendant les combats.

Confronté aux premières défaites de juin, Hiro Hito eut comme première réaction de fouetter le moral de ses troupes. Le 17, il déclara à l'amiral Shimada : "Elevez le niveau de combat, faites un effort exceptionnel; achevez une splendide victoire comme au temps de la bataille navale de la mer du Japon (lors de la guerre contre la Russie). Le 18, il confia à Tojo : "Si jamais nous perdons Saipan, des attaques aériennes soutenues contre Tokyo vont suivre. Peu importe ce que cela coûte, nous devons tenir pied là-bas."

Informé dans les jours suivants que la situation à Saïpan était devenu sans espoir, Hiro Hito réfuta cet avis et ordonna à Shimada de recapturer l'île. Travaillant jour et nuit, l'état-major tenta de trouver une solution et compléta une proposition d'attaque le 21. Le 24, après que l'ensemble du quartier-général de la marine ait fermement manifesté son oposition, Tojo et Shimada informèrent l'empereur que Saïpan était irrémédiablement perdue.

Fou de rage, Hiro Hito ordonna alors la tenue d'une assemblée conjointe des amiraux de la marine et généraux de l'infanterie afin d'entendre de vive voix leurs arguments. Cette réunion eut lieu le 25 juin, en présence également de Tojo et des chefs de cabinet de l'empereur. Les millitaires y maintinrent respectueusement mais fermement leur position. Après les avoir écouté, Hiro Hito leur demanda de consigner leur argumentation par écrit et quitta la réunion en claquant la porte.

Désireux de démontrer son esprit d'initiative, Tojo anonca alors que l'armée allait devoir maintenant mettre en application les attaques de "bombes-ballons" et présenta le plan d'attaquer les côtes américaines avec 30 000 ballons chargés d'armes chimiques. Il ne semble pas que ce plan ait amélioré l'humeur de l'empereur. Dans son journal, son frère, le prince Takamatsu note : "L'empereur ne réalise pas la gravité de la situation. Il s'accroche rigidement à la hiérarchie bureaucratique et est susceptible de congédier quiconque ose outrepasser sa juridiction; il s'enflamme fréquemment."

Tout ceci pour vous dire que, très loin de penser à négocier avec les alliés, Hiro Hito tentait encore à ce moment de s'accrocher à des solutions possibles de reconquête de son "Grand empire est-asiatique". Il faudra encore plusieurs mois à l'empereur pour se faire à l'idée que le Japon puisse se contenter de ses conquêtes en Corée, en Manchourie et en Chine. A l'époque de la perte des Mariannes, il prend seulement conscience que le Japon peut être arrêté et qu'il ne sera peut-être pas le maître du Pacifique...


Réflexions très intéressantes. Cela n'entre pas forcément en contradiction avec ce que j'affirmais auparavant : certes, l'empereur s'accroche à sa volonté de combattre jusqu'au bout contre les Alliés dans le Pacifique, mais ses projets restent pour le moins chimériques, la remarque de son frère que vous citez est d'ailleurs éclairante à ce sujet.

Evidemment, même si par la bataille de la mer des Philippines la défaite japonaise se profile nettement à l'horizon, cela n'a pas empêché la détermination des Japonais de se maintenir intacte ou presque. Celle-ci repose sur tout un ensemble de traditions et de conceptions culturelles ainsi que nationales propres au Japon, qui se considère entre autres comme invincible.
Je mentionnais juste une hypothèse : si les conditions de la capitulation exigée par les Alliés n'avaient pas été aussi draconiennes, aurait-on pu arriver à un accord, ce qui certainement n'aurait pas été chose facile connaissant le tempérament des Japonais, dont nous venons de discuter abondamment ? Nous le ne saurons jamais, mais il est intéressant de le soulever.

Amicalement,

:wink:


 

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Nouveau message Post Numéro: 7  Nouveau message de romualdtaillon  Nouveau message 22 Jan 2006, 19:16

Kelilean a écrit:
Je mentionnais juste une hypothèse : si les conditions de la capitulation exigée par les Alliés n'avaient pas été aussi draconiennes, aurait-on pu arriver à un accord, ce qui certainement n'aurait pas été chose facile connaissant le tempérament des Japonais, dont nous venons de discuter abondamment ? Nous le ne saurons jamais, mais il est intéressant de le soulever.


