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La Chine dans la guerre

Moins connue que les batailles du front Européen, la guerre du Pacifique n'en reste pas moins tout autant meurtrière et décisive dans la fin de la seconde guerre mondiale.
MODERATEUR ; alfa1965

La Chine dans la guerre

Nouveau message Post Numéro: 1  Nouveau message de HistoQuiz  Nouveau message 17 Fév 2004, 18:45

Hello à tous!
Voici un très court résumé sur la Chine dans la guerre

Dès la fin du XIXème siècle, une rivalité s'instaura entre la Chine et le Japon.
Cette rivalité résultait des réactions différentes des deux pays face visées colonialistes des puissances occidentales.

Jamais la chine ne pouvait imaginer qu'un jour,les Occidentaux parviendraient à s'établir en Chine. Pourtant, elle fut incapable d'empêcher les pays occidentaux de se tailler des "sphères d'influence" dans un pays en voie de désagrégation rapide *.

Au contraire, le Japon, qui avait reconnu la supériorité techniques des pays occidenataux, choisit de les imiter (en créant particulièrement une armée sur le modèles Européen).

Au cours de la guerre sino-japonaise de 1894-1895, il devint clair que le Japon songeait à coloniser l'empire chinois. Au terme de ce conflit, la chine perdait son influence sur la Corée au profit du Japon qui s'adjugea également sa première colonie en Mandchourie. Mais la France, l'Allemagne et la Russie - qui avait des visées sur la Mandchourie - contraignirent le Japon à restituer leur conquête. Les Russes s'installèrent ainsi en Mandchourie à mondre frais, ce qui amena la guerre russo-japonaise (1904-1905)**

La victoire Japonaise permit à ce pays de gagner sa place parmi les grandes puissances : la Corée passait sous protectorat japonais et la Mandchourie devenait "sphère d'influence" du Japon.

Au cours des années qui suivirent, le Japon continua son industralisation et se renforça tandis que la Chine tombait progressivement dans la chaos.
Le 10 octobre 1911, le peuple se révoltait contre le pouvoir et proclama la république.
Les nouveaux dirigeants tentèrent de moderniser le pays, à l'image du Japon, mais sans succès. Les perpétuelles guerres civiles profitèrent au Japon qui dévéloppaient leurs intérêts militaires et commerciaux.

En 1920, la chine parvint presque a réaliser son unité avec l'arrivée au pouvoir d'un homme de premier plan : le maréchal Tchang Kaï chek. Celui-ci créa sa capitale à Nankin et se lança dans des réformes économiques, militaires et industrielles.

Allié un temps des soviétiques, il se sépara d'eux en 1927 et poursuivit ses réformes qui commençaient à porter ses fruits malgré l'opposition des communistes qui dominaient le sud-est du pays.

Les Japonais étaient inquiets des succès chinois et de la rennaisance de la Chine. Les Chinois se rendant compte que le Japon étant le principal obstacle à leur redressement boycottèrent tous les produits japonais.
En représailles, les Japonais istaurèrent désordre et l'insécurité.
En 1931, ils déposèrent une bombe sur la voie ferrée près de Moukden en Mandchourie.
Profitant de cet "incident", les Japonais osèrent prétendre que les Chinois étaient incapables de maintenir l'ordre en Mandchourie. En représailles, l'armée japonaise, massée à Port Arthur conquis la totalité de la Mandchourie, qui devint Etat "indépendant" sous le nom de Mandchoukouo.
Les Japonais y placèrent Pou Yi, le "bébé empereur" déposé en 1911 , à la tête de cet Etat fantoche.
Ces événements exacerbèrent le ressentiment des chinois et le boycott s'étendit à l'ensemble du pays.
En réponse, les troupes japonaises débarquaient à Changhaï (centre de l'activité du boycott) le 28 janvier 1932.
Durant plusieurs semaines, une armée chinoise tint tête aux envahisseurs mais les Japonais firent venir des renforts. Le 4 mars, les derniers défenseurs de la ville durent quitter la ville.

Cette agression flagrante du Japon servit Tchang Kaï chek : l'unité du pays se poursuivait. Son emprise sur le peuple se consolidait. Les soulèvements des "seigneurs de la guerre" étaient réprimés et les communistes étaient refoulés dans le Nord-Ouest de la Chine. Les Chinois se rendaient enfin compte que l'unité était nécessaire pour faire face à l'invasion japonaise.
En 1936, Tchang Kaï chek et Mao Tsé Toung mettaient enfin un terme à la guerre civile pour s'unir contre les Japonais. Tokyo comprit alors que ses tentatives d'affaiblissement et de division de la Chine ne pourraient pas aboutir. Le gouvernement japonais décida donc de renverser Tchang Kaï chek et de conquérir la totalité du territoire chinois. L'ordre fut donné de créer un incident donnant prétexte à une invasion : ce fut l'incident du pont de Marco Polo, le 7 juillet 1937.

En 1937, l'armée japonaise comptait pour cette opération environ 300 000 hommes, bien équipés et bien entraînés. 150 000 Mandchous et Mongols commandés par des officiers japonais complétaient l'effectif sans compter 2 000 000 de réservistes sur le sol japonais.
Ces forces terrestres bénéficiaient de l'appui d'une marine parmi les plus modernes. Enfin, marine et l'armée disposaient d'une excellente aviation.
Les chinois, quant à eux, disposaient de 2 000 000 de soldats, mal équipés et mal entraînés, ne possédant que peu d'artillerie et d'avions. Enfin, la chine ne possédait pas de marine digne de ce nom, n'avaient pas de réserves instruites et peu d'officiers avaient les capacités pour mener une guerre moderne.
Les Japonais passèrent à l'action le 7 juillet 1937 sur le pont de Marco Polo. Cette nuit là, les soldats japonais attaquèrent les gardes chinois qui gardaient le pont. De Mandchourie, les troupes japonaises déferlèrent sur la chine du Nord en direction de Pékin. Les autorités japonaises expliquèrent qu'il s'agissait de représailles à la suite d'une attaque sans provocation de la part des Chinois.

Dans les semaines qui suivirent, les forces Japonaises occupèrent rapidement Pékin et Tien-Tsin et se dirigèrent vers le sud.
Le 8 août, la marine japonaise débarquait de nombreuses troupes à Changhaï. Ces troupes se heurtèrent à une forte résistance de l'armée chinoise. Pour éviter une défaite, les Japonais durent faire venir en hâte des renforts. Il fallut plusieurs semaines aux Japonais pour venir à bout de la résistance Chinoise. En octobre, de nouveaux débarquements furent réalisés au nord et au sud de changhaï permirent aux Japonais de vaincre la résistance chinoise.
Le 8 novembre, la ville tombait et les Japonais se lançaient à la poursuite des survivants se dirigeant vers Nankin.
Le 13 décembre, les Japonais prenaient Nankin, ravageant la ville et se livrant à un véritable massacre : 300 000 civils furent tués et 20 000 femmes y furent violées.
Quelques jours auparavant, Tchang Kaï chek avait transféré sa capitale en Chine centrale et continuait à diriger la défense. Rapiedement, les Japonais durent faire face à une résistance de plus en plus dure et durent arrêter leur offensive sur le fleuve Jaune.

Se rendant compte que la conquête de la Chine serait plus ardue que prévu, les Japonais se renforcèrent et préparèrent une nouvelle offensive. Début 1938, ils reprirent leur avance dans le nord-est de la Chine et poussaient dans le sud vers Siu-Tchéou (centre ferroviaire). L'offensive puissante des Japonais ne put être enrayée par les troupes chinoises qui se battirent avec l'énergie du désespoir, harcelant sans cesse les troupes nippones et leur infligeant des pertes importantes.
Lorsque les Japonais approchèrent de Siu-Tchéou, Tchang Kaï chek fit exécuter par le général Li Tsoung Yen une attaque surprise qui isola
60 000 soldats japonais à Taï-Tchouang.
Au bout de plusieurs jours de combats, les Japonais parvinrent à s'échapper mais laissaient 20 000 morts sur le terrain.
Cette défaite était la première défaite importante de l'histoire moderne infligée aux Japonais. Le peuple chinois exultait.