C'est intéressant en effet mais dans cette hypothèse il y a de plus le problème de l'opinion publique états-unienne. Il ne faut pas perdre de vue qu'en 1944, le Japon représente, bien plus que l'Allemagne, l'ennemi à abattre pour les américains assoifés de vengeance contre un opposant qui 1) les attaqué traitreusement et 2) a maltraité "ses enfants" en bafouant toutes les règles internationales sur le traitement des prisonniers de guerre. Jamais les américains n'auraient accepté que leur président négocie une trève avec "l'empire du mal". Pour laver l'image de Hiro Hito, Mac Arthur a d'ailleurs dû recourir à une stratégie publicitaire intensive.

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Nouveau message Post Numéro: 8  Nouveau message de Kelilean  Nouveau message 22 Jan 2006, 20:01

C'est intéressant en effet mais dans cette hypothèse il y a de plus le problème de l'opinion publique états-unienne. Il ne faut pas perdre de vue qu'en 1944, le Japon représente, bien plus que l'Allemagne, l'ennemi à abattre pour les américains assoifés de vengeance contre un opposant qui 1) les attaqué traitreusement et 2) a maltraité "ses enfants" en bafouant toutes les règles internationales sur le traitement des prisonniers de guerre. Jamais les américains n'auraient accepté que leur président négocie une trève avec "l'empire du mal". Pour laver l'image de Hiro Hito, Mac Arthur a d'ailleurs dû recourir à une stratégie publicitaire intensive.


D'accord sur ce problème critique ; d'ailleurs, il faut rappeler que la guerre dans le Pacifique a été mené du côté américain jusque dans une optique parfois "raciste", contre les vilains petits hommes jaunes, et autres préjugés du même tonneau. Cela tranche évidemment avec la guerre contre l'Allemagne nazie et l'Italie fasciste. Evidemment, l'attaque de Pearl Harbour y est pour beaucoup, mais le fond xénophobe à l'égard des Japonais reposait certainement sur des bases déjà solides. L'entrée en guerre l'a simplement exacerbé et instrumentalisé.

Pourtant, malgrè cette remarque, il faut noter aussi que la rigueur des combats dans le Pacifique a beaucoup choqué l'opinion publique américaine de l'arrière, surtout après les premières images et vidéos tournées spécialement à cet effet suite aux terribles combats de l'opération amphibie Galvanic (novembre 1943), avec la prise sanglante de Tarawa. Et les choses ne vont pas aller en s'arrangeant jusqu'en 1945, la prise même de Saïpan par exemple étant là aussi très coûteuse. La xénophobie et l'esprit de revanche américains étaient-ils plus forts que le prix du sang à verser pour une victoire complète ? Là encore, intéressante question.

Amicalement,

:wink:
Dernière édition par Kelilean le 23 Jan 2006, 18:26, édité 1 fois.


 

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Nouveau message Post Numéro: 9  Nouveau message de Tyrex  Nouveau message 23 Jan 2006, 18:10

il faut rappeler que la guerre dans le Pacifique a été mené du côté américain jusque dans une optique parfois "raciste", contre les vilains petits hommes jaunes, et autres préjugés du même tonneau


C'est cette attitude qui va conduire d'ailleurs les USA à etre le second pays à mettre en place des camps de concentration ethniques durant cette guerre (pour peu de temps heuresement et dans des conditions bien plus humanitaires que les nazis).


 

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Nouveau message Post Numéro: 10  Nouveau message de romualdtaillon  Nouveau message 23 Jan 2006, 20:27

Tyrex a écrit:
il faut rappeler que la guerre dans le Pacifique a été mené du côté américain jusque dans une optique parfois "raciste", contre les vilains petits hommes jaunes, et autres préjugés du même tonneau


C'est cette attitude qui va conduire d'ailleurs les USA à etre le second pays à mettre en place des camps de concentration ethniques durant cette guerre


Les 70 "camps d'internement" états-uniens n'étaient pas du tout basés sur la race. A Crystal city, Texas, par exemple, les américains d'origine allemande, italienne ou japonaise étaient tous amalgamés dans un même ensemble divisés en quartier. Certains avaient même des activités communes comme cet orchestre composé de japonais et d'allemands. En ce sens, cette initiative essentiellement politique était beaucoup moins raciste que la politique de ségrégation en vigueur contre les noirs (ou même plus subtilement contre les jaunes) dans l'ensemble du pays.


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Tyrex a écrit:(pour peu de temps heuresement et dans des conditions bien plus humanitaires que les nazis).


Vous avez raison de le souligner. La situation n'est absolument pas comparable. Qu'il suffise de mentionner qu'il y avait dans des camps comme celui de Crystal city des écoles et des équipes sportives. La décision de créer ces camps a entraîné beaucoup d'injustices mais on est très loin des travaux forcés et des tortures infligées aux captifs par les allemands et les japonais, ces derniers qualifiant officiellement les prisoniers de bétail ...


 

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