Réorganisés, avides de veangeance, les Japonais reprirent leur attaque. Siu-Tchéou tombait à la fin mai 1938 et les Japonais occupaient la région nord du fleuve Jaune - Houang-Ho -
De Siu-Tchéou, les Japonais voulaient poursuivre leur avance au sud vers Han-Keou afin de faire la jonction avec une autre colonne venant de l'est et remonter le Yang-Tsé-Kiang. Afin d'enrayer la progression japonaise, les chinois prirent une décision incroyable : détruire les digues du fleuve Jaune près de Siu-Tchéou. Ce désastre immobilisa les forces japonaises qui se retrouvèrent dans un territoire totalement inondé : les hommes, les véhicules, le ravitaillement japonais furent submergés par les eaux dans un rayon d'une centaine de kilomètres. L'offensive vers le nord fut stoppée mais celle visant Han-Keou fut poursuivie. Après d'âpres combats, Han-Keou tombait le 25 octobre 1938.

Privés de leur régions les plus fertiles, les chinois continuaient le combat. Tchang Kaï chek déplaça sa capitale à Tchong-King et ordonna à ses troupes de pratiquer la politique de la "terre brûlée" et de harceler les troupes japonnaises.

En octobre 1938, les Japonais débarquaient près de Hong-Kong et s'emparèrent de Canton. Avec la perte de ce port, vital pour le ravitaillement, la Chine se retrouvait presque complètement isolée.
Après la conquête de tous ces nouveaux territoires, le Japon décida de consolider ses positions. En 1939, il se lança dans la conquête des ports de mer, espérant empêcher tout ravitaillement extérieur. Les Japonais espéraient ainsi amener Tchang Kaï chek à la capitulation.
Une fois ses principaux ports perdus en 1939 et 1940, la chine ne disposait plus que deux voies de ravitaillement : la voie ferrée de Haiphong à Nan-Ning par l'Indochine française et la route de la Birmanie britannique (très sinueuse), de Rangoon à Kouen-Ming.

La guerre en Europe allait permettre aux Japonais de couper ces deux routes. Profitant de la défaite française, les Japonais s'emparèrent des ports et des terrains d'aviation de la colonie française : la voie ferrée de Haiphong à Nan-Ning était coupée.
La chine ne disposait plus que de la route de la Birmanie de Rangoon à Kouen-Ming.
C'est alors que le Japon demanda à la Grande-Bretagne de fermer cette route. La Grande-Bretagne, qui venait de subir une grave défaite dans les Flandres et craignant une invasion de son sol par les armées allemandes, s'inclina à regret devant les menaces japonaises. Le 18 juillet 1940, Winston Churchill fit fermer la route de Birmanie.

La Chine était complètement isolée mais continuait le combat.
1940 : année cruciale ! Les USA décidaient enfin d'apporter leur aide aux nations attaquées. Avec la loi "Prêt-bail", ils fournirent à la Grande-Bretagne armes et matériels afin de poursuivre la lutte.

A la fin de 1940, lorsque Churchill sentit que son pays était plus fort après sa victoire sur les Allemands lors de la bataille de l'Angeterre, il donna l'ordre le 18 octobre de rétablir la circulation sur la route birmane. Le ravitaillement "Prêt-bail" arriva enfin à Kouen-Ming. Fin 1940, les Japonais étendirent l'occupation de l'Indochine et équipèrent les terrains d'aviation à partir desquels les avions japonais bombardaientla partie chinoise de la route birmane et, en juillet 1941, ils occupaient la totalité de l'Indochine française.
En réponse, le président Roosevelt imposa un embargo sur tous les produits américains destinés au Japon. Sans pétrole ni acier, le Japon ne pouvait qu'attaquer : ce fut Pearl Harbor. L'offensive japonaise dans le Pacifique obligea les Japonais à suspendre leur action offensive en Chine. Les opérations aériennes furent également ralenties. Ralentisement dû en partie aux pertes infligées aux bombardiers japonais par les "Tigres volants" composés par des pilotes américains volontaires commandés par le colonel Chennault.

Au moment ou les Britanniques subissaient une défaite en Birmanie, Tchang Kaï chek décida de porter secours à la Birmanie afin de sauver sa seule et unique voie de ravitaillement. D'abord réticents (suite à une querelle de frontière entre les deux pays), les Britanniques acceptèrent finalement l'aide Chinoise.
Tchang Kaï chek dépêcha aussitôt deux armées fortes de 30 000 hommes qui partirent de Kouen-Ming. A leur arrivée en Birmanie, les Anglais avaient quitté Rangoon.
La Vème armée chinoise, après avoir atteint Lashio, fin de la route birmane, fut transportée en Birmanie centrale. Le 19 mars, la division prit position à Toungoo pour arrêter les Japonais. La VIème armée, quant à elle, plus faible et plus réduite, continua à pied, à partir de Lashio, vers le sud afin de s'opposer à une éventuelle attaque japonaise venant du Siam (Thaïlande).
Ce corps expéditionnaire chinois était placé sous le commandement d'un américain, le général Stilwell depuis peu à la tête d'une mission militaire américaine.Tchang Kaï chek en avait fait son chef d'état-major avant de lui confier ce commandement.
Le 21 mars 1942, les Japonais attaquaient en Birmanie centrale et la Vème armée chinoise subit de plein fouet l'assaut japonais. Les Chinois repoussèrent plusieurs assauts de front mais furent encerclés. Les Chinois se battirent avec rage. La 200ème division repoussa toutes les tentatives de percée des japonais. Après plusieurs jours d'encerclement, cette courageuse division réussit à percer les lignes japonaises et à prendre position sur la voie ferrée.
Les Japonais portèrent alors leurs efforts sur Yenangyaung et son pétrole. Cette région était encore sous contrôle Anglais. La 1ère division birmane des Britanniques se trouva mi-avril complètement encerclée et près de l'effondrement. Le général Stilwell décida d'envoyer à son secours la 38ème division chinoise qui attaqua les Japonais. Grâce à leur intervention, les Anglais purent briser l'encerclement. Le 19 avril, les Japonais attaquèrent la VIème armée chinoise à Taunggy qui tomba rapidement sous l'attaque des chars japonais. Les forces japonaises remontaient vers le nord, menacant Lashio qui tomba le 29 avril.

La route de la birmanie était coupée.

Les Japonais se retournèrent alors vers le sud-ouest et menacèrent Mandalay.
Le commandant en chef britannique, le général Alexander, décida alors de battre en retraite vers les Indes à travers les montagnes de la frontière indo-birmane.
L'attaque japonaise sur Lashio dispersa les forces chinoises de Birmanie. Trois divisions chinoises atteignirent le Yunnan. Deux divisions se replièrent, vers le nord à Myitkyina, dans des conditions atmosphériques déplorables, attaquées par les Japonais et survécurent grâce aux vivres parachutées par les anglo-américains.. La 22ème division réussit à franchir les montagnes séparant l'Inde de la Biramnie en suivant une piste très dangereuse, au milieu des cadavres des réfugiés. Elle atteint enfin la vallée du Brahmapoutre, au nord de l'Inde, en juillet et août. LA 96ème division, quant à elle, parvint par miracle à gagner le Yunnan, à la fin de l'été, en passant par les chaînes de l'Himalaya, complètement dépourvues de pistes.

En 1943, privée du ravitaillement de la route de la Birmanie, la chine ne pouvait entreprendre des actions importantes. Seules les actions de guérilla se firent plus virulentes.
Quant aux Japonais qui subissaient les attaques américaines dans le Pacifique, ils étaient n'étaient pas mécontents de se borner à rester sur la défensive en Chine.
A la fin de l'année, le conflit sino-japonais était au point mort.
Les Japonais n'avaient pas réussi à abattre la Chine et devaient maintenir sur le continent près d'un million de soldats.

A la fin de l'année 1943, l'armée japonaise est désormais condamnée à la défensive le Japon décide de régler le sort de la chine en lancant une importante opération visant à établir la liaison entre l'Indochine et les territoires occupés du nord de la Chine.
L'opération est un succès : l'armée chinoise s'est effondrée, Tchang Kaï-chek est discrédité, les bases aériennes américaines sont perdues, l'empire continental nippon se retrouve consolidé.
Mais les Américains trouvent vite la parade, en mouillant des mines dans le détroit de Corée, ce qui accroît l'isolement du Japon, déjà étranglé par l'action des sous-marins américains.
Le sort du japon allait se jouer dans le Pacifique avec la prise d'Iwo-Jima, d'Okinawa...
Le Japon était assiégé.
Les bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki précépitèrent sa chute. Le 14 août, l'Empereur Hiro Hito déclara : "Nous ne voyons plus qu'une seule façon pour le Japon de se sauver. C'est la raison pour laquelle nous avons pris la détermination d'endurer l'inendurable et de supporter l'insupportable".
Le 2 septembre 1945, le Japon signait l'acte de reddition à bord du cuirassé USS Missouri. La fin de cette guerre longue de 8 ans mettait enfin un terme aux souffrances des Chinois. 10 000 000 de civils y furent massacrés et 7 700 000 soldats chinois moururent durant les combats.

Hélas, le peuple chinois allait bientôt subir d'autres tourments avec l'arrivée au pouvoir du Parti Communiste Chinois...


Je pense que l'on peut dire que la victoire des Anglo-Américains est due pour une bonne part à l'héroïque résistance du peuple chinois. Il faut leur rendre cet hommage !!!


*Depuis de nombreuses années, la Chine était le théâtre de nombreux mouvements de révoltes. En effet, les Chinois voulaient retrouver une identité nationale contre l'envahisseur mandchou qui, depuis 200 ans, dirigeait l'Empire et imposait ses coutumes. Ces mouvements réclamaient des réformes de l'impôt, une redistribution des terres et l'émancipation de la femme. En plus de ces difficultés intérieures, l'Empire de Chine se trouvait affaibli par une défaite contre le Japon en 1895 à Port Arthur et par le partage des zones d'influence depuis la guerre de l'opium, entre les pays occidentaux : Russie, Allemagne, France et Angleterre. Dans ce climat insurrectionnel, un mouvement populaire et nationaliste, dirigé contre les classes possédantes et les dirigeants mandchous prit son essor : la secte des Boxers (signifiant " poings fermés ").
Le pouvoir impérial réussit à canaliser le mouvement en en faisant une véritable croisade contre les étrangers. En juin 1900, les Boxers envahirent les missions catholiques tuant ainsi de nombreux prêtres ainsi que les Chinois Chrétiens. Ils assiégèrent également le quartier des légations étrangère à Pékin durant 55 jours (les fameux "55 jours de Pékin").
Les Boxers parvinrent ainsi à inquiéter les européens vivant en Chine mais ils découvrirent très vite que les arts martiaux ne pouvaient rien face aux armes à feu des occidentaux. La réaction de l'Occident fut vive : les Boxers furent massacrés par un corps expéditionnaire envoyé d'Europe. Ce corps, commandé par le général allemand Alfred von Waldersee, occupa le port de T'ien-tsin le 14 juillet 1901 et entra à Pékin un mois plus tard.
Le 7 septembre 1901, l'insurrection des Boxers se terminait sur une nouvelle humiliation de la Chine impériale. L'impératrice douairière Ts'eu hi s'enfuit avec l'empereur Guangxu et revint en 1902, signant un traité désastreux pour la Chine. Par ce traité, la Chine devait verser d'énormes réparations financières aux Occidentaux. Ts'eu-hi dû également sacrifier certains princes de sa dynastie ayant participé aux événements. Les organisateurs des massacres reçurent "la permission de se suicider" tandis que les Boxers captifs étaient décapités. En apparence, le principal bénéficiaire de la révolte était le tsar de Russie, Nicolas II. Il en profita pour occuper la Mandchourie. Mais ce faisant, il excita contre lui le Japon, qui avait des visées sur cette province. Le 7 février 1904, la flotte de l'amiral Heihashiro Togo attaquait Port Arthur. La mort de l'impératrice et de celle de l'empereur Guangxu en 1908 entraîna l'avènement d'un prince de trois ans, Pu yi, précipitant l'effondrement de la dynastie, bien que des réformes aient été entreprises, celles-ci n'étaient pas été suffisantes pour assurer la survie de la dynastie.



**Ce confilt découla de la rivalité entre la Russie du tsar Nicolas II et le Japon de l'empereur Mutsuhito. C'est deux pays souhaitaient se créer un empire. La Chine était leur cible. La Russie remporta la première manche en occupant la province chinoise de Mandchourie (avec Port-Arthur) et la presqu'île de Liao Toung à la faveur de la révolte des Boxers (1900). Cette occupation permettait aux Russes de faire aboutir le Transsibérien dans une mer non gelée en hiver (Vladivostok, plus au nord, étant obstrué par la glace en hiver). La Russie installa une garnison importante à Port-Arthur, à l'extrémité de la presqu'île. Mais l'Angleterre du roi Edouard VII s'irrita de cet expansionnisme et promit au Japon de ne pas intervenir si celui-ci venait à attaquer la Russie. C'est ainsi que Port-Arthur fut attaqué sans déclaration de guerre préalable dans la nuit du 7 au 8 février 1904. La flotte de l'amiral Heihashiro Togo coula dans la rade 7 navires russes et bloqua la rade. Ayant le contrôle de la mer, les Japonais pouvaient ainsi débarquer en Corée et en Mandchourie en mai 1904. Devant cet affront, les Russes décidèrent d'envoyer par le cap de Bonne Espérance et l'océan Indien leur escadre de la Baltique commandée par l'amiral Rojdestvenski, rejointe par l'escadre de la mer Noire, pour débloquer Port-Arthur, mais il lui faudra 8 mois pour faire la traversée. Les japonais lancèrent une attaque générale contre la péninsule de Kouang Tong pour isoler Port-Arthur et repoussèrent les troupes russes, qui, mal conduites, allaient de défaites en défaites, et assiègèrent Port-Arthur. Au mois d'octobre 1904, une offensive de secours fut tentée par le général Kouropatkine pour dégager la ville. Cette offensive se solda par un nouvel échec. Le 2 janvier 1905, Port-Arthur capitulait. Reprenant l'offensive, les Japonais obligèrent les troupes de Kouropatkine à faire retraite au-delà de Moukden, où elles étaient retranchées derrière une puissante ligne de fortifications. Ces déboires de l'armée russe furent à l'origine d'une révolte sanglante à Saint-Pétersbourg le dimanche 22 janvier 1905. L'autocratie russe était sévèrement ébranlée de l'intérieur. Le Japon avait déjà presque gagné la guerre quand la flotte russe de l'amiral Rojdestvenski arriva enfin dans ses eaux. L'amiral Heihashiro Togo lui coupa la route le 27 mai 1905 à Tsushima et l'anéantit au terme d'une bataille de deux jours. Sur les 45 navires russes engagés, seuls deux destroyers et un croiseur réussirent à s'échapper et à gagner le port russe de Vladivostok. Six petits navires se réfugièrent dans des ports neutres où ils furent désarmés. Les autres furent coulés ou capturés par les Japonais. Plus de 5 000 Russes furent tués et 6 000 faits prisonniers. Les Japonais n'eurent eux-mêmes à déplorer que la perte de trois destroyers et 700 hommes. Le tsar était condamné à ouvrir les négociations pour une paix humiliante qui sera signée à Portsmouth (Etats-Unis). La Russie cédait au Japon la moitié de l'île de Sakhaline, ses établissements de Mandchourie, Port-Arthur et la presqu'île de Liao-Tung. Elle reconnaissait aussi le protectorat du Japon sur la Corée et une grande partie de la Mandchourie. Cette défaite russe eu des conséquences incalculables sur le régime tsariste. Le régime, ébranlé par cette défaite humiliante, tomba dans la répression. Cette défaite engendra également la détérioration de l'alliance franco-russe : les Français avaient laissé battre leurs alliés, alors que l'escadre française d'Indochine aurait facilement débloqué Port-Arthur. Les Français, pour maintenir leur alliance avec les Russes, devaient se racheter. Ils souscrivirent ainsi un emprunt de 2,5 milliards de Francs or et soutinrent le régime tsariste lors du " dimanche rouge " et de la révolution de 1905. C'était également la première victoire des Asiatiques sur les Européens : le début de la fin de la suprématie blanche en Asie.


Voili voilou !!!
Voulez vous me corriger ou rebondir ???

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Dernière édition par HistoQuiz le 06 Mar 2004, 13:37, édité 3 fois.


 

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Nouveau message Post Numéro: 2  Nouveau message de raca  Nouveau message 17 Fév 2004, 19:08

Voici un très court résumé sur la Chine dans la guerre



Un peu trop court ton résumé ....... :lol: :lol: :lol:


Je lirais ça quand j'aurais fini mon boulot . :wink:


 

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Nouveau message Post Numéro: 3  Nouveau message de HistoQuiz  Nouveau message 06 Mar 2004, 13:41

Voici la fin de mon article sur la chine avec la lutte pour le pouvoir du P.C.C. et l'immense tragédie qui s'en suivit... (c'est un peu hors sujet mais tant pis :wink: )

Au lendemain de la révolution de 1911 (qui débuta peu après la mort de l'impératrice Ts'eu hi en 1908) Sun Yat-sen, fondateur du Guomindang ou Parti national du peuple, gagna Nankin en novembre 1911, proclama la république et força le régent à abdiquer au nom de Pu Yi, le dernier empereur, un enfant de 3 ans. Sun Yat-sen devint ainsi le premier président de la République de Chine du Sud. Yuan Shikaï l'évinça en 1912 et instaura une dictature militaire. A sa mort en 1916, le pays était en proie au chaos, le Japon s'empara des concessions allemandes, le pays était le jouet des généraux et était en voie de désagrégation rapide. En 1923, Sun Yat-sen obtint l'appui militaire des soviétiques. Après sa mort en 1925, son successeur, Tchang Kaï Check rompit cette alliance et entreprit la reconstruction pollitique et économique du pays. Le parti communiste chinois, chassé des centres urbains fut obligé de se replier sur les campagnes. Réfugié dans les montagnes du Jiangxi, Mao Zedong fonda le 11 décembre 1931, une république soviétique. Encerclés par les troupes de Tchang Kaï Check, les communistes durent s'enfoncer dans les montagnes de l'Ouest. La "longue marche" de 12 000 kilomètres mena Mao et ses hommes au Shaaxi. 100 000 communistes périrent durant cette marche et 30 000 seulement survécurent. Cette "longue marche" permit aux communistes d'entrer en contact avec les paysans et de se méler aux populations. L'Armée rouge, fortement politisée, était formée à la propagande, à l'organisation des masses et même à la production. Sa lutte de guérilla, tactique d' "encerclement des villes par les campagnes" dont Mao énonca les principes, démontrera son efficacité.
Les vétérans de la "longue marche" formèrent l'élite révolutionnaire, Mao prit la direction du PCC en 1935. La guerre contre le Japon, malgré le front uni avec le Guomindang, fut l'occasion de perfectionner la stratégie de guerre populaire des forces communistes, Porté par une réaction en partie nationaliste, le PCC connaît alors une progression générale de ses effectifs.
Le PCC continua à organiser la production économique en formant des équipes d'aide mutuelle et appliqua dès lors les principes communistes de gouvernement dans les territoires qu'il dirigeait : autorité du parti, centralisme démocratique et "autocritique" contrainte de la pensée. 3 années de guerre civile contre le Guomindang et la mobilisation intense de la paysannerie de la Chine du Nord aboutirent, le 1er octobre 1949, sur la place Tian An Men à Pékin, à la proclamation par Mao de la République populaire de Chine. Tchang Kaï Check, le grand vaincu, se replia sur l'île de Taïwan. Garantie idéologique du régime et symbole de l'unité retrouvée, Mao, élu président en 1954, se tint à l'écart de l'activité gouvernementale jusqu'en 1955.
A la fin des années 1950, Mao a déjà donné l'essentiel de ses conceptions politiques. Elles seront compilées et simplifiées à l'époque de la Révolution culturelle pour se réduire aux directives du Petit Livre rouge (dont seront imprimés près d'un milliard d'exemplaires ). Le bilan catastrophique de la politique du "Grand Bond en avant" ou de la "Révolution culturelle" se solda par une famine gigantesque qui fit plus de 13 000 000 de morts. La terreur culmina au cours de l'année 1966 avec la mobilisation de millions de gardes rouges, qui prirent possession des villes et s'acharnèrent à détruire les symboles du passé. Après 1972, Mao abandonna peu à peu la direction du pays au Premier ministre Zhou Enlai et décéda le 9 septembre 1976.

Image Mao
Image Zhou Enlai


 

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Nouveau message Post Numéro: 4  Nouveau message de Carl  Nouveau message 06 Mar 2004, 15:13

:shock: Sa va etre long a lire, mais merci de la documentation. :D


 

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Nouveau message Post Numéro: 5  Nouveau message de warbird  Nouveau message 06 Mar 2004, 15:53

c'est un trés bon article et une bonne doc merci


 

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Nouveau message Post Numéro: 6  Nouveau message de RoyalTiger  Nouveau message 06 Mar 2004, 18:56


Un peu trop court ton résumé ....... :lol: :lol: :lol:


Je lirais ça quand j'aurais fini mon boulot . :wink:


Pareil


 

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Nouveau message Post Numéro: 7  Nouveau message de HistoQuiz  Nouveau message 06 Mar 2004, 19:53

imprimez le...ce sera plus facile à lire :wink:


 

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Nouveau message Post Numéro: 8  Nouveau message de Daniel  Nouveau message 08 Mar 2004, 04:48

Pas mal ces articles, Pierre. J'ai appris beaucoup de choses. Interessant comme tu soulignes tous les echecs (meme tactiques) des japonais alors que, bon, ils ont surtout mis des grosses baffes aux chinois a chaque fois qu'ils en avaient envie (la reussite totale d'Ichigo en 44, alors que la Japon etait deja exangue, en est la demonstration).

J'ai lu que les chinois croyaient dur comme fer que les americains allaient debarquer en Chine avant d'attaquer le Japon, qu'ils conservaient en consequences leur troupes pour le jour J, et qu'ils ont ete completement surpris par la redition japonaise, au point qu'ils n'avaient meme pas d'officiels pour recevoir les reditions des garnisons japonaises en Chine... J'ai aussi lu que l'armee de Tchang Kaï chek etait riche de... 6,000 camions... pour toute la Chine. Autant dire incapable de se deplacer.

Connaitrais-tu des bouqins sur toute la campagne de Chine, un aspect peu connu de la guerre ? A l'exception de la Birmanie, au le sujet de laquelle, comme les anglais et Stilwell y etaient, on croule sous la litterature, je n'ai pas trouve beaucoup d'ouvrages se consacrant en detail a cette campagne. Et du meme coup une histoire de la guerre civile chinoise (45-48) ?

Daniel


 

